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Nos talentueux lauréats de la 12e édition des Trophées des Français de l’étranger

Il était presque impossible de départager les 600 candidatures que nous avons reçues cette année, tant elles illustraient le talent français et francophone à l’international. Et pourtant, cinq Françaises et un Français ont reçu l’honneur d’être mis en lumière ce 19 mars 2024 au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, lors d’une 12e édition des Trophées des Français de l’étranger marquée par la bienveillance et l’audace. Mais qui sont nos lauréats 2024 ?

Les lauréats de la 12e édition des Trophées des Français de l’étrangerLes lauréats de la 12e édition des Trophées des Français de l’étranger
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 19 mars 2024, mis à jour le 22 mars 2024

Nous aimons vous le répéter à longueur d’articles : les Françaises et les Français de l’étranger sont talentueux et font plus que jamais rayonner la France à l’international. Qu’ils viennent des Etats-Unis, de Thaïlande, du Royaume-Uni, de Norvège, d’Inde ou encore de Singapour, comme nos lauréats 2024, ou d’ailleurs, ils illustrent la générosité de ceux qui entreprennent l’aventure de l’expatriation. Laissez-vous surprendre par les 6 lauréats exceptionnels de la 12e édition des Trophées des Français de l’étranger. Qu’ils aident leur prochain en lui donnant des conseils juridiques, en lui permettant de s’autonomiser, à trouver des conditions de vie décentes, à mieux décrypter l’infini grand ou petit ou tout simplement en le faisant rire, nos lauréats étonnent autant qu’ils impressionnent.

 

Avec de tels lauréats, les Trophées des Français de l’étranger rencontrent un écho toujours grandissant. L’évènement est désormais décliné dans plusieurs villes : à Dubai pour les Trophées Moyen-Orient, à Singapour pour des Trophées ASEAN, à New York (Trophées des Etats-Unis), à Londres (Trophées du Royaume-Uni) et bientôt à Milan et Shanghai.
Hervé Heyraud, Président-fondateur des éditions lepetitjournal.com

 

Océane Sorel, Virologue, créatrice the FrenchVirologist

 

Océane Sorel, Virologue, créatrice the FrenchVirologist (Etats-Unis)

Prix du Public, remis par la Banque Transatlantique

Après des études de médecine vétérinaire, Océane Sorel décroche une bourse pour réaliser un doctorat en virologie. Des études qu’elle va poursuivre jusqu’en Californie. En pleine crise Covid, elle s’énerve de voir toujours plus de fausses informations circuler sur le web. Elle décide alors, en février 2021, de lancer son compte instagram : The French Virologist, espace où elle crée des contenus ludiques de vulgarisation scientifique : « En raison de la prolifération de fausses informations, j’ai commencé à en discuter sur mon compte privé, répondant à de nombreuses questions. L’engouement a été tel que j’ai décidé de créer un compte dédié. Rapidement, la communauté a pris de l’ampleur, bien plus que prévu. Je n’imaginais pas une telle croissance en si peu de temps. Cela s’est produit car les gens recherchaient désespérément des informations fiables en cette période de fake news, créant une forte demande. »

 

Océane Sorel, une docteure en virologie devenue virale sur la toile !

Le concept prend tout de suite grâce à son humour et sa manière simple d’expliquer les choses. « C’est essentiel car la plupart des gens ne veulent pas de discours ennuyeux sur les réseaux sociaux. Sans une touche de ‘fun’, il n’y aurait probablement pas autant d’adhésion. Je veille à transmettre une information dans chaque vidéo et à fournir davantage de détails dans la description, pour ceux qui souhaitent approfondir. », raconte la Française résidant actuellement en Floride.

 

 

Quoi de mieux qu’une virologue pour devenir virale et remporter le Prix du Public ? Océane Sorel réunit aujourd’hui plus de 200.000 abonnés sur Instagram et collabore avec de grandes institutions scientifiques comme l’Institut Pasteur. En octobre 2023, elle publie son premier livre Virus, Bactéries, Microbes : Tout savoir pour y échapper !, aux éditions Hachette Marabout : « Ce livre regroupe des informations sur diverses maladies infectieuses, des mythes sur les vaccins, l’hygiène dans la cuisine, la toxoplasmose pendant la grossesse, l’histoire de la vaccination avec Pasteur, et bien plus encore.» Peu importe la plateforme, son objectif reste le même : « continuer à répondre au besoin croissant de communication scientifique en français.»

