L'ancien Président colombien Alvaro Uribe a annoncé sa démission le 24 juillet de sa charge de sénateur, après que la Cour suprême a ouvert une enquête à son sujet pour corruption et fraude électorale, en déclarant qu’il ne se sentait pas « moralement en mesure d’assumer [mes] fonctions au Sénat en même temps que [ma] défense ».
La Corte Suprema me llama a indagatoria, no me oyeron previamente, me siento moralmente impedido para ser senador, enviaré mi carta de renuncia para que mi defensa no interfiera con las tareas del Senado
— Álvaro Uribe Vélez (@AlvaroUribeVel) 24 juillet 2018
Dans un communiqué publié le 24 juillet, la Cour suprême annonce disposer de suffisamment de preuves pour ouvrir une enquête formelle contre l’ancien Président. Alvaro Uribe est, en effet, soupçonné d’avoir manipulé des témoins afin de faire condamner l’un de ses ennemis politiques, le sénateur Ivan Cepeda. Celui-ci avait rassemblé des témoignages prouvant les liens entre l’ancien Président et les groupes paramilitaires.
Président de la Colombie durant deux mandats, de 2002 à 2010, Alvaro Uribe continue à être l’homme fort du pays. Après avoir été le sénateur le plus confortablement élu, c’est celui qu’on décrit souvent comme sa “marionnette” Iván Duque, qui a été élu Président de la Colombie . Ce dernier a d’ailleurs réaffirmé son soutien à son mentor dans cette affaire : « Nous sommes témoins de son honorabilité, de sa droiture, de son patriotisme et de son engagement pour l’Etat de droit ».
Sa démission pourrait être une stratégie pour se soustraire de la juridiction de la Cour Suprême, chargée d’enquêter sur les parlementaires. Alvaro Uribe a ensuite continué à twitter, accusant Juan Manuel Santos, le président sortant, et le MI6, d’avoir fomenté un complot contre lui.
Corrijo Hay reiteradas denuncias de que las grabaciones las hizo la agencia Británica MI 6 amigos de Juán Manuel Santos. Autoridades extranjeras en una treta en mi contra
— Álvaro Uribe Vélez (@AlvaroUribeVel) 25 juillet 2018