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POLITIQUE – Entretien du ministre des Affaires étrangères.

Pologne entretien CzaputowiczPologne entretien Czaputowicz
Écrit par Lepetitjournal.com Varsovie
Publié le 9 février 2018, mis à jour le 9 février 2018

Le ministre des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz constate dans un entretien pour Rzeczpospolita que l’amendement à la loi sur l’Institut de la Mémoire nationale (IPN) a bénéficié à la Pologne car il a permis de faire prendre conscience à l’opinion publique dans le monde de la vérité au sujet des camps de la mort allemands, de la non-responsabilité de la Pologne concernant la Shoah et d’empêcher l’utilisation du terme inapproprié « camps d’extermination polonais ». Interrogé sur l’impact de la sévère réaction du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson à la promulgation de la loi par le président polonais sur les relations avec les Etats-Unis, M. Czaputowicz a annoncé vouloir dissiper les doutes des Américains tout en insistant que les deux pays n’étaient nullement en conflit, qu’il ne s’agissait là que d’une divergence d’opinions et que la Pologne continuerait à être l’allié des Etats-Unis. En réaction aux propos de l’ancien Premier ministre Włodzimierz Cimoszewicz parus hier dans Rzeczpospolita sur la participation des Polonais dans la Shoah, M. Czaputowicz a dit que certes des Polonais avaient perpétré le crime sur les Juifs à Jedwabne en 1941 mais qu’on ne pouvait pas rendre responsable toute une nation pour un acte commis par un groupe d’individus qui ont tué ou dénoncé des Juifs. Il a dit défendre cette loi qu’il juge bonne et nécessaire car il est inadmissible que « les Polonais soient perçus comme les auteurs de la Shoah ».

 

Il ne considère pas que le débat autour de loi sur l’IPN ait alimenté considérablement l’antisémitisme en Pologne. Selon lui, ce phénomène est presque inexistant si on compare avec la France ou l’Allemagne où les institutions de la communauté juive ne peuvent plus fonctionner sans protection.

 

Concernant le déclenchement de l’article 7 envers la Pologne, il a réitéré que la réforme de la justice ne menaçait pas les valeurs européennes et que ni l’Etat de droit, ni la démocratie n’étaient menacés. Selon lui, le vote au Conseil de l’Union européenne pourrait ne pas avoir lieu car nombreux sont les pays qui n’en veulent pas. Il a souligné que la Pologne n’allait pas renoncer à la réforme de la justice et a rappelé qu’une grande partie des suggestions de la Commission européenne relatives à ce projet de loi ont été reprises dans les propositions d’amendements présentées par le président Andrzej Duda.

lepetitjournal.com varsovie
Publié le 9 février 2018, mis à jour le 9 février 2018