Océane Sorel a également été lauréate du Prix du Public des Trophées des Français des Etats-Unis 2023.

 

Nicolas Laporte, astrophysicien

 

Nicolas Laporte, astrophysicien (Royaume-Uni)

Trophée Education, remis par le CNED

Nicolas Laporte a toujours regardé vers le ciel pour en découvrir les mystères. Après l’obtention de son doctorat en France à l’Université Paul Sabatier de Toulouse en octobre 2012, Nicolas Laporte a tracé un parcours professionnel international. A Tenerife d’abord, où il a travaillé sur les plus grands télescopes optiques du monde. Deux années passionnantes à Santiago, au Chili, à la Pontificia Universidad Catolica, de mars 2014 à février 2016, lui ont également permis de contribuer à des projets de recherche aux côtés de collègues du monde entier. « C’était passionnant de travailler dans l’un des endroits les plus propices à l’observation du ciel », avoue-t-il.

 

 

Son retour en Europe l’a conduit à Londres, à l’University College London, où il a occupé un poste de chercheur associé de recherche, de mars 2016 à septembre 2019. « Travailler à l’University College London m’a permis de côtoyer certains des esprits les plus brillants de notre domaine, ce qui a nourri ma passion pour la recherche ».

 

Nicolas Laporte, un astrophysicien à Cambridge, qui met des étoiles dans les yeux

Depuis octobre 2019, il est Senior Research Fellow à l’Université de Cambridge, où il décroche une bourse de recherche prestigieuse, et partage ses réflexions sur sa recherche. « Comprendre les débuts de l’Univers est une quête fascinante et stimulante. Chaque observation nous rapproche un peu plus de la compréhension de nos origines cosmiques ».

En France, il a fondé l’association InfiniSciences, qui invite des scientifiques de renom en Auvergne pour partager leur savoir avec le grand public et les jeunes auvergnats, et insiste sur l’importance de la diffusion des connaissances. « La science est une aventure collective. Partager nos découvertes avec le public est essentiel pour inspirer la prochaine génération de chercheurs ».

Au Royaume-Uni, il s’engage dans des activités visant à permettre aux enfants malvoyants de découvrir l’astronomie à travers des modèles tactiles imprimés en 3D : « la science devrait être accessible à tous, et je suis déterminé à rendre le cosmos tangible pour ceux qui ont des défis visuels ».

Nicolas Laporte a également été lauréat du Trophée Innovation des Trophées des Français du Royaume-Uni 2023.

 

Chloé Vialard, Co-fondatrice du Support Centre for women victims of violence

 

Chloé Vialard, Co-fondatrice du Support Centre for women victims of violence (Singapour)

Trophée Humanitaire, remis par la CFE

Chloé Vialard est une avocate passionnée dont les combats n’ont pas de frontières. Inscrite au Barreau de Paris, Chloé Vialard exerce depuis 2014 dans le domaine de l’arbitrage international au sein du cabinet d’affaires Shearman & Sterling. En 2018, elle poursuit sa carrière à Singapour des projets plein la tête. Engagée pour mener à bien des actions positives, Chloé Vialard devient le fer de lance d’initiatives qui soutiennent l’égalité femmes- hommes et les droits humains. Pour preuve, son soutien pro bono à destination d’associations ayant pour mission la promotion de l’entreprenariat féminin, l’autonomisation des femmes et des filles et l’élimination des violences qui leur sont faites, ou encore sa récente nomination fin 2023 parmi les 12 lauréates du programme « Rising Talent » du « Women’s Forum for the Economy and Society », qui récompense des jeunes femmes du monde entier en passe de devenir des personnalités influentes de nos sociétés et économies.

