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Et si la Corse était la « valeur refuge » pour les vacances d’été ?

Le golf de Sperone qui donne sur la mer à proximité de Bonifacio Le golf de Sperone qui donne sur la mer à proximité de Bonifacio
Laurent Colin - Golf de Sperone
Écrit par Laurent Colin
Publié le 26 juillet 2021

Quand l’épidémie de Coronavirus continue de faire des vagues, c’est toute notre vie qui est chamboulée. Le choix des vacances et de LA destination n’échappe pas à la règle. Ce qui constituait avant une partie de plaisir ressemble plus aujourd’hui à un vrai casse-tête car la situation évolue quasiment chaque semaine et les pays qui nous tendent un moment les bras se recroquevillent ensuite sur eux-mêmes. Alors que faire ? Peut-être rester en France… et pourquoi pas opter pour le dépaysement total, en Corse.

 

Nous assistons au phénomène du « yoyo », un coup j’y vais, un coup j’y vais pas. Il est en effet difficile de planifier des vacances. A la fin du printemps, beaucoup de pays se targuaient d’ouvrir leurs frontières aux voyageurs internationaux. C’était par exemple le cas de Malte qui annonçait le 1er juin être prêt à recevoir les voyageurs doublement vaccinés ou présentant un test Covid-19 négatif à l’embarquement d’un avion à destination du pays. Avant d’être le premier pays de l’Union européenne à décider de fermer ses frontières aux voyageurs non vaccinés en date du 14 juillet, puis de faire volte-face en acceptant finalement ces touristes, mais en leur imposant une quarantaine de 14 jours à leur arrivée.

 

Le feuilleton maltais n’est pas le seul

Pas facile non plus d’envisager une escapade sereine au Portugal et en Espagne. Les deux pays avaient enregistré un nombre de réservations record avec notamment plus de séjours « bookés » en Espagne qu’avant la crise sanitaire. Puis le 8 juillet 21, à la suite de l’intervention de Clément Beaune, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, recommandant aux estivants d’éviter ces deux pays en proie à une forte reprise épidémique, tout s’est effondré. Une sorte de jeudi noir, car les réservations pour l’Espagne ont chuté de 50% par rapport à la veille. Il est vrai qu’après la flambée des réservations, le pays ne peut que constater une flambée des nouveaux cas de Coronavirus. Près de 28 000 cas ont été détectés le 20 juillet, des chiffres qui inquiètent, car semblables à ceux de la mi-janvier.

 

Si les voyageurs français et européens sont un peu refroidis, les Britanniques affluent quant à eux depuis quelques jours en terre hispanique. Dès le 19 juillet, le déjà célèbre « freedom day » de Boris Johnson, marquant pour les vaccinés la fin de la quarantaine au retour, des dizaines de vols ont été annoncés en provenance du Royaume-Uni vers les aéroports de Malaga, des Canaries, des Baléares.

 

Alors finalement, où aller ? En Corse ?

Pour les Français et les expatriés qui rentrent voir leur famille, pas facile de planifier une courte escapade en Europe. Selon notre enquête, beaucoup se rabattent vers une destination refuge : la Corse. Aussi, couples et familles décident finalement de rester en France, mais en profitant d’une bonne dose de dépaysement en plus ! C’est d’ailleurs sur l’Ile de beauté que l’on trouve la plus belle plage de France selon les internautes et de nombreux hébergements atypiques qui a eux seuls font voyager.

 

La plus belle plage de Corse
Photo : Laurent Colin

 

Les professionnels du tourisme sont très optimistes. Selon Sébastien Blanc, Responsable du pôle Marketing territorial à Ajaccio, « le territoire a enregistré la venue de 8 040 visiteurs sur les 18 premiers jours de juillet, soit deux fois plus que pour la même période en 2020 ». Si les couples étaient très présents en juin, en juillet 37 % des visiteurs arrivent en famille avec des demandes d’hébergement qui se concentrent pour les trois quarts sur l’hôtellerie et le camping.

 

Rose-Marie Marchioni, Directrice adjointe de l’office de tourisme de l'agglomération de Bastia, note quant à elle que « les visiteurs sont nombreux à opter pour des réservations de toute dernière minute en privilégiant les locations saisonnières, propices aux séjours en famille ou entre amis, rassurant pour les voyageurs à la recherche de grands espaces, de nature, de lieux préservés loin du tumulte des sites sur-fréquentés ».

