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La tension monte en Thaïlande autour du sort du vainqueur des élections

Les partisans de Pita Limjaroenrat, prétendant au poste de Premier ministre en Thaïlande, ont appelé à des manifestations mercredi alors que l’étau de la justice s'active autour de sa nomination

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Pita Limjaroenrat devant le Monument de la Démocratie. Photo Chaiwat Subprasom / Shutterstock.com
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 13 juillet 2023, mis à jour le 20 juillet 2023

À la veille du vote parlementaire pour nommer le Premier ministre en Thaïlande, deux plaintes déposées contre le prétendant légitime au poste, Pita Limjaroenrat, ont progressé d’un cran, menaçant de faire dérailler la candidature du chef de file du parti Move Forward, sorti vainqueur des élections législatives.

La Cour constitutionnelle a en effet accepté une plainte déposée contre le parti Move Forward et son chef par un avocat qui accusant leur projet de réforme de l’article 112 du code pénal, la loi de lèse-majesté, de chercher à "renverser le régime démocratique du gouvernement avec le roi en tant que chef d'État".

Le projet d’amendement du Move Forward vise à réduire les sentences à quelques mois de prison contre 15 ans aujourd’hui par chef d’accusation, et à faire que seul le bureau du Palais royal soit habilité à porter plainte. Pour l’heure, n’importe quel citoyen thaïlandais peut déposer une plainte contre un tiers, ce qui, selon les détracteurs de la loi, ouvre la voie à toutes formes d’instrumentalisation, particulièrement à des fins politiques.

Quelques heures avant l’annonce de la décision de la cour, la commission électorale avait recommandé à la même Cour constitutionnelle de destituer Pita Limjaroenrat de son siège de député. La commission a affirmé avoir trouvé des éléments appuyant une plainte selon laquelle le leader du Move Forward n'était pas éligible car il possédait des parts dans une entreprise médiatique, ce que les lois électorales interdisent.

Le parti Move Forward a souligné que la commission électorale n'avait pas déposé de plainte formelle contre son leader et ne lui avait pas donné l'opportunité de se défendre.

"La décision de soumettre l’affaire à la cour en disant qu'il y avait suffisamment de preuves, sans l'informer d'aucune accusation et ni lui permettre de s'expliquer comme le stipulent les règlements établis par la commission électorale (...) est un abus de pouvoir en vertu du Code pénal", a déclaré le parti dans un communiqué.

Les partisans du Move Forward ont appelé à des manifestations dans plusieurs villes en fin de journée et dans les jours à venir, ravivant les craintes de nouveaux troubles politiques tels que ceux qui ont secoué la Thaïlande au cours des deux dernières décennies.

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