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ALAIN LAVARDE - Elections des conseillers consulaires : "Notre propagande, c'est Marine Le Pen qui la fait"

Écrit par Lepetitjournal Valence
Publié le 12 mai 2014, mis à jour le 13 mai 2014

Candidat pour le Front National aux élections des Conseillers consulaires, Alain Lavarde compte sur quelques 200 adhérents en Espagne, l'expérience de deux scrutins antérieurs (candidat à l'Assemblée des Français de l'Etranger en 2006 et à la députation pour la 5e circonscription en 2012), mais aussi sur l'enflammement Bleu Marine en France, qui pourrait bien donner des ailes à son parti, de ce côté-ci des Pyrénées. S'il estime que sa formation est "toujours diabolisée", le Frontiste avance un renouveau du militantisme, tout en revendiquant pour sa part des attaches historiques au FN, remontant à la fin de la guerre d'Algérie. "Nous sommes 40.000 Pieds noirs dans le Levante", rappelle-t-il.

(Photo DR)

Il a quitté l'Algérie à 16 ans, à la fin des années 60, pour s'engager dans le régiment des forces spéciales de Pau, en tant que parachutiste première classe. "J'étais mobilisé en 68, on s'attendait à la révolution", se remémore-t-il. Après un passage dans les Canaries, il s'installe tout naturellement près d'Alicante, en 1974, où une forte communauté de Pieds noirs a élu domicilie, à l'image de bon nombre d'Espagnols d'Oran rapatriés par Franco. "Nous sommes 40.000 Pieds noirs dans le Levante", commente-t-il, "une grande équipe à être restés proches de nos racines de l'Algérie française". C'est à la même époque qu'Alain Lavarde sympathise avec le Front National, dès sa création par Jean-Marie Le Pen. En 2006 il récolte 14,5% des suffrages à l'élections des représentants de l'Assemblée des Français de l'Etranger, pour la circonscription Espagne. Jean Marie Le Pen lui remet la "flamme d'honneur", pour l'en féliciter. En 2012, à l'élection des députés des Français de l'étranger, ce sont près de 6,5% des suffrages qui lui reviennent. "J'ai été remboursé de mes frais", se réjouit-il. Quid du scrutin de 2014 ? Alain Lavarde affronte ces échéances avec optimisme, tout en affichant son ouverture d'esprit quant à la nouvelle représentation des expatriés : "On va voir si ça fonctionne : on n'est pas systématiquement contre tout", déclare-t-il.

"On a pris la place à personne"
Mais n'est-il pas paradoxal de représenter un parti qui en France stigmatise les étrangers, quand on est soi-même expatrié dans un pays tiers ? "Les Français d'Espagne, on a pris la place à personne", rétorque Alain Lavarde, "On a monté des entreprises et on a donné des emplois", estime-t-il. "Tous ceux que je connais, ils ne viennent pas chercher du travail : ils viennent avec des sous", enchaîne le leader frontiste, pour qui les Français d'Espagne sont par ailleurs bien adaptés à la culture et à la religion du pays. Pas de raison pour les montrer du doigt, donc, "à l'inverse de ce qui se passe en France".
L'occasion pour cet entrepreneur du bâtiment à la retraite d'éclaircir sa position vis à vis du mouvement de Marine Le Pen : "Je suis du Front National parce que j'aime la France : j'aime le drapeau, la Marseillaise, je suis un patriote nationaliste. Mais attention : il y a certaines idées auxquelles je n'adhère pas". Quelles idées ? "Il y a certains dérapages auxquels en on n'est pas habitués", avance Alain Lavarde, ajoutant : "Je ne suis pas d'extrême droite. Si on me taxe de l'être, je m'énerve. Les crânes rasés, c'est pas mon genre".

Quelles perspectives pour le FN ?
Le suffrage du 25 mai devrait permettre d'élire 7 Conseillers consulaires et 4 Délégués sur la circonscription de Madrid, qui s'étend sur toute l'Espagne, à l'exception de la zone "Baléares, Catalogne et Aragon", qui forme la 2e circonscription du pays. Un découpage qui convient plutôt au candidat du Front National : "A Barcelone, nous faisons traditionnellement des scores bas", déplore-t-il -le FN n'y est d'ailleurs pas candidat pour ces élections, du fait du décès d'un colistiers, juste avant la date limite de dépôt des listes. Quant au mode de scrutin, la proportionnelle, il donne de beaux espoirs à la formation: "On pourrait avoir 2 ou 3 élus", juge Alain Lavarde, "notamment parce que la Gauche s'est scindée en deux listes". Outre la participation, que l'on prévoit faible, un autre facteur décisif pour le résultat du scrutin se jouera sur le vote "utile". A l'occasion du premier -et unique- tour, les électeurs donneront-ils leurs voix aux listes des "grands" partis -?Union de la Droite et du Centre? investie par l'UMP et ?Citoyens de Gauche, socialistes et écologistes?, soutenue pas le parti Socialiste et Europe Ecologie les Verts- ou préfèreront-ils privilégier un vote protestataire, plus dans les intérêts du Front National notamment ?

"On va pas bourrer la tête des gens"
Avec la majeure partie de ses colisitiers répartie autour d'Alicante (12 noms, les 4 autres étant basés sur les Canaries), le FN reste éloigné de la capitale, où les réunions consulaires auront pourtