Les députés PiS et Kukiz’15 ont élu mardi les quinze nouveaux membres du Conseil national de la magistrature (KRS) dont neuf avaient été recommandés par le PiS et six par Kukiz’15. Il s’agit essentiellement de présidents de tribunaux de district. Aucun juge d’un tribunal de plus haute instance ne s’est présenté comme candidat, le milieu des juges ayant en grande majorité boycotté ces élections. Cela n’a pas empêché le ministre de la Justice Zbigniew Ziobro de triompher. « Nous venons de rétablir la séparation démocratique des pouvoirs en Pologne », a-t-il déclaré, expliquant que l’ancien KRS « avait ses racines dans les temps communistes ».
L’opposition a refusé pour sa part de participer à l’élection des juges du KRS. « Il y a 50 ans, les chercheurs expulsés des universités ont été remplacés par "les enseignants de mars". Maintenant, nous aurons "des juges de mars" qui doivent leur carrière au parti au pouvoir », a déclaré dans une tribune Mme Kamila Gasiuk-Pihowicz de Nowoczesna en faisant l’allusion au 50ème anniversaire des événements de mars 1968.
« Une nouvelle fois vous avez induit les Polonais en erreur. Vous avez conduit à la situation où le KRS sera complètement politisé. Vous avez peur des tribunaux indépendants », a déclaré Borys Budka de la PO. « Ce changement signifie plus de partialité du système judiciaire et moins de justice pour les citoyens », a soutenu le leader du PSL, M. Władysław Kosiniak-Kamysz. En signe de protestation, Mme Małgorzata Gersdorf, actuelle présidente du KRS, a donné sa démission (Gazeta Wyborcza). Dans son commentaire, Rzeczpospolita constate que le nouveau KRS n’aura ni autorité, ni légitimité. « L’élection au KRS a été boycottée, dix-huit juges à peine se sont présentés comme candidats, en majorité liés au ministère de la Justice. En dépit des déclarations du ministre Ziobro, la procédure de choix n’a été ni transparente, ni ouverte aux citoyens. La Diète a fait passer les candidats dans une atmosphère d’ostracisme », observe le journal.
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