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Conflit Israël-Hamas : Le rapatriement d’urgence et délicat des sportifs étrangers

Après l’attaque du Hamas sur Israël le samedi 7 octobre, tous les événements sportifs ont été suspendus sur le territoire. Certains sportifs professionnels étrangers ont ainsi été contraints à quitter le pays par leur club. Mais comme toutes les personnes rapatriées, le voyage retour s’organise dans de difficiles conditions.

Maccabi Tel-Aviv ArenaMaccabi Tel-Aviv Arena
La Menora Mivtachim Arena de Tel-Aviv attendra avant de retrouver ses sportifs et fans. Photo © Maccabi Tel-Aviv BC
Écrit par Teddy Perez
Publié le 12 octobre 2023, mis à jour le 16 octobre 2023

Le sport en Israël est une véritable institution. Dans les sports collectifs, les fans israéliens font partie - sans conteste - des plus fervents supporters sur Terre. Malgré tout, quelques heures après la tragédie qui a touché le territoire hébreux, le gouvernement a pris la décision de suspendre toutes les activités sportives qui auraient pu se tenir durant le week-end. Aujourd’hui encore, le sport est à l’arrêt forcé. Aussi, les rencontres des compétitions européennes dans lesquelles les clubs d’Israël sont engagés ont été reportées à court terme ou déplacées dans d’autres villes européennes. 

Pour les sportifs étrangers exportés à Israël le temps d’une compétition ou pour plusieurs saisons, l’heure est au rapatriement. Dès la soirée du 8 octobre, l’instance dirigeante du football européen, l’UEFA, a décidé "de reporter plusieurs matchs prévus dans le pays". Comme plusieurs clubs de football israéliens, celui du Maccabi Haifa - qui évolue dans le groupe du Stade Rennais en Ligue Europa - a ainsi autorisé ses sportifs étrangers à quitter le pays.

 

"Vers 8h, j’ai reçu un texto du manager expliquant qu’il y avait des attaques et qu’il fallait se réfugier. Chaque appartement est muni d’une pièce anti-missile. On ne savait pas du tout." - Amine Noua, basketteur français de l’Hapoël Holon

Au basketball, l'Euroleague a annoncé le report des rencontres européennes concernant les formations israéliennes. Ainsi le Maccabi Tel-Aviv - une des meilleures équipes européennes - n’ira pas à Milan le 12 octobre pour la 2e journée du championnat.

 

Ancien joueur d’Euroleague à Lyon-Villeurbanne, Amine Noua s’est installé cet été à l’Hapoël Holon. Arrivé pour un nouveau défi à l’étranger et accueilli comme une star à l’aéroport, l’ailier français se préoccupait de la sécurité au sein de l’Etat israélien. Finalement rassuré par son club, il a débarqué avec sa femme et sa petite fille de 18 mois. Au micro du site français BeBasket, il raconte ses terribles derniers jours : "On m’a dit que je ne risquais rien, que tout se passait bien sur place. Je n’avais que des retours positifs. Maintenant, quand j’en parle, tout le monde me dit que personne ne l’avait vu venir. Je n’avais jamais imaginé vivre cela un jour."

 

Amine Noua Hapoel Holon
Amine Noua a rejoint le club israélien en août 2023. Photo : © Hapoël Holon

 

Surpris par les nombreuses sirènes débutées dès 6h du matin le samedi 7 octobre, Amine Noua a dû rapidement s’adapter à une situation inédite et hautement dangereuse : "Vers 8h, j’ai reçu un texto du manager expliquant qu’il y avait des attaques et qu’il fallait se réfugier. Chaque appartement est muni d’une pièce anti-missile. C’est vrai qu’en visitant l’appartement, j’avais vu une porte blindée mais je ne m’étais jamais posé la question de son utilité. Jusqu’à ce texto. Dès qu’on entend les sirènes, on a une minute trente pour se réfugier dans cette pièce, fermer la porte et attendre que les sirènes s’arrêtent."

Pendant toute la journée du samedi, il se réfugie dans son appartement même si la situation est “plutôt calme”. Puis le dimanche, le club programme un “petit entraînement pour se changer les idées”. En parallèle, Amine Noua et sa famille cherchent désespérément un avion de retour en France mais tous les vols sont annulés. Finalement, le club le prévient, lui et les autres étrangers de l’équipe : "‘Il y a un vol pour Chypre, vous avez une heure pour faire vos valises.’ On était en train de dîner, on n’a même pas fini de manger. On a juste eu le temps de prendre quelques affaires et nos objets de valeur avant de partir pour l’aéroport. Le vol était à 1h du matin et on est arrivé à Chypre vers 3h. Avec une dernière frayeur quand même : quand on était à l’aéroport, il a été visé par des tirs de missile."

À l’heure actuelle, le soulagement prédomine pour l’ex-international des Bleus. Poursuivre l’aventure avec son club israélien n’est pas certain. Une des solutions de repli serait de déplacer momentanément l’équipe en Grèce.


 

La réalité du rapatriement depuis Israël

À la suite de l’attaque terroriste du Hamas, la plupart des compagnies internationales ont raréfié voire interrompu leurs vols commerciaux dès le 8 octobre. Ce fut le cas d’Air France entre Tel Aviv et Paris.

Dans l’obligation de trouver une porte de sortie pour les Français encore présents sur le sol israélien, le ministère des Affaires étrangères a agi "pour ramener les compatriotes identifiés comme les plus vulnérables parmi les ressortissants français de passage et résidents en Israël.". Catherine Colonna a annoncé qu’un “vol spécial” sera opéré par Air France dès ce 12 octobre après-midi, avant de poursuivre ces liaisons de rapatriement vendredi et samedi.

 

Dans ce contexte inquiétant, le footballeur français Franck Rivollier de l’Hapoël Afula - un club de deuxième division situé au nord du pays - a préféré partir dès que possible. Autorisé par son équipe à quitter le pays, il a fait le choix dès mercredi de s’envoler vers l’Egypte, indiquait le quotidien breton Le Télégramme.

D’autres attendent encore leur sort. Le basketteur Jaylen Hoard, autre pépite tricolore qui fait les beaux jours de l’Hapoel Tel-Aviv depuis la saison passée, est quant à lui resté coincé en Israël - aux dernières nouvelles du média Bebasket.

 

La problématique concerne évidemment les sportifs du monde entier. Par exemple, la sélection mexicaine de gymnastique rythmique - "à l’abri des combats” - a appelé à l’aide le gouvernement pour pouvoir rentrer “saine et sauve à la maison”