"En Europe, on respire mieux au nord qu'au sud et à l'est". C´est ce qu´annonce en préambule l´étude sur la qualité de l´air dans les grandes villes d´Europe. S´appuyant sur la base de données Airbase de l'Agence européenne pour l'environnement qui recense les relevés de l'ensemble des stations européennes de mesure de la qualité de l'air, Respire, une association française pour la Prévention et l'Amélioration de la Qualité de l'Air, en partenariat avec We Demain, a effectué un classement de la qualité de l'air des 100 plus grandes villes européennes.
(Photo CC Gabriel Villena)
Si aucune ville française ne se place dans les 40 villes les moins polluées, Valence prend la vingtième position du classement, qui a été établi en additionnant du nombre de jours de dépassement, en 2011, des seuils sanitaires de trois polluants : les PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns), le dioxyde d'azote et l'ozone. Figurant parmi les principaux agents nocifs dans l'air ambiant, ces trois polluants dangereux pour la santé, peuvent provoquer des troubles respiratoires, des maladies cardiovasculaires, des cancers du poumon et entrainer des décès précoces. Les capitales ne sont pas bonnes élèves et les deux tiers des plus grandes villes européennes dépassent régulièrement, plus de 35 fois par an, les seuils réglementaires. Ainsi par exemple, Paris se classe au 84e rang, avec 139 jours de dépassement des seuils et Madrid au 93e avec 188 jours. La première ville française est Toulouse, 47e, avec 51 jours, tandis que Barcelone en compte 57.
Avec un taux de 24 jours Valence est donc une des villes où l´on respire le mieux en Europe. Pratiquant une politique dissuasive de circulation des voitures individuelles, elle est d´ailleurs citée en exemple en tant que ville pilote du mouvement "slow city" développant une politique de "mobilité douce".
Etre bien classée c´est bien, mais agir c´est mieux
La situation géographique, le nombre très inégal de stations par villes, les polluants qu'elles mesurent et leur position dans la ville influencent le résultat final. En effet, plus il y a de stations, bien réparties dans la ville, plus il y a de "risques" de mesurer des dépassements réglementaires. C´est ainsi que Cluj-Napoca, ville roumaine de 324 000 habitants, se retrouve lauréate de ce classement, loin devant Berlin soucieuse de la question environnementale. Mais ce classement qui appelle à une certaine précaution, ne perd rien de son intérêt et pose bien la question de la volonté politique de traiter le problème. Car c´est là tout l´enjeu. Au vu des résultats d´une très grande majorité des grandes villes d'Europe qui dépassent régulièrement les seuils autorisés de pollution de l'air, parfois à des niveaux tels que le danger sanitaire est constant pour les populations qui y vivent, il est clair que l'Europe n'a pas fait de la qualité de l'air et de la santé des citoyens un de ses objectifs premiers. A son échelle, Valence a mis en place une politique de réduction de la pollution de l'air qui porte ses fruits.
Cécile PANISSAL (www.lepetitjournal.com- Espagne) mardi 17 juin 2014
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