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Le film « Bolero » d’Anne Fontaine au cinéma The Projector ce 3 mai

Ce film, relatant la vie haute en couleurs de Maurice Ravel entre les deux guerres, est projeté dans le cadre conjoint du festival français Voilah! et du festival du film européen.

Le film bolero d'Anne Fontaine est à l'affiche de l'Alliance Française ce 3 mai.Le film bolero d'Anne Fontaine est à l'affiche de l'Alliance Française ce 3 mai.
Écrit par Jean-Michel Bardin
Publié le 1 mai 2024, mis à jour le 2 mai 2024

Maurice Ravel est né au pays basque en 1875, cette origine expliquant peut-être son attrait pour la musique espagnole. Élève de Gabriel Fauré au conservatoire de Paris, il n’eut de cesse de remettre en cause les règles de la musique classique, ce qui le fit échouer quatre fois au grand prix de Rome. L’exposition Universelle de 1889 l’initia aux musiques exotiques qui le passionnèrent. Sa musique est qualifiée d’impressionniste.

Sa nature chétive l’empêcha de participer à la première guerre mondiale, sinon temporairement comme ambulancier. Très proche de sa mère, il ne se maria jamais et on ne lui connait pas de partenaires, ce qui a fait courir des rumeurs sur sa sexualité. Dans sa villa du Belvédère, à Monfort l’Amaury, où il passait la plupart de son temps, il collectionnait les jouets. Il mourut en 1937 à Paris, après un déclin de santé de plusieurs années.

Le Boléro est une de ses dernières œuvres, et, sans doute, la plus connue. Certains disent qu’il est joué tous les quarts d’heures quelque part dans le monde, non seulement dans le cadre de concerts, mais aussi dans des publicités ou des musiques de film. Par exemple, dans le film « Divertimento » de Marie-Castille Mention-Schaar, c’est avec cette musique que l’héroïne, une jeune fille maghrébine de la banlieue parisienne, découvre sa vocation de chef d’orchestre, et, après bien des combats, la réalise. Cette œuvre vilipendée par l’establishment musical parisien connut un vif succès auprès du grand public, succès qui ne s’est jamais démenti depuis. Pourtant, cette œuvre est a priori très monotone : pendant 300 mesures, le même rythme est joué par les percussions, pendant que les autres instruments se relaient pour jouer le même thème dans la même tonalité, excepté lors du bouquet final. Mais c’est justement cette répétition dans un crescendo continu qui la rend si envoutante.

Ravel a composé de nombreuses autres œuvres dont les plus connues sont l’enfant et les sortilèges, que Walt Disney a pris pour thème d’un de ses films, la Pavane pour une infante défunte, touchante et nostalgique, Ma Mère l’Oye, avec sa référence à la musique chinoise, et la Rapsodie Espagnole, jouée samedi dernier par l’Orchestre Symphonique de Singapour.

Si Anne Fontaine a intitulé son film, sorti en salle en France le mois dernier, Bolero, ce n’est pas seulement parce que c’est l’œuvre la plus connue du musicien dont elle raconte l’histoire. D’une part, le film tourne autour de la composition laborieuse de cette musique de ballet, créée à la demande de la danseuse russe Ida Rubinstein. D’autre part, elle a cherché à structurer son film à l’image du Bolero.

 

 

 

C’est donc un film à multiple facettes, vous permettant de mieux connaitre un des plus grands compositeurs français du début du 20ème siècle, jamais content de lui-même, et la genèse de son œuvre phare dans la société décadente de l’entre deux guerres, que nous vous invitons à aller voir à Cineleisure ce 3 mai à 20h.

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