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TOURISME – Fin de voyage pour les appartements illégaux

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 18 juin 2017, mis à jour le 3 juillet 2017

Des voisins excédés dans le centre-ville de Valencia, dénoncent les appartements touristiques illégaux (Photo©LPJValence)

Alors que l'Espagne a connu un record sans précédent pour son activité touristique durant l'année 2016 avec 10% de visiteurs en plus par rapport 2015, les prévisions du nombre de touristes dans la Communauté Valencienne connaissent une augmentation de 10% également pour 2017. Une hausse importante qui n'est pas sans conséquences pour les résidents permanents.

4 millions de touristes internationaux attendus cet été dans la communauté valencienne

Depuis plusieurs années, l'Espagne a le vent en poupe et connaît des records de fréquentations touristiques inédits avec près de 75 millions de visiteurs internationaux. Plusieurs facteurs expliquent ces chiffres incroyables : le développement des infrastructures aéroportuaires de plusieurs villes, l'offre pléthorique des compagnies aériennes dites « low-cost » et bien entendu, l'instabilité politique de certaines destinations jusqu'ici très prisées pour le tourisme à bas-prix comme l'Egypte, la Turquie ou l'Afrique du nord.

Valence et sa région n'échappent pas à ce phénomène et le nombre de touristes attendus cet été dans toute la communauté avoisinera les quatre millions si l'on en croit les chiffres fournis par la Generalitat Valenciana. Ces chiffres se basent sur les réservations hôtelières pour les trois prochains mois et ne représentent que la partie émergée de l'iceberg.

Car en réalité, le nombre de touristes sera bien plus important et la partie immergée de cet iceberg reste très difficilement délimitable. La raison ? L'absence de chiffres pour les locations d'appartements touristiques type Airbnb dont la multiplication ces dernières années n'est plus à démontrer.

La concurrence déloyale des appartements touristiques illégaux

La forte affluence touristique pour la région valencienne permet chaque été de mettre tous les compteurs économiques dans le vert : taux de chômage en baisse grâce aux emplois saisonniers, activités commerciales et hôtelières qui tournent à plein régime. Cependant, l'afflux touristique ne profite pas à tout le monde et va même jusqu'à poser plusieurs problèmes capitaux.

C'est le cas des hôteliers qui souffrent énormément de la concurrence déloyale de certains appartements touristiques illégaux. Ainsi, le marché hôtelier espagnol accumule en 2017, cinq mois de baisse consécutive du taux d'occupation selon l'HOSBEC (Asociación Empresarial Hotelera de Benidorm y la Costa Blanca) alors même que les chiffres prouvent l'augmentation du nombre de touristes. Pour Antoni Mayor, le président de l'HOSBEC, le coupable est tout trouvé : « La popularisation de plateformes d'hébergements touristiques en appartements est en train de prendre une partie de la demande hôtelière ! »

Les hôteliers ne sont pas les seuls à se plaindre de l'utilisation d'appartements ou de logements privatifs à des fins touristiques puisque de nombreux habitants, voisins de locations Airbnb, dénoncent des situations grotesques et des comportements exténuants pour les riverains : bruit excessif, va-et-vient perpétuels, dégradations dans les parties communes, sentiment constant d'insécurité, etc. Mais la conséquence la plus néfaste reste bien entendu l'augmentation des loyers et la diminution d'appartement en location : il est plus rentable pour un propriétaire de louer à la semaine plutôt qu'à l'année et le marché locatif à Valencia est, de ce fait, de plus en plus saturé.

Les banderoles affichées par tout un immeuble pour dénoncer les locations illégales

Les collectivités valenciennes prennent le taureau par les cornes

La coordinatrice des associations de riverains de la vielle ville de Valencia avait déjà mis en place en 2016, une campagne pour dénoncer les 2.500 appartements illégaux du centre historique qui généraient des nuisances importantes pour habitants du quartier. Les pouvoirs publics n'ont que très peu agi depuis.

Devant la fronde citoyenne et le mécontentement grandissant des Valenciens, une loi de « Tourisme, loisir et hospitalité » de la Communauté Valencienne devrait être mise en application dans les prochains mois. Cette loi dispose, d'une part, de l'enregistrement systématique des appartements touristiques afin de lutter contre la fraude et, d'autre part, d'un durcissement des sanctions pour les plateformes qui commenteraient des actes de fraudes. Ces sanctions passeront de 30.000 euros actuellement à 600.000 euros grâce à cette loi.

Un autre projet en cours de réflexion depuis mai 2017, serait l'augmentation de l'IBI, l'Impuesto sobre Bienes Inmuebles, l'équivalent, en quelque sorte, de la taxe foncière française. En effet, si les hôtels doivent s'acquitter d'une taxe spécifique, les propriétaires de logements touristiques non déclarés échappent à l'imposition de cette activité économique, parfois professionnelle mais toujours très lucrative. 

Si pour le moment, Valencia et sa communauté semblent échapper au turismo de borrachera (un tourisme axé essentiellement sur une beuverie démesurée à petit prix), il est évident que des limites doivent être clairement posées avant que les comportements de certains touristes n'engendrent une « tourismophobie » comme c'est le cas Barcelone ou à Magaluff aux Baléares.

La Rédaction (lepetitjournal.com/valence) Lundi 19 Juin 2017 
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lepetitjournal valencia alicante
Publié le 18 juin 2017, mis à jour le 3 juillet 2017

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