Le bénévolat à l’étranger s’est bien porté en 2023, caractérisé par un engouement des jeunes, une implication en hausse et une meilleure perception de l’engagement solidaire en France. Un phénomène d’autant plus positif dans un contexte post- pandémie. Yann Delaunay, directeur général chez France Volontaires, nous l’explique.
Malgré les défis mondiaux - la crise du COVID-19, les conflits internationaux et la hausse de l’inflation - les résultats d’une récente étude pour France Volontaires, prouvent un fort engouement des Français pour le volontariat à l’étranger. Près d’un Français sur deux se dit prêt à s’engager dans une mission de volontariat à l’international. Cette proportion augmente de 17 % entre 2017 et 2023. Les jeunes ne sont pas en reste puisqu’ils sont 58% à être motivés. Quelles sont les raisons de cette tendance ?
France Volontaires, la nouvelle plateforme du volontariat international
Une perception davantage positive des Français du volontariat
L’inclination à s’impliquer dans des causes variées telles que la santé, les droits humains, l’égalité, l’égalité homme / femme et l’environnement, démontre un fort désir de contribution, malgré le contexte mondial actuel. Pour Yann Delaunay, directeur général chez France Volontaires, ce phénomène est probablement lié à la pandémie et à une prise de conscience particulière : " La volonté de s’engager reste très importante parmi la société française. Le contexte particulier du confinement a renforcé le désir de partir et de consacrer du temps à des projets solidaires, aussi bien au niveau national qu’international. ".
C’est le cas de Samantha, bénévole dans une association défendant les droits des enfants en Côte d’Ivoire : ” Le contexte sanitaire auquel notre monde a fait face m’a poussée à réaliser une profonde introspection sur le sens donné à mon quotidien aux niveaux professionnel et personnel et m’a poussée à sortir de ma zone de confort pour mettre mon énergie, mon enthousiasme et mes compétences au service d’une aventure internationale. ”.
Le volontariat international, une solution concrète aux enjeux mondiaux
La volonté d’agir face à des enjeux mondiaux - comme l’éco anxiété, l’environnement, l’immigration - et contribuer à trouver des solutions d’avenir a stimulé l’engagement volontaire. À l’image de Maxime, 25 ans, qui est parti 6 mois en Guinée : “ J’avais un projet de radio, toujours en cours, pour sensibiliser les jeunes sur l’immigration irrégulière, la santé, l’auto-emploi et beaucoup d’autres thématiques. L’idée est d’implanter la radio au sein du quartier de Kobaya et intégrer les personnes vulnérables. ”.
Pour Pauline, âgée de 22 ans, s’engager dans le volontariat à l’étranger s’est imposé comme une évidence. En pleine année de césure, elle prend la décision de partir l’année dernière à Zanzibar, la plus belle expérience de sa vie : « J’étais dans une période où je me sentais un peu perdue sur le plan des études. J’ai choisi de m’envoler pour Zanzibar afin de vivre une expérience ancrée localement, tout en apportant mon aide aux citoyens. Mon rôle consistait principalement à enseigner le français, car la plupart des jeunes aspirent à devenir des guides touristiques francophones (...) J’y retournerai sans la moindre hésitation. ».
Quant à Louise, 20 ans, amoureuse de la nature, elle choisit d’arrêter ses études pour initier des projets écologiques en Côte d’Ivoire : “ Présentée en classe par des Ivoiriens en stage dans mon lycée, j’ai trouvé que l’occasion était trop belle pour passer à côté. Je m’imaginais déjà dans un nouveau pays, à découvrir une faune et une flore luxuriante, ainsi qu’à mettre en pratique les théories apprises en cours de BTS ! J’avoue que cette mission m’est tombée dessus ! ”. Louise est suivie dans son aventure par Hugo, 23 ans, lui aussi passionné par l’environnement et les voyages : “ Partir en Côte d’Ivoire pour effectuer un service civique est à la fois une manière de se former et d’apprendre, mais aussi de découvrir une nouvelle culture et un mode de vie qui n’a rien à voir avec ce que je connaissais. Évidemment, c’était aussi l’occasion pour moi de m’engager pour la cause de l’environnement qui m’est chère. ”.
2.000 volontaires internationaux espérés pour 2024
Cette année, France Volontaires vise la mobilisation de ses membres ainsi que des collectivités territoriales et espère 2.000 volontaires internationaux. Pour se faire, l’organisation tente de réunir différents acteurs pour construire des projets utiles, efficaces et co-construits avec des partenaires du monde entier : « Cette dimension partenariale est aussi importante, puisqu’elle permet la construction de projets dans les diverses collectivités et pays, ainsi que la réponse à des besoins locaux. C’est ainsi que les volontaires trouvent des missions adaptées à leur engagement et pour lesquels ils sont assurés de se sentir utiles. ».
Ce développement inclut également la possibilité d’accueillir des volontaires étrangers, favorisant un partenariat mutuel entre les nations : « Nous sommes persuadés qu’il réside beaucoup de potentiel dans le développement du volontariat à l’international. » conclut Yann Delaunay.