Heiko Maas, chef de la diplomatie allemande, a rencontré vendredi à Varsovie le président polonais Andrzej Duda, le Premier ministre Mateusz Morawiecki et son homologue polonais Jacek Czaputowicz. Il a déclaré lors de la rencontre avec le président que l’Allemagne voulait convaincre la France de relancer la coopération dans le cadre du Triangle de Weimar (coopération trilatérale entre la France, l’Allemagne et la Pologne). Selon Krzysztof Szczerski, chef du cabinet du président, deux messages principaux découlent de cet entretien : « d’abord l’avenir de l’Europe consiste en une Europe unie, et non pas divisée en plusieurs catégories A, B, C ou en noyau dur et les périphéries, ensuite la Pologne et l’Allemagne tenteront en commun de convaincre la France de relancer le Triangle de Weimar puisque la décision est entre les mains des Français ».
Dans son éditorial, Rzeczpospolita constate que la visite du chef de la diplomatie allemande vendredi et de la chancelière Angela Merkel hier à Varsovie prouvent bien que la Pologne n’est pas isolée en Europe. « Mais ces visites ne devraient pas être considérées ni comme un prix, ni comme un cadeau […] Les Allemands cherchent dans le gouvernement polonais un partenaire en dépit de différences idéologiques profondes. Il faut profiter de cette aubaine », observe le journal en constatant que Varsovie doit dans ce contexte bien définir les objectifs à atteindre dans le cadre du Triangle de Weimar. Ce format de coopération ne devrait plus être un simple cadre de relations publiques mais devrait se transformer en un véritable forum censé trouver des solutions satisfaisantes pour Varsovie, Berlin et Paris au moment où leurs intérêts divergeraient. Pour le quotidien, la visite de Mme Merkel est une occasion pour Berlin de montrer que malgré de nombreuses divergences, l’Allemagne continue de considérer la Pologne comme un partenaire clé, et qu’elle ne sera pas favorable à construire « une petite Union » sans la Pologne. La chancelière veut s’assurer que la Pologne est prête à revenir au noyau dur de l’intégration et de faire partie des « 5 grands pays », qui après le Brexit décideront de l’avenir de l’UE.
Dziennik Gazeta Prawna considère que la chancelière Merkel d’un côté prend soin du tandem franco-allemand (première visite à Paris) et de l’autre ne souhaite pas négliger son voisin à l’est. Le journal explique que les hommes politiques allemands vont essayer de persuader les autorités polonaises de faire des concessions dans le conflit avec la Commission européenne.
Pour Gazeta Wyborcza, la visite de la chancelière et de son ministre des Affaires étrangères à Varsovie montre que Berlin réfute l’argument du PiS selon lequel les alliés occidentaux de la Pologne dans l’UE auraient une attitude antagoniste à son égard. Berlin tient à rappeler que si Varsovie ne fera pas de concessions quant à la réforme de la justice, le Conseil européen serait obligé de procéder au vote sur l’Etat de droit en Pologne. « Cela aurait des conséquences pour le budget européen post-2020 et pour la position de la Pologne dans l’UE. Le président et le Premier ministre devront répondre à la question si leur entêtement vaut ce prix », conclut le journal.
L'annuaire 
L'agenda 
Les annonces 