“Race Traitor”, une rétrospective autour d’Adrian Piper au PAC de Milan

Du 19 mars au 9 juin le PAC Padiglione d'Arte Contemporanea de Milan présente "Race Traitor", la première rétrospective européenne depuis plus de vingt ans, consacrée à l'artiste Adrian Piper (1948, New York), lauréat du Lion d'or du meilleur artiste à la Biennale de Venise 2015.

“Race Traitor”, fruit d'un travail de recherche commencé en 2019, positionne le PAC (Padiglione d’Arte Contemporanea) de Milan au cœur de la scène artistique internationale. Présentant plus de cent œuvres de l’artiste new yorkais Adrian Piper, dont des installations, des vidéos, des photographies, des peintures et des dessins, elle met en lumière l'analyse de la « pathologie visuelle » du racisme et de l'image des Afro-Américains façonnée par la société et les nombreux stéréotypes.

Parmi les œuvres exposées, les "LSD paintings", réalisées à un jeune âge, témoignent déjà de la quête de l’artiste pour aller au-delà des apparences, influencée par des lectures philosophiques et spirituelles, la méditation et le yoga. Cette exposition permet également de découvrir les performances de Piper, telles que "Five Urelated Time Pieces (Meat into Meat)" de 1969, abordant les contradictions d'une relation domestique tout en mettant en lumière ses engagements féministes et végétariens.

La série photographique "Race Traitor" de 2018, qui donne son nom à l'exposition, déconstruit les notions d'identité en superposant le portrait de Piper à des phrases ironiques, remettant en question le lien entre apparence et identité.

Une artiste qui défie les codes et les conceptions contemporaines

Adrian Piper, née à New York en 1948, est une artiste conceptuelle américaine. Sa pratique artistique, multidisciplinaire, englobe la performance, la vidéo, la sculpture, la peinture et l'écriture. Formée en philosophie à l'Université Harvard, elle a obtenu un doctorat en la matière en 1981, ce qui a profondément influencé son travail artistique. Piper explore souvent des questions liées à l'identité, à la race, au genre et à la société.

Connue pour son approche intellectuelle et analytique, l’artiste aborde des thèmes sociaux et politiques, notamment le racisme et la discrimination, à travers ses œuvres provocatrices et engageantes. Parmi ses réalisations les plus remarquables figurent "Catalysis" (1970), une série de performances où elle se déguise en personnages pour observer les réactions du public, et "My Calling (Card) #1" (1986), une installation remettant en question les stéréotypes raciaux.

En plus de son travail artistique, Piper est également une philosophe renommée. Son engagement politique se manifeste notamment à travers des installations comme "Art for the Art World Surface Pattern" de 1976, qui confronte les spectateurs à des atrocités mondiales, soulignant ainsi l'indifférence du public face à ces événements.

Récompensée pour son travail et son engagement, Adrian Piper continue de produire des œuvres qui stimulent la réflexion sur les enjeux contemporains de la société.