Les (bonnes) raisons de prendre racine au Vietnam ne manquent pas… On peut y lancer des projets, y faire carrière, y fonder une famille… On peut même y couler de vieux jours heureux.
Témoin JR, un Américain très tranquille, que lepetitjournal.com a rencontré, et qui a accepté de nous parler de son parcours.
Cette interview est la première d'une série dédiée à la retraite au Vietnam. Lepetitjournal.com part à la rencontre de ces expatriés qui ont tous un lien commun : ils ont décidé de venir passer leur retraite au Vietnam.
Interview : retraite au Vietnam en vidéo
Cette vidéo est l'interview complète de J.R, retraité originaire des États-Unis installé au Vietnam depuis près d'une dizaine d'années (interview menée en anglais, sous titrée en français) :
Résumé de l'interview : questions / réponses
Pouvez-vous tout d’abord nous parler de votre parcours d’expatrié en Asie ?
JR : Pour moi, ça a commencé il y a 15 ans, par les Philippines. J’ai décidé de partir là-bas et de poser mes valises à Cebu, où il y a pas mal d’Américains. J’y suis resté six ans, le temps de faire connaissance avec celle qui allait devenir ma femme, et avec qui je me suis installé ici, au Vietnam.
D’accord, mais alors, depuis combien de temps vivez-vous au Vietnam ?
9 ans ! Avec pas mal d’aller-retours, évidemment… Sinon, j’habite à Tan Phu, en banlieue de Ho Chi Minh-ville.
Est-ce qu’il y a d’autres villes que vous recommanderiez à quelqu’un qui souhaiterait s’établir durablement au Vietnam ?
Pour ma part, j’aime bien les viles côtières, comme Da Nang, par exemple. Il y a Quy Nhon, aussi, qui est un endroit très agréable à vivre. Après, si on remonte vers le Nord, il y a Hue.
Et les zones montagneuses, du genre Da Lat ou même le Nord du pays ?
Alors là, pour être très honnête, je ne suis pas très montagne ! J’ai beau avoir vécu quelques années dans le Colorado, ce n’est pas mon univers. Il fait trop froid pour moi…
Quels sont les avantages que peut offrir le Vietnam à quelqu’un qui souhaiterait s’y installer ?
Il y a pas mal d’emplois, je pense… On peut par exemple donner des cours d’anglais : il y a toujours une très forte demande, de ce point de vue-là.
Sinon, il y a le coût de la vie, qui est quand même très avantageux, en tout cas pour un Américain, et qui se traduit par une qualité de vie, qui pour le coup, est très appréciable. Si vous ajoutez à ça, l’accueil et la gentillesse des gens.
En termes de budget mensuel, ça donne quoi ?
En gros, je dirais qu’à deux, on peut vivre ici très correctement avec environ 1.000 dollars par mois. Tout compris : le logement, bien sûr, la nourriture, mais aussi les petits extras.
D’accord, donc, pour les avantages, il y a le coût de la vie, mais aussi la gentillesse des gens…
Oui, je dois dire que j’ai visité pas mal de pays, et que je n’ai jamais rencontré des gens aussi accueillants que les Vietnamiens !
Pour un retraité qui souhaite s’établir au Vietnam, quelles sont les choses à prendre en considération?
Eh bien, tout d’abord, il faut s’assurer d’avoir suffisamment de revenus, d’avoir une pension suffisante, parce que l’idée de dégoter un emploi, c’est quand même très aléatoire… Comme je le disais à l’instant, on peut toujours donner des cours d’anglais, mais bon, ce n’est quand même pas très stable…
La pension de retraite, justement… Est-ce que le fait d’en toucher une en provenance des États-Unis oblige à payer des impôts au Vietnam?
Non, mis à part les frais de transfert, il n’y a rien à payer.
Complément d'information de la rédaction : pour les retraités français, vos impôts seront prélevés à la source en France (concernant vos retraites du secteur public), toutefois pour les retraités domiciliés fiscalement au Vietnam, les pensions de retraite du secteur privé sont exonérées d'impôts au Vietnam.
Et au niveau de l’assurance santé?
Pas facile, ça, surtout quand on est vieux! Le mieux, à mon avis, c’est de “s’auto-assurer”, en économisant pour ne pas être pris au dépourvu en cas de coup dur…
Il y a bien des assurances étrangères, mais c’est vraiment très cher: ça peut aller de 5.000 à 10.000 dollars par an!
Et à part ça, quelles sont, d’après vous, les difficultés auxquelles se heurte un expatrié, ici, au Vietnam?
La langue! L’anglais, il ne faut pas trop y compter. Il y a bien le français, mais ça remonte à l’époque coloniale et maintenant, il n’y a plus que des personnes âgées qui le parlent encore.
La seule solution, c’est d’essayer d’acquérir quelques rudiments de vietnamien, au moins pour se débrouiller dans la vie de tous les jours. Ensuite, avec le temps, ça vient…
Et qu’en est-il des visas?
Il n’y a pas à proprement parler de visas pour les retraités. On est obligé de faire des aller-retours permanents: sortir du pays, rentrer, sortir…
Dans d’autres pays, à partir du moment où vous pouvez justifier de revenus suffisants, vous avez droit à un visa de retraité, mais pas au Vietnam! A tout le moins pas encore…
Et avec la pandémie, les règlementations se sont beaucoup durcies. Je me souviens qu’il y a quelques années, on pouvait facilement obtenir un visa d’un an. Là…
Le moyen le plus sûr de rester durablement au Vietnam, c’est encore de rencontrer une femme Vietnamienne et de l’épouser!
Mais c’est la même chose pour le travail, si vous souhaitez travailler au Vietnam, tout devient plus difficile. Je parlais des cours d’anglais. Maintenant, si on veut pouvoir travailler dans une école, il faut présenter pattes blanches: avoir des diplômes universitaires, des attestations.
Pour résumer, si la douceur de vivre à la vietnamienne a de quoi attirer des seniors en quête d’un endroit où couler des jours paisibles, ils ont tout intérêt, ces seniors, à avoir de solides assises financières et surtout de solides arguments pour espérer un peu de stabilité. Il ne faut pas se cacher qu’à cet égard, avoir passé la bague au doigt d’une Vietnamienne ou d’un Vietnamien est un plus !
Découvrez le deuxième épisode de notre série d'articles dédiés à la retraite au Vietnam avec le témoignage d'un japonais installé à Ho Chi Minh Ville qui partage son retour d'expérience et répond aux questions du Petit Journal.