BUDGET EUROPEEN - Réactions officielles

Au briefing de presse après l’annonce du projet de cadre financier pluriannuel, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Konrad Szymański déclare que « la Pologne apprécie le fait que certaines directions proposées par l’Europe centrale ont été retenues » mais ajoute que « la voie menant à un plein compromis est toujours longue ». « Nous apprécions que les propositions de coupes les plus radicales ont été freinées mais le projet [budgétaire] actuel reste toujours un document très imparfait », poursuit M. Szymański. Il s’attend à des négociations longues et difficiles. « Les négociations qui viennent d’être formellement ouvertes seront parmi les négociations budgétaires les plus difficiles dans l’histoire de l’UE », dit-il en soulignant en même temps que la Pologne sera toujours le plus grand bénéficiaire de la politique de cohésion et l’un des plus grands bénéficiaires de la PAC.

Interrogé sur la conditionnalité des fonds par rapport au respect de l’Etat de droit, M. Szymański constate que « personne à la Commission européenne ne prend au sérieux des instruments qui - au gré de souhaits politiques - pourraient limiter les droits des Etats membres, y compris le droit au budget auquel nous contribuons tous ».

Le 2 mai le ministère polonais des Affaires étrangères publie un communiqué concernant l’annonce du projet du budget européen post-2020 dans lequel il insiste sur l’importance de la politique de cohésion et de la PAC. Selon ce communiqué, les coupes dans ces politiques proposées par la Commission européenne ne suffiront pas à financer les nouveaux défis tels que la politique migratoire, la sécurité, la protection du climat, la globalisation ou la numérisation. « Nous apprécions que la proposition de la Commission européenne ne crée pas d’Europe à deux vitesses ou de budget à part pour la zone euro », lit-on ensuite dans le communiqué. Quant à la conditionnalité des fonds, le communiqué dit : « nous n’accepterons pas de mécanismes subjectifs qui feront de la gestion des fonds un instrument de pressions politique sur commande ». « Des changements drastiques ou des propositions politiquement controversées ne feront que prolonger inutilement le processus de négociations », dit le communiqué en conclusion.

En ce qui concerne les commentaires de la presse, Rzeczpospolita (Une) et Gazeta Wyborcza (Une) remarquent que la réduction effective des fonds de cohésion pour la Pologne sera de 13% si l’on prend en considération l’inflation et la fluctuation du pouvoir d’achat. Rzeczpospolita observe qu’il faut s’attendre au transfert d’une partie des fonds de l’Est de l’Europe vers le Sud, compte tenu des nouveaux défis qui se posent devant l’Europe. Gazeta Wyborcza cite les réactions de l’opposition, notamment de l’eurodéputé de la PO Janusz Lewandowski d’après qui « les coupes budgétaires pour la Pologne seront plus importantes que la moyenne européenne. Le prix des abus de pouvoir du PiS se manifeste de manière tangible ». L’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires européennes de la PO Rafał Trzaskowski estime que « le PiS perd la bataille pour le budget européen pour la Pologne car il n’a pas su tenir les priorités pour la Pologne ».