 

Chloé Vialard à l’honneur lors des Trophées des Français de l’ASEAN 2024

L’une de ses plus grandes fiertés est sans doute la co-création d’un « support centre » à Singapour dédié aux femmes victimes de violence, de toute nature, dans la sphère privée ou professionnelle, en lien avec d’autres professionnels (psychologue dédiée, travailleurs sociaux, foyers d’urgence, associations, coachs, parmi d’autres). L’idée est de favoriser l’accès au droit, loin du pays d’origine, de manière sécurisée et confidentielle aux Françaises ou francophones : « Le projet est unique en son genre, car c’est la première fois qu’une permanence de consultations juridiques gratuites est lancée hors des frontières nationales par le Barreau de Paris, et la première permanence juridique gratuite de droit étranger à Singapour. Il s’agit d’un partenariat tripartite institutionnel innovant entre la ‘Law Society of Singapore’ et son service ‘Pro Bono SG’, le Barreau de Paris et son Barreau de Paris Solidarité, et l’Ambassade de France à Singapour » nous confiait Chloé Vialard en 2022.

 

 

Depuis le lancement officiel en décembre 2021, Chloé Vialard développe ce projet unique avec détermination et d’autres avocats bénévoles français exerçants à Singapour (Estelle Malone, Lucas Nicolet-Serra, Elodie Dulac, Mathilde Broustau, Sabrine Cazorla Reverre, Hugo Petit, Graciane Paitard) avec l’appui juridique indispensable d’avocats bénévoles singapouriens. Dans le cadre des objectifs de la diplomatie féministe menée par la France, le centre d’accom- pagnement est aujourd’hui considéré comme « un outil très précieux pour la communauté française » souligne l’Ambassadrice de France à Singapour, Minh-di TANG début décembre 2023 et fête avec fierté ses deux ans.

Chloé Vialard a également été lauréate du Trophée Humanitaire des Trophées des Français de l’ASEAN 2023.

 

Cécile Moroni, humoriste

 

Cécile Moroni, humoriste (Norvège)

Trophée Culture/Art de Vivre, remis par MisterFly

En 2010, Cécile Moroni décide de partir vivre en Norvège par amour envers son compagnon, un Norvégien, mais aussi pour le pays. Très rapidement, elle cherche à être autonome et se crée un réseau sur place. Grâce à ses études, elle connaît la langue, l’histoire et la culture de la Norvège : « Mon expatriation en Norvège a été un choc culturel. Mais je me suis lancée dans cette aventure pour cette raison précise ».

Avant d’être humoriste, elle commence sa carrière en Norvège avec un poste de directrice des études chez Carlsberg en 2010. Elle évolue vers des postes en direction du marketing et des ventes. En 2018, elle intègre Nespresso comme membre du comité de direction pendant 4 ans. Entre 2022 et 2023, Cécile devient directrice générale d’une PME norvégienne d’une centaine d’employés dans le domaine de la beauté.

 

Cécile Moroni : “L’humour norvégien est assez particulier et différent du nôtre”

 

Alors mère de trois enfants, elle décide de se réorienter professionnellement : « Ma réorientation ne part pas de nulle part, car j’avais fait les cours Florent à Paris. J’ai aussi fait du stand-up comme loisir à Oslo ». En 2021, son nom s’établit vraiment sur la scène de la comédie en Norvège grâce à un passage remarqué à la NRK (télévision publique norvégienne). Deux ans plus tard, elle décide de se consacrer à plein temps à sa carrière d’humoriste.

 

 

Son objectif ? Faire rire les Norvégiens, une mission pas si facile : « L’humour norvégien est assez particulier et différent du nôtre. Il est très sarcastique, dans le non-dit, un peu à l’anglaise ». Mais sa réorientation se révèle être un succès. Elle remplit des scènes à travers tout le pays et réalise aussi ses spectacles en français et en anglais : « Le spectacle est très différent d’une langue à l’autre. J’utilise mon talent pour les langues, ce qui me permet de m’exprimer sur des scènes différentes et d’aller à la rencontre d’un nouveau public ». Avec la culture au centre de ses textes, le succès est au rendez-vous pour Cécile Moroni.

