Mais où sont les millions de chauves-souris dans le Queensland ? Les grandes colonies de l'arrière-pays déserté par les petites créatures : Est-ce de la faute des supers hommes ?
Les chauves-souris du sud-est du Queensland ont déserté certaines de leurs plus grandes colonies, sans que l'on sache le lieu de leur migration. Les voix de la nature sont impénétrables.
Les spécialistes expliquent en partie ce déplacement de population de millions de chauves-souris, par l'aridité croissante de l'Australie du fait de l'augmentation de la température.
La plus grande experte australienne de ces petites créatures, Trish Wimberley, directrice de la Clinique Australienne des Chauves-souris a décrit l'ensemble des grandes colonies du sud-est du Queensland mais semble désarmée face à la situation actuelle.
On dénombrait 1 million de chauves-souris à Kilcoy, 500,000 à Linville, 300,000 à Lowood? Cependant cette population gigantesque de l'arrière-pays du Queensland a subi des changements majeurs à la fin mai.
Pour Trish : « elles se sont déplacées la semaine dernière et nous n'avons aucune idée de l'endroit où elles sont allées ». Pour un ordre d'idée : « les ?flying-foxes' sont présentes cette semaine à Lowood et nous estimons leur nombre est d'environ 1,500 dans la colonie ». Soit la perte quasi-totale de sa population, avec une chute de 298,500 pour être précis.
A Brisbane cette fois, il existe 25 petites colonies en légères baisses. La mairie l'explique par le cycle de reproduction des chauves-souris dont le ventre mou se passe durant les mois les plus frais.
Comme tous les mystères de l'environnement, on peut accuser sans trop se tromper l'être humain. De la même manière qu'au moment de la lecture d'une poésie que vous conseil un ami vous vous demandez qui est l'auteur : c'est presque toujours Charles Baudelaire?
En effet, la croissance urbaine a systématiquement remplacé les habitats des chauves-souris comme la brousse et la mangrove par des maisons et des infrastructures. Le constat est alarmant : « maintenant, 90% de l'habitat des chauves-souris a disparu de la Gold Coast ».
En même temps que leurs habitats c'est leurs sources de nourriture qui ont disparu. Alors qu'auparavant elles se nourrissaient dans les forêts d'eucalyptus, maintenant elles se rapprochent des villes en allant faire un petit tour dans vos jardins. La « faim » justifie les moyens diraient certains?
Ces chauves-souris sont de véritables « abeilles géantes », qui pollinisent en se nourrissant des eucalyptus. C'est à ce moment que les modifications climatiques entrent en ligne de compte.
La sécheresse atteint fortement les eucalyptus. Avant de mourir ceux-ci libèrent l'ensemble de leurs pollens et nos petites amies se précipitent alors pour se délecter du repas. Comme vu plus haut les anciennes forêts ont été détruites, il ne reste donc plus aux chauves-souris qu'à se rapprocher des zones urbaines.
Les résidents des villes se plaignent alors de ces « batman »'s qui défèquent sur leurs voitures et leurs maisons? Ils font alors pression sur les politiques locaux afin qu'ils agissent.
Le gouvernement étatique prenant acte des revendications, autorise les mairies à déplacer les colonies selon leur bon vouloir, avec un succès mitigé.
Selon Trish Wimberley « il est facile de disperser les chauves-souris, mais vous ne savez pas où elles vont aller ». Un drôle de jeu a alors commencé, les « Councils » se renvoyant la balle à tour de rôle : on disperse la colonie dans une localité et elle se rend dans une autre, qui doit alors les faire fuir?C'est ce qui est arriver dans le sud-est du Queensland.
Pour résumer : destruction des habitats, perte de nourriture, rapprochement des zones urbaines, sécheresse, eucalyptus en fleur, actions des mairies qui se revoient la balle en dispersant les colonies : et aujourd'hui, on ne sait plus où elles sont?
A Brisbane, la mairie a compris la leçon : on ne tente plus de déplacer les chauves-souris, on créer seulement des zones tampons en limitant la végétation ente les perchoirs des créatures nocturnes et les zones habitées. C'est l'exemple récent des terrains de jeu de Perrin Parc à Toowong.
MP (lepetitjournal.com/brisbane), lundi 6 juin 2016.
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