Réunissant le personnel administratif, les professeurs, et bien sûr les étudiants de trente-deux universités publiques, les manifestations de mercredi dernier auront été parmi les plus importantes qu’ait connu la Colombie dans le secteur de l’éducation.
Alors que les universités croulent sous les dettes et que le nombre d’étudiants augmente chaque année (de 159 000 étudiants à 611 000 en 20 ans), sans pour autant que le budget alloué aux universités publiques n’augmente de manière proportionnelle, les étudiants demandaient la semaine dernière que soit augmenté le budget de l’éducation supérieure publique.
Et ils ont obtenu gain de cause. Ou du moins partiellement. En effet, le gouvernement a annoncé, par l’intermédiaire du ministre des finances, Alberto Carrasquilla, que 500 000 millions de pesos (soit 140 millions d’euros) supplémentaires seraient alloués aux universités publiques. Problème, le Sistema Universitario Estatal (SUE) estime que le déficit des universités publiques s’élève à plus de 15 milliards de pesos (4 milliards d’euros) et qu’il coûterait 3,2 milliards (890 millions d’euros) au gouvernement ne serait-ce que pour financer les frais opérationnels de l’année à venir.
Si le président Ivàn Duque préfère mettre l’accent sur le budget global consacré à l’éducation: « Nous bénéficions actuellement du budget le plus élevé jamais alloué à l’éducation en Colombie » a-t-il déclaré. Il oublie cependant de préciser que seulement 10% de ce budget est destiné l’éducation supérieure. Dans un tel contexte, les manifestations étudiantes réclamant plus de moyens pour l’université publique, récurrentes depuis une vingtaine d’années, ne sont pas prêtes de cesser.
Les associations étudiantes ont appelé à poursuivre la mobilisation demain mercredi 17 octobre. Leurs revendications sont résumées en un tweet, posté par l’Asociación Colombiana de Representantes Estudiantiles de Educación Superio (Acrees) : « 3,2 millards pour que nos universités publiques ne ferment pas et 15 millions pour qu’elles fonctionnent ! »