Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

POLITIQUE MIGRATOIRE FRANCAISE – Point de vue de la presse polonaise

politique migratoirepolitique migratoire
Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 27 février 2018, mis à jour le 27 février 2018

Samedi, le journal polonais Rzeczpospolita a analysé le durcissement des mesures migratoires prises par le Président Macron, en y voyant d’abord un « geste » envers le Front National. 

 

Une certitude : la politique migratoire française se durcit. Une série de mesures ont été présentées mercredi 21 février par le gouvernement français, qui a fait réagir aussi bien les associations humanitaires, les partis d’opposition, mais qui divise aussi la majorité présidentielle. Le texte vise à « réduire à six mois les délais d’examen de la demande d’asile ». De plus une personne qui s’est vue refuser le droit d’asile pourra être retenue par la police 24 heures et non plus 16 heures. S’il faut effectuer un rapatriement de force, l’Etat pourra arrêter un migrant pendant 120 jours et non plus 45 jours, afin d’avoir le temps d’organiser le transport et d’obtenir l’accord du pays d’origine. 

 

A l’origine du durcissement de la politique migratoire : un constat. Sur 100 000 migrants, seulement 1/3 ont obtenu officiellement l’asile l’année dernière, mais la majorité est restée sur le territoire français de façon illégale. 

 

L’opposition dénonce une rupture avec la tradition humanitaire de la République française, et met en doute la légalité de ce projet. Celui-ci pose notamment problème au Conseil d’Etat qui a laissé entendre que sa conformité à la Constitution pouvait être discutée. Le gouvernement devra donc se battre pour faire passer le projet. 

 

Selon le Président, il s’agit pourtant de mesures nécessaires et attendues par les Français. Pour Rzeczpospolita, il s’agit d’un « geste » envers le Front National. Cependant, on peut surtout y voir un moyen pour enlever au Front National l’attrait dont il a pu bénéficier pendant la campagne présidentielle avec sa ligne anti-migratoire et le priver ainsi de son argument électoral clé.

 

Jędrzej Bielecki, l’auteur de l’article, souligne malgré tout qu’un migrant mineur « qui cherche à obtenir le droit à l’asile pourra faire venir non seulement ses parents, mais aussi ses frères et sœurs ». Il explique ensuite que l’année dernière, la France a accueilli 90 000 migrants grâce à cette mesure de regroupement familial. « La France devient donc le pays de l’Union Européenne vers lequel se dirigent le plus de migrants » affirme-t-il. Aujourd’hui, « un cinquième des habitants sont des migrants de première ou deuxième génération » et « de plus en plus de personnes sont originaires du Maghreb ou de l’Afrique noire. » La France n’est pas le seul pays à limiter l’arrivée de migrants au sein de son pays : son voisin allemand a décidé de fixer la barre à 200 000 migrants par an. 
 

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 27 février 2018, mis à jour le 27 février 2018