 

C’est d’ailleurs la thématique choisie par l’Agence du Tourisme de la Corse (ATC) qui présente l’Ile de beauté comme « Le plus beau des écrins », espérant attirer une clientèle en quête de liberté et d’authenticité et qui ne manque pas non plus de mettre en avant la réassurance sanitaire qui reste un marqueur fort de la destination.

 

Lancement de la marque « Safe Corsica »

L’ATC a eu la volonté au printemps de construire une offre touristique sécurisée. La mise en place de différents protocoles a été lancée en accord avec les professionnels du secteur du tourisme qui adhèrent, en particulier les transporteurs (compagnies aériennes et maritimes), offices de tourisme, hôtels, gites, campings… Cela repose sur des engagements stricts comme la désignation d’un référent hygiène dans chaque établissement et la formation des salariés aux bons gestes et réflexes.

 

Avec la vente espérée de deux millions de sièges entre la Corse et le continent de juin à décembre, la compagnie Air Corsica, premier transporteur aérien de l’île, joue évidemment le jeu et en profite pour rappeler qu’il est désormais nécessaire d’être testé, vacciné ou immunisé pour s’envoler vers la Corse. Il faut en effet produire un certificat de vaccination (2 doses + 7 jours sauf Janssen : 1 dose + 28 jours), ou un certificat de vaccination 1 dose + 7 jours si contamination préalable au covid-19, ou un test RT-PCR de moins de 72h ou un test antigénique de moins de 48h détectant la protéine N du SARS-CoV-2 ou encore un certificat d'immunité pour les personnes qui ont déjà contracté le Covid-19 et enfin, d’une attestation sur l’honneur de « non présence » des symptômes.

 

Avion pour la Corse : la destination préférée pour les vacanciers l'été
Photo : Laurent Colin - Aéroport de Calvi

 

La crise sanitaire n’a pas enrayé l’attractivité touristique de la Corse

Les réservations ont commencé à bondir dès la fin avril lorsque le Président de la république française a annoncé un calendrier précis de déconfinement et d’assouplissement des restrictions mises en place lors de la troisième vague. « Les personnes ont ainsi pu se projeter, notamment pour organiser leurs vacances, et nous avons connu des journées record en matière de ventes pour l’été en cours, confie Luc Bereni, Président du directoire de la compagnie Air Corsica. Par ailleurs, le phénomène de dernière minute est classique sur la Corse au regard de sa proximité et cela se vérifie encore cette année. » Les arrivées sur l’île se font toujours majoritairement via l’aéroport d’Ajaccio, suivi de près par des atterrissages à Bastia, Figari qui connaît le plus fort taux de croissance et enfin Calvi.

 

Question prix, tout est fait aussi pour permettre aux visiteurs de traverser le petit bout de Méditerranée qui sépare le continent de l’île. « Nous avons récemment lancé deux promotions respectivement à 45 et 48€ l’aller simple, bagage inclus, qui ont connu un fort succès sur toutes nos lignes et qui ont permis de booster la demande de dernière minute. Ces promotions prennent fin, mais tout au long du mois d’août les voyageurs trouveront encore chez Air Corsica des billets aller/retour à environ 150€ bagage inclus, à beaucoup de dates et sur la plupart des lignes » indique Luc Bereni. Le niveau d’activité de la compagnie serait même comparable à celui d’avant Covid. « Nous n’avons plus aucun de nos 700 salariés en activité partielle et avons même embauché une soixantaine de saisonniers. Cela démontre bien qu’en dépit des incertitudes qui demeurent sur le plan sanitaire, Air Corsica met tout en œuvre pour que la Corse soit plus accessible que jamais en cet été ».

 

La corse et ses nombreuses paillotes authentiques sur la plage
Photo : Laurent Colin - Usbirru Beach - Ile Rousse 

 

Une alerte en Balagne et dans la région de St-Florent

Malgré toutes les mesures prises et l’avantage insulaire du territoire, la Balagne (région située sur la côte nord-ouest de l'île, du côté de Calvi et de l’Ile Rousse) enregistre un grand nombre de cas positifs. Le taux d’incidence y grimpe à 380 cas pour 100 000 habitants, soit 7,6 fois le seuil d’alerte fixé à 50. La préfecture de Haute-Corse a été contrainte d’annoncer la mise en place de mesures sanitaires appropriées telles que la fermeture des bars et restaurants dès 23h et la limitation des événements festifs et familiaux à 50 personnes. Selon les services de la préfecture, 80 % de ces nouvelles contaminations sont liées au variant Delta et il s'agit essentiellement de sujets jeunes entre 18 et 35 ans résidant en Corse.

 

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