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POLOGNE/ISRAEL – Le chef du PiS s’exprime

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Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 6 février 2018, mis à jour le 6 février 2018

Le chef du parti au pouvoir (PiS) Jaroslaw Kaczynski s’est dit convaincu samedi, lors d’une interview à la radio publique, que le président Andrzej Duda « devrait emprunter le chemin qu'il a déjà annoncé, c'est à dire signer » la loi concernant la Shoah, objet d’une crise diplomatique entre la Pologne et Israël. Il a expliqué qu’ «on nous a refusé le droit de défendre notre propre dignité, la dignité d’une nation, à laquelle on attribue d’une façon extrêmement scandaleuse la responsabilité d’une autre nation, de la nation allemande ». Le président du PiS a également a déclaré que « nous n’aurons aucun avenir si nous sommes une nation accusée d’Holocauste ». Selon lui, les dispositions de loi adoptées sont mal interprétées et la législation prévue a pour but « la protection de la nation en tant qu’entité ». Le même jour, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a réagi sur son compte Twitter en soulignant que « ce massacre de masse planifié a été réalisé uniquement par notre pays et aucun autre ». Il a également précisé que la Pologne pouvait compter sur son pays qui était prêt à condamner les déformations historiques, comme celle consistant à décrire les camps nazis en Pologne comme étant des « camps de concentration polonais ». 

 

Rzeczpospolita et Dziennik Gazeta Prawna notent que le président Duda « se trouve devant une des décisions les plus difficiles » de sa carrière, plus encore que lors des lois de réforme de la justice. Dziennik Gazeta Prawna prévoit plusieurs scénarios : le veto (politiquement très difficile à faire passer), la signature mais accompagnée d’un projet d’amendement ou l’envoi de la loi au Tribunal constitutionnel. Le scénario le plus probable est la signature de la loi, qui provoquera une dégradation des relations avec Israël et les Etats-Unis. La stratégie du PiS consisterait à durcir encore plus la position polonaise, ne pas faire de concessions et laisser le temps passer.

 

Le chef de la diplomatie polonaise a souligné à la radio publique Trojka hier matin que la signature de la loi par le Président ne mettait pas fin aux discussions, et n’excluait pas de nouveaux amendements à la loi à l’avenir. 

 

Rzeczpospolita publie en Une un sondage montrant à quel point les Polonais sont divisés sur la question de cette loi : 40% des Polonais considèrent que la loi est bonne contre 32% qui la jugent mauvaise. Interrogés sur ce que la Pologne devrait faire, 36% des Polonais estiment qu’il faut l’introduire indépendamment des critiques des autres pays et 39% sont pour une suspension de cette loi.

 

Enfin, Dziennik Gazeta Prawna se penche sur les réactions de la partie ukrainienne qui s’est dite inquiète. Le président ukrainien  Petro Porochenko ayant souligné que la loi polonaise contient des «dispositions absolument biaisées et catégoriquement inacceptables ». Le quotidien suggère que l’Ukraine n’entamera pas le même chemin qu’Israël car elle ne veut pas d’une escalade du conflit. 

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 6 février 2018, mis à jour le 6 février 2018