Édition internationale

Un herbier français de 200 ans détruit par les douanes australiennes

Écrit par Lepetitjournal Brisbane
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 7 janvier 2018

 

Envoyé à des scientifiques de Brisbane par le Muséum national d'histoire naturelle de France, un herbier vieux de 200 ans a été détruit lors de son passage à la douane australienne. Les scientifiques ne peuvent donc plus étudier la composition organique de ces plantes.

Un herbier vieux de plus de 200 ans : Incinéré par les douanes australiennes

Des scientifiques de Brisbane travaillant sur la réintroduction d'espèces disparues ont demandé au Muséum national d'histoire naturelle de France de leur envoyer par la poste un herbier vieux de deux siècles en décembre 2016 afin de faire des récherches. Il est courant qu'un pays envoie des collections scientifiques à un autre pour aider la recherche internationale. Mais ce n'est qu'en mars 2017 que le colis a été envoyé le temps de faire les démarches administratives nécessaires. Cependant il manquait des documents de quanrantaine qui permettent de s'assurer qu'aucun microbe ne passent la frontière. Ces papiers sont plus généralement demandés pour l'importation de fruits ou d'animaux vivants mais rarement pour des plantes sèches depuis plus de 200 ans. Les douaniers ont donc directement pris la décision d'incinérer le colis pour la biosécurité du pays en voyant qu'à l'intérieur du paquet il s'agissait de plantes.

 

Une perte inestimable pour les scientifiques

Le directeur des collections du Muséum national d'histoire naturelle, Michel Guiraud parle d'une « perte irréparable ». En effet dans ce vieil herbier, il y avait « six spécimens types, c'est-à-dire des spécimens de référence, qui portent absolument tous les critères permettant de décrire une plante. ». Il s'agissait en effet d'espèces rares de marguerites australiennes qu'un botaniste français avait recueillit en 1793 avant de les ramener en France. Ainsi en incinérant cet herbier, les douaniers ont « détruit des indices de la biodiversité d'il y a 200 ans » indices d'autant plus important en période de changement climatique. Lucie René, une étudiante en master de paléontonlogie au Muséum explique que « Cet herbier nous permettait d'avoir une vision de la diversité de la flore à un instant précis de l'histoire de la planète. [?] D'un point de vue patrimonial, cet herbier pouvait nous renseigner sur les connaissances et les pratiques scientifiques d'une époque à travers les techniques et les matériaux utilisés pour conserver les plantes ».

 

Des numérisations qui sauvent la science

Malgré la perte matérielle de l'herbier, les plantes avaient été toutes numérisées. Elles pourront donc être obserées en ligne par les scientifiques mais la composition organique reste quant à elle perdue à jamais. L'herbier géant que constitue internet va s'agrandir encore plus puisque le Muséum a décidé de numériser son toute sa collection de végétaux qui regroupe déjà 8 millions de plantes. Ceci permettra aux scientifiques du monde entier de les consuter à distance. Suite à cet incident, Michel Guiraud précise que le Muséum national d'histoire naturelle va « suspendre les prêts, le temps de savoir si ce sont des incidents isolés ou si les procédures du pays font peser une réelle menace sur nos collections ».

CT ? (brisbane@lepetitjournal.com) ? Dimanche 21 Mai 2017

Publié le 21 mai 2017, mis à jour le 7 janvier 2018
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