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Echec sans surprise du vote parlementaire pour élire le Premier ministre thaïlandais

Comme l’on pouvait s’y attendre, le principal candidat au poste de Premier ministre en Thaïlande n’a pas obtenu le nombre de votes nécessaires au Parlement qui se réunira de nouveau le 19 juillet

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Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 14 juillet 2023, mis à jour le 17 juillet 2023

Pita Limjaroenrat, le champion du parti Move Forward, jeune formation progressiste qui avait créé la surprise le 14 mai dernier en remportant le scrutin législatif, n’est pas parvenu jeudi à obtenir une majorité de votes de la part des 749 membres de la Chambre basse et du Sénat thaïlandais – une sénatrice a démissionné la veille faisant passer le corps électoral de 750 à 749.

Le vote du Parlement bicaméral a débuté vers 16 heures, jeudi, après six heures de débat. Pita Limjaroenrat était le seul candidat et devait donc obtenir au moins 375 voix pour devenir Premier ministre. 

La Constitution thaïlandaise de 2017, rédigée sous une junte militaire ayant pris le pouvoir trois ans plus tôt par un coup d'Etat, prévoit que le Premier ministre soit élu à la majorité absolue par un vote parlementaire faisant intervenir les 500 députés de la Chambre basse fraîchement élus auxquels se joignent 250 sénateurs non élus. Ces derniers ont été nommés pour six ans peu avant les élections de 2019 par l’ex-junte militaire. Ils sont donc a priori peu enclins à voter pour un candidat perçu comme hostile aux vues de l’establishment militaro-royaliste au pouvoir depuis neuf ans.

Or, le principal candidat au poste de Premier ministre, Pita Limjaroenrat, chef du parti progressiste Move Forward, sorti vainqueur du scrutin législatif du 14 mai dernier, est précisément considéré comme la plus grande menace pour l’establishment conservateur qui l’accuse de promouvoir des valeurs anti-royalistes. Certains grands groupes privés alliés des militaires ne voient pas non plus d'un bon oeil la partie du programme du Move Forward visant à casser les monopoles et à réduire les inégalités.

Jeudi, l’unique candidat n’a finalement obtenu que 324 voix, la plupart de l’alliance de huit partis qu’il a formée après le scrutin législatif du 14 mai dernier. 182 parlementaires ont voté contre lui et 199 ce sont abstenus dont 74 manquaient tout simplement à l’appel – 34 sénateurs et 40 députés.

Le journal The Nation note que sur les 250 sénateurs nommés par l'ex junte militaire, treize ont tout de même voté pour le candidat du Move Forward, et plus de 150 se sont abstenus, ce qui peut laisser Pita Limjaroenrat espérer convaincre des abstentionnistes de voter pour lui lors du prochain tour de scrutin qui est prévu le 19 juillet.

Il a d'ailleurs a déclaré aux journalistes qu'il acceptait le résultat du vote et comptait bien persister et faire le nécessaire pour gagner davantage de voix au Parlement.
Il a remercié les 13 sénateurs qui avaient voté pour lui et a salué l'unité dont ont fait preuve les partis de la coalition réunie autour Move Forward.

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