Le Venezuela a récemment déployé 16 000 soldats et plusieurs avions de combats à sa frontière avec la Colombie. Selon les mots de Diosdado Cabello, Président de l’officielle Assemblée Nationale Constituante du Venezuela, le régime bolivarien « se voit forcé » d’envoyer son armée, la Colombie « ayant négligé les zones frontalières » où seraient présents « des groupes paramilitaires et des bandes criminelles ».
En réaction, le 17 juillet, 10 pays du Groupe de Lima, Colombie en tête ont publié une déclaration affirmant leur « profonde préoccupation ». La Colombie, l’Argentine, le Chili, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras,le Mexique , le Panama, le Paraguay et le Pérou dénoncent un mouvement militaire qui serait en contradiction avec la Proclamation de 2014 de la Communauté des Etats d’Amérique Latine et des Caraïbes (CELAC) définissant l’Amérique Latine comme « zone de paix ».
Ils demandent également un « canal humanitaire » pour aider le peuple vénézuélien, et affirment vouloir mettre en place « des mesures aux niveaux politique, économique, et financier pour contribuer au rétablissement de l’ordre démocratique au Venezuela » sans donner davantage de précisions.
Une frontière instable
Depuis la mise en place de l’accord de paix signé entre le gouvernement et les FARC, groupes armés et narcotrafiquants se multiplient dans les espaces laissés vacants par les guérilleros. Ce phénomène est particulièrement avéré dans les zones frontalières, plus difficiles à contrôler. La frontière entre Colombie et Venezuela est devenue un lieu de trafic où s’échangent non seulement des armes et de la drogue, mais aussi du pétrole, très bon marché au Venezuela.
Une escalade entre la Colombie et le Venezuela
Ce n’est pas la première fois que la Colombie accuse le Venezuela de positionner son armée trop près de la frontière. De même, Nicolas Maduro a répétitivement dénoncé un complot colombo-américain ayant comme objectif l'invasion du Venezuela.
En août dernier, Donald Trump, avait en effet envisagé d’attaquer le Venezuela, avant d’en être découragé par ses conseillers. La récente entrée de la Colombie à l’OTAN en tant que « partenaire mondial », ainsi que l’élection d’Iván Duque, créent un climat de tension entre les deux voisins. Iván Duque avait promis de poursuivre Nicolas Maduro devant la Cour Pénale Internationale pour des crimes relevant du droit international. Plus d'informations sur Efecto Cocuyo.
La Colombie, quant à elle, s’inquiète de l’implication de la Russie, comme en témoigne ce tweet de Santos
Para contribuir a la solución de la crisis en Venezuela, le pido al presidente Trump @POTUS que le solicite a Putin dejar de apoyar al régimen de Maduro.
— Juan Manuel Santos (@JuanManSantos) 14 juillet 2018
Selon Reuters, le Venezuela aurait reçu 5000 missiles sol air de la Russie en mai. Au début du mois de juillet, le député vénézuélien Pedro Carreno avait déclaré que le Venezuela avait un « plan » pour attaquer la Colombie en cas d’attaque des Etats Unis…