 

Johanna Levy, co-fondatrice de Hope-Bangkok

 

Johanna Levy, co-fondatrice de Hope-Bangkok (Thaïlande)

Trophée Alumni des lycées français du monde, remis par l’AEFE

Elève au Lycée Franco-Japonais de Tokyo de 1990 à 1994, Johanna Levy amorce ainsi son aventure à l’étranger au Japon : « un passage de quatre ans qui a guidé tout mon parcours, études et début de carrière ». Après ce séjour, elle continue son apprentissage de la langue à Paris et à l’Inalco et retourne au Japon à plusieurs reprises, d’abord en 2000-2001 pour un stage, puis de 2004 à 2010, période pendant laquelle elle effectue un Volontariat International en Administration (VIA) suivi d’un emploi dans les ressources humaines.

 

Johanna Lévy, lauréate du Trophée Alumni des lycées français du monde 2024

 

Son engagement humanitaire prend un tournant en 2015, lorsque sa famille arrive en Thaïlande. À travers l’association Bangkok Accueil, elle découvre la situation des réfugiés dans le pays. Elle commence modestement en aidant dans un premier temps, volontairement dans les centres de détention, puis son implication s’est intensifiée : « La cause m’a beaucoup touchée et petit à petit, avec d’autres volontaires, j’ai développé des contacts avec d’autres ONG. J’ai monté ma propre organisation Hope-Bangkok et j’ai de nombreux projets pour la développer ».

 

 

Seule Française impliquée de manière aussi engagée et passionnée dans la cause des réfugiés en Thaïlande, Johanna fait le choix de quitter son emploi précédent pour se consacrer pleinement à Hope-Bangkok, co-fondé avec Servane Ternynck Pierre. Désormais, Johanna est accompagnée d’une équipe constituée de femmes bénévoles de différents pays.

À travers cette activité, elle contribue à la libération de plus de 70 réfugiés des centres de détention, une réalisation qui renforce son engagement envers cette cause : « La satisfaction que je ressens en sachant que j’ai contribué à rendre leur liberté à ces femmes, hommes et enfants est indescriptible car, malheureusement, les réfugiés sont toujours à risque d’être arrêtés, la Thaïlande ne reconnaissant pas le statut de réfugié ». Chaque mois, son organisation aide activement 45 familles en leur fournissant des denrées alimentaires et des ressources essentielles, jouant un rôle déterminant pour leur survie.

 

Benjamine Oberoi, Fondatrice et co-présidente d’Objectif France Inde

 

Benjamine Oberoi, Fondatrice et co-présidente d’Objectif France Inde (Inde)

Trophée Impact Social, remis par Malakoff Humanis

Expatriée en Inde depuis plus de quarante ans, le parcours scolaire de Benjamine Oberoi a jeté les bases d’une carrière exceptionnelle, mêlant expertise éducative et engagement humanitaire. Après des études d’éducatrice pour jeunes enfants, d’éducatrice spécialisée et de psychologie clinique en France, elle s’envole pour l’Inde en 1984, dans le cadre d’un projet humanitaire : « C’est en Inde que j’ai trouvé ma mission : oeuvrer pour le bien-être des communautés les plus précarisées ».

 

 

Un doctorat du NIMHANS de Bangalore en poche, elle décide donc de fonder l’association Objectif France Inde (OFI) en 1998, qui incarne une vision humaniste, touchant plus de 40.000 vies grâce à des projets intégrés. « La clef réside dans l’adaptation aux changements climatiques et l’autonomisation des femmes, souligne-t-elle. Chaque action compte, chaque femme émancipée transforme notre société ». L’impact d’OFI est tangible, avec la réhabilitation de réser voir d’eau, la promotion de l’agroécologie sur 10.000 hectares, et l’autonomisation de 150.000 femmes, notamment grâce à des formations et l’accès à des micro-crédits : « Peu à peu, elles affirment leur rôle dans le village. Elles scolarisent leurs enfants. Elles prennent part à des décisions publiques. Elles sont belles, confiantes, responsables et travailleuses. Elles croient en un avenir meilleur pour elle-même, leur famille et leur communauté ! C’est une véritable révolution silencieuse qui est en train de se mettre en place ».

 

Benjamine Oberoi et "l'émancipation des Indiennes par l’emploi et le microcrédit"

 

Benjamine Oberoi, chevalière de la légion d’honneur depuis 2015, ne se contente pas de récolter des distinctions. Elle porte les valeurs de l’espoir et de l’autonomie à travers ses projets répliquables : « Chaque femme autonomisée est une victoire sur l’injustice ».

 

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