Avec un déficit à 7,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2023, soit plus du double de la moyenne des 27 pays de l'UE, l’Italie est le plus mauvais élève de l'Union européenne, confirme Eurostat ce lundi.
L'Italie a enregistré l'année dernière le déficit public le plus élevé de l'Union européenne (UE), à 7,4 % du produit intérieur brut (PIB), montrent les dernières données de l'agence statistique Eurostat.
Ce ratio est plus de deux fois supérieur à la moyenne des 27 pays de l'UE, qui s'élève à 3,5 %, et souligne les difficultés du Trésor italien à maîtriser les finances publiques du pays.
L'impact coûteux du Superbonus
L'Institut national de la statistique italien (Istat) a certifié ce lundi le déficit abyssal de la Péninsule à 7,4% contre une estimation précédente de 7,2 % début avril du fait d'une hausse de 4,5 milliards. A cet égard, l'Istat souligne le poids du « Superbonus », ce crédit d’impôt de rénovation énergétique , responsable de la détérioration des finances publiques.
Introduit en 2020 sous le gouvernement Conte, et devant être progressivement supprimé d'ici la fin de l'année prochaine, le Superbonus a déboursé plus de 160 milliards d'euros (170 milliards de dollars) au 4 avril, a déclaré le gouvernement ce mois-ci, dépassant de loin toutes les estimations précédentes du gouvernement. "Le Superbonus est une machine de guerre infernale, un monstre mal né", a déclaré lundi Giancarlo Giorgetti, ministre italien de l'Economie et des Finances du gouvernement Meloni.
Selon la Banque d’Italie, le montant du Superbonus s’est chiffré à 77 milliards d’euros sur la seule année 2023, soit 3,7 points du PIB. Il s'agit d'un montant qui représente cinq fois ce que Rome avait estimé en avril dernier. Lundi également, Bankitalia a confirmé son estimation d'une croissance du PIB italien de 0,6% en 2024, contre 1% estimé par le gouvernement.
Une dette à 137,3% du PIB
La dette publique italienne est sensiblement inchangée, mais à des niveaux très élevés. A la fin du quatrième trimestre 2023, elle est tombée à 137,3% du PIB contre 137,9% au trimestre précédent, alors que le ratio dette/PIB de la zone euro est quant à lui tombé à 88,6% contre 89,6% au troisième trimestre.
La dette publique italienne se confirme ainsi, selon les données d'Eurostat, à la deuxième place parmi les pays de la zone euro, après la Grèce à 161,9% et devant la France à 110,6%.
Au total, 11 pays ont signalé des déficits supérieurs au plafond de 3 % du PIB fixé par l'UE, dont la France, à 5,5 %. Tous ces Etats devraient faire l’objet d’une procédure pour déficit excessif de la part de la Commission européenne. Seuls Chypre et le Danemark (tous deux +3,1%), l'Irlande (+1,7%) et le Portugal (+1,2%) n'ont pas enregistré de déficit.
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