L’AIR EN GRÈCE – Athènes, bercée dans sa cuvette

Depuis l'hiver dernier, il est interdit de brûler du bois dangereux dans les cheminées. En effet, Athènes et un grand nombre d'autres villes grecques comme Thessalonique, ont vu réapparaître des pics de pollution alarmants. Le smog est particulièrement dangereux pour la santé. pendant plus de 15 jours en décembre dernier, la limite des 50 µm/m³ a été dépassée neuf fois à Thiseion (Athènes), contre seulement cinq l'an dernier à la même époque.

Attention « aithalomichli » ou smog
Ce phénomène de smog est facilement reconnaissable, une brume sèche plus ou moins marron assez dense. Ce smog est principalement dû à une mauvaise utilisation excessive des cheminées. La crise économique et la montée du prix du pétrole sont les circonstances qui malheureusement favorisent les moyens de chauffage nocifs et parfois irresponsables. Les problèmes de pollution ne sont pas apparus l'an dernier à Athènes, la pollution atmosphérique est un enjeu environnemental majeur pour le gouvernement et le peuple grec depuis plus d'une vingtaine d'années. La géomorphologie de la capitale est une des raisons pour lesquelles elle est si sensible aux émissions. Athènes forme une cuvette, située sur la plaine de l'Attique, entourée de montagnes, et en bord de mer au sud-ouest, son climat sec et chaud favorise ainsi la rétention des particules chimiques. Le Grèce est, malgré sa petite surface, le douzième pays d'Europe en émissions de gaz à effet de serre (115 millions de tonnes d'équivalent CO₂ en 2011, selon Eurostat), causées par les transports et les industries principalement. En 2009, elle a déjà reçu un avertissement de l'Union Européenne pour manquement au respect des normes en qualité de l'air quant à l'introduction de valeurs limites pour les particules flottantes de diamètre de plus de 10 µm. Cet avertissement a permis l'instauration de systèmes de mesure de ces particules. Mais malheureusement, ils ne permettent pas de mesurer les particules de 5 µm ou moins, qui sont aussi dangereuses pour la santé publique. De plus, depuis 2007 la Grèce a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 14%, selon Eurostat toujours. Le pays est donc sur une bonne voie.

L'air c'est la vie, que pouvons-nous faire à l'échelle individuelle ?
Quel est l'élément naturel que l'Homme utilise sans réfléchir ? Notre respiration est automatique mais pas la soif, ni la faim. Pour cette même raison chacun doit être respectueux de l'air et adopter les gestes simples et adéquats pour améliorer sa qualité :

- Préférer les transports en communs : l'Organisme de Transports Urbains d'Athènes a rénové depuis 2004 sa flotte de bus et de trolley pour les véhicules de nouvelles technologies. Des trolleys antipollution, 500 bus au gaz naturel et le reste de dernière technologie émettant moins de gaz.

- Respecter les limites de vitesses et les mesures prises par le Ministère comme l'anneau au centre d'Athènes.

- Adopter la conduite écologique : ce nouveau mouvement permet d'adopter une manière de conduire économique et surtout écologique puisqu'elle permet de réduire la consommation d'essence et par conséquent les émissions de gaz.

- Utiliser dans sa cheminée du bois adéquats. C'est-à-dire sans vernis, non peints car sinon la fumé qu'ils libèrent est gravement polluante et dangereuse pour la santé.

- Pour les petits déplacements, une bonne marche à pied permet non seulement de visiter la ville sous un autre angle mais surtout cela évite de faire des émissions de gaz sans raison.

Malgré un retard dans l'implantation des normes pour la réduction de la pollution de l'air, certaines actions majeures ont été entreprises. Il n'y a pas de miracle ni de potion magique pour améliorer l'air que l'être humain respire. C'est un effort général qui pourra renverser la situation de l'air en adoptant à l'échelle individuelle, comme globale, les bons gestes.
Camille Delcour (www.lepetitjournal.com/athenes) Mardi 01 avril 2014