A l’heure où la question de l’âge du départ à la retraite agite les esprits, celle du lieu mérite d’être posée... Certaines personnes choisissent en effet de passer leurs vieux jours dans un pays lointain, où il fait bon vivre.
C’est par exemple le cas de Hiroshi Ota, qui a opté pour le Vietnam, et qui a accepté de se confier sur les raisons de ce choix.
Pour certaines générations, le Vietnam, c’est avant tout la guerre...
Hiroshi Ota, lui, est lycéen à Tokyo lorsque la guerre fait rage au Vietnam. Aussi lit-il souvent des articles de journaux consacrés aux combats et aux souffrances que le peuple vietnamien doit endurer.
“Comme la majorité des Japonais à cette époque-là, j’éprouvais de la compassion pour les Vietnamiens”, se souvient-il...
Tel sera son premier contact avec le Vietnam...
La suite est plus classique. Après avoir obtenu un diplôme universitaire de vietnamien, Hiroshi Ota est embauché dans une entreprise qui cherche à développer des échanges commerciaux avec le Vietnam, où il est régulièrement dépêché en voyage d’affaire, avant d’être finalement envoyé à Ho Chi Minh-ville pour y tenir un bureau de représentation.
Aujourd’hui à la retraite, il consacre le meilleur de son temps à l’apprentissage du français, exauçant ainsi l’un de ses vieux rêves.
Un Japonais bien tranquille au Vietnam
Hiroshi Ota et le Vietnam, le Vietnam et Hiroshi Ota, c’est donc une vieille histoire, chacun l’aura compris... Entre le pays du soleil levant et celui du dragon, notre honorable retraité a donc choisi, et s’en trouve visiblement bien.
Les raisons d’un tel choix? Outre la principale, qui est d’avoir épousé, fut-un temps, une femme Vietnamienne, elles sont désormais multiples. Une vie moins stressante, tout d’abord: il est vrai qu’à côté de la trépidandissime capitale nippone, la mégalopole du Sud ferait - presque - figure de sous-préfecture de province. Et si Hiroshi Ota trouve la société vietnamienne globalement moins rigide, moins codifiée que la société japonaise, il en apprécie surtout la bonhommie.
“Les Vietnamiens sont ouverts”, se réjouit-il.
Mais Hiroshi Ota a d’autres bons points à mettre au crédit du Vietnam: sa luxuriance tropicale et sa sécurité ambiante.
Au chapitre des inconvénients (il en faut bien...), il pointe du doigt l’absence de visas spécifiques aux retraités, l’impossibilité d’ouvrir un compte en banque pour qui ne possède pas de permis de travail en bonne et due forme, et la nécessité d’aller se faire soigner à l’étranger en cas de pépin sérieux.
“En général, je pense que le climat est doux et que les gens sont sympathiques”, nuance-t-il aussitôt...
Sinon, Hiroshi Ota conseille volontiers Da Nang, Nha Trang ou Vung Tau à celles et ceux qui souhaitent couler de vieux jours paisibles au Vietnam. Ces villes ont selon lui l’avantage d’être “situées en bord de mer” et d’être “propices à des activités sportives variées”.
La retraite au Vietnam : dans les yeux d'un japonais
Si l’on s’intéresse, maintenant, à l’organisation pratique de son existence, il faut savoir qu’Hiroshi Ota touche deux pensions de retraite: une qui lui vient de son pays (l’équivalent de notre “minimum vieillesse”) et une autre, qui lui vient de son ancienne entreprise. Pour ses paiements, il utilise sa carte VISA. Il a par ailleurs deux assurances maladie: une vietnamienne et une japonaise. Et enfin, pour ce qui est des démarches administratives, il peut bien évidemment compter sur l’aide de proches vietnamiens.
Voilà donc Hiroshi Ota solidement installé au Vietnam, et sans doute pour un bon bout de temps, même si en homme prévoyant qu’il est, il a bien noté qu’il n’y avait pas de maisons de retraite susceptible d’accueillir des étrangers en situation de dépendance et qu’il lui faudrait peut-être un jour se résoudre à s’en retourner vers le pays de son enfance.
En attendant, il passe une retraite paisible au Vietnam, pays qui correspond parfaitement à ses attentes et où il est très heureux de pouvoir y vivre.
Découvrez le troisième épisode de notre série d'interviews dédiées à la retraite au Vietnam avec l'interview de Josette, retraitée de 82 ans, française à Ho Chi Minh Ville qui a fait le choix de s'expatrier pour y vivre après 50 années passées en région parisienne.