Dans son discours du 25 septembre sur la réforme de l’Union européenne à la Sorbonne, « le président de la France a présenté une vision ambitieuse de l’intégration qui implique entre autres la lutte contre la concurrence de la part des travailleurs polonais » titre Rzeczpospolita, le 27 septembre.
Le journal note que M. Macron a développé une longue liste de priorités et de propositions de l’UE en matière de sécurité, de politique d’asile, d’écologie (taxe carbone) et de réformes institutionnelles. Les résultats des élections législatives en Allemagne et la perspective d’une coalition gouvernementale avec le FDP ont obligé M. Macron à revoir ses plans ambitieux concernant l’intégration de la zone euro, voire même remis en question ses projets de création d’un budget de la zone euro et d’un ministre des finances de l’union monétaire. Le rédacteur des pages étrangères du journal remarque que l’influence des élections allemandes sur les plans de M. Macron ne peut que satisfaire les Polonais : l’UE ne sera pas réduite à la zone euro et la réforme limitant la concurrence sur le marché du travail et des services devra être reportée dans le temps. « Les égoïsmes nationaux vont prévaloir. Heureusement, l’égoïsme français ne sera pas plus prépondérant que les autres » - observe le journaliste.
Dziennik-Gazeta Prawna met l’accent sur le fait que M. Macron n’a pas parlé d’Europe à plusieurs vitesses, anticipant probablement l’entrée des libéraux dans la future coalition gouvernementale allemande.
Le correspondant à Bruxelles de Gazeta Wyborcza constate que les résultats électoraux en Allemagne ralentiront certainement les réformes de la zone euro. C’est un soulagement pour la Pologne, car la division de l’Union en « deux vitesses » sera également plus lente. Le journaliste remarque toutefois que M. Macron n’a pas renoncé à ses ambitions réformatrices et a voulu faire savoir à la future coalition gouvernementale allemande quels étaient les projets et les conditions de Paris pour une coopération franco-allemande devant être la force motrice de l’intégration de l’UE. Le journaliste note aussi que l’une des propositions de Macron, la politique de défense européenne, qui implique une coopération militaire et de l’industrie de l’armement, représente une grande opportunité pour la Pologne de rejoindre le noyau dur l’UE, mais aussi de bénéficier des fonds européens qui seront réservés à la recherche dans le domaine de l’armement dans le budget européen après 2020. Plus loin, le journaliste remarque que les projets du président Macron de faire du marché commun « un espace de convergence et non de concurrence se traduisant par l’harmonisation des salaires et des impôts » est considéré par les membres de l’UE de l’Europe centrale comme un protectionnisme occidental et une tentative d’affaiblir la concurrence économique de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque. Gazeta Wyborcza informe également que le président français a proposé de convoquer « un groupe pour la reconstruction de l’Europe » composé de membres favorables aux réformes et à l’intégration – « une initiative qui obligera la Pologne et la Hongrie à se prononcer clairement sur l’idée de renforcer des liens communautaires ».
La Rédaction (lepetitjournal.com/Varsovie) - Jeudi 28 septembre 2017
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