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Élection présidentielle aux USA : la victoire de Donald Trump est-elle inévitable ?

La deuxième primaire du Parti républicain s’organise ce 23 janvier dans le New Hampshire et son issue ne devrait surprendre personne. Le grand favori se nomme Donald Trump, en tête avec 51% des voix lors du Caucus de l’Iowa. Fin 2024, l’ancien président des Etats-Unis aura le droit à son match retour face à Joe Biden et jamais la victoire n’a semblé autant à sa portée.

donald trump de retour à la maison-blanchedonald trump de retour à la maison-blanche
Écrit par Teddy Perez
Publié le 23 janvier 2024, mis à jour le 28 janvier 2024

À plus de 10 mois de l’élection présidentielle des Etats-Unis, rien ne semble arrêter Donald Trump dans sa reconquête de la Maison-Blanche. Immense favori à l’investiture du camp républicain, ses concurrents lui dégagent un à un la voix pour se représenter face à Joe Biden lors du scrutin du 5 novembre prochain.

Son principal rival Ron DeSantis, le premier, a préféré se retirer de la primaire du Parti républicain. Ainsi, le gouverneur de Floride - qui pointait à en deuxième position et à seulement 21% du scrutin de l’Iowa - soutient désormais Donald Trump après des mois passés à critiquer le retour du milliardaire au pouvoir. "Il est clair selon moi que la majorité des électeurs républicains de la primaire veulent donner une autre chance à Donald Trump", a justifié Ron DeSantis sur X.

 

 

L’abandon de Ron DeSantis intervient une semaine après celui de Vivek Ramaswamy. Le jeune candidat à l’investiture républicaine (38 ans) est tombé à la quatrième place du Caucus de l’Iowa (7,7 %), le poussant à jeter l’éponge et soutenir Donald Trump. Sur la route de l’ex-président, il ne reste plus que Nikki Haley. L’ex-gouverneure de Caroline du Sud et ancienne ambassadrice à l’ONU sous Donald Trump a terminé en troisième position dans l’Iowa.

Seule candidate restante face à Donald Trump, le défi s’annonce impossible pour le dépasser alors qu’il compte bien sceller sa victoire dès la primaire du New Hampshire - un État connu pour posséder un républicanisme plus modéré et centriste - ce 23 janvier. Lors de son dernier meeting, Nikki Haley a gardé la tête haute, se réjouissant d’être en finale face à Trump : “il ne reste plus qu’un homme et une femme [...], que la meilleure gagne” a-t-elle scandé à Exeter.

 

Joe Biden : un président sortant trop vieux, mais pas que…

Si la voie est libre du côté du Parti républicain, difficile d’imaginer Donald Trump briguer les votes des électeurs démocrates tant son discours s’est durci depuis son élection en 2016. Plus extrême que lors de son premier mandat “de découverte”, Donald Trump a amplifié à de nombreuses reprises certaines thèses complotistes, notamment pendant la période du Covid-19. Cependant, le Joe Biden de 2024 ne possèderait pas non plus autant de confiance en ses électeurs que celui de 2020. L’adversaire est le même, mais il est plus vieux de quatre ans (82 ans) et en manque flagrant de vigueur pour porter pour un second mandat le lourd costume de président des Etats-Unis. 

Mais il n’y a pas que l’âge trop avancé de Joe Biden qui serait un point de rupture entre les électeurs démocrates et lui. Depuis le 7 octobre et la reprise du conflit à Gaza, la popularité du président le plus âgé de l’histoire des Etats-Unis est en chute libre. En affichant son soutien indéfectible au gouvernement israélien dans sa guerre contre le Hamas et ne mentionnant pas les victimes civiles palestiniennes. Joe Biden présente une position diplomatique qui déplaît aux démocrates pro-palestiniens ainsi qu'à la jeunesse américaine.

 

Michelle Obama sur le devant de la scène
L'ancienne première dame très active dans le domaine associatif et humanitaire, bientôt en politique ? - compte X ©Michelle Obama

 

La carte Obama, le sauvetage démocrate ?

Vue de l’Occident, le mandat de Joe Biden n’est pas un échec. Surtout sur le plan économique. Ces derniers mois, la politique du 46e président des Etats-Unis a permis un ralentissement de l’inflation et une baisse du chômage dans le pays. De quoi le faire remonter dans les sondages de son propre camp ? Pas vraiment.

Pour contrer cette baisse de popularité qui profite inévitablement à Donald Trump, le camp démocrate pourrait envisager un coup tactique malin pour “rajeunir” la candidature de Joe Biden. Michelle Obama comme vice-présidente de choix pour son second mandat. Remplaçante au poste détenue par Kamala Harris, la très populaire ex-première dame est une solution - déjà évoquée en 2020 - qui pourrait faire basculer le vote au sein de plusieurs électorats cruciaux chez les démocrates : les jeunes, la cause féminine mais aussi la communauté afro-américaine.

 

La justice américaine, seul obstacle à l’éligibilité de Donald Trump ?

Complicité lors de l’assaut du capitole le 6 janvier 2021, agressions sexuelles, détention de documents classés top secrets, fraudes fiscales… Donald Trump est visé par 91 chefs d’accusation. Une interminable liste qui ne le fait pas faiblir dans les sondages. Au contraire, candidat de l’anti-système par excellence, le voir être pris entre les mailles du filet de la justice américaine renforce la faveur de ses votants défiants à l’égard des institutions.

Néanmoins, 91 accusations criminelles, ce n’est pas rien. D’autant plus que certains de ses procès interviennent en pleine campagne présidentielle. À la veille du Super Tuesday (5 mars), le rendez-vous où une majorité des Etats organise les primaires, Donald Trump sera jugé pour “avoir tenté d’inverser le résultat de la présidentielle de 2020”. À ce sujet, il prédisait début janvier 2024 "le chaos dans le pays" si la justice américaine ne renonçait pas aux poursuites à son encontre.

 

court supreme donald trump
La Cour suprême américaine aura son rôle à jouer lors de l'élection présidentielle 2024. © Pixabay

 

Le temps joue en faveur de Donald Trump. Ses déboires judiciaires sont - c’est certain - le feuilleton de la campagne présidentielle de 2024 et leurs issues devraient influencer le vote des électeurs indécis, notamment chez les indépendantistes. Pour le moment, ils ont déjà poussé deux Etats à interdire le candidat Trump lors de primaires républicaines locales. D’abord déclaré inéligible par la Cour suprême du Colorado, le milliardaire l’est aussi dans le Maine. Deux décisions plus symboliques que historiques.

Cette question de l’inéligibilité de Donald Trump n’a pas du tout été acceptée par le candidat lui-même. Le principal intéressé souhaitant “un traitement équitable”, les juges de la Cour suprême américaine ont accepté sa demande de recours. L’affaire sera ainsi débattue à Washington le 8 février prochain par les neuf juges de la Cour suprême, à dominance conservateurs et dont trois ont été nommés par Donald Trump lors de son premier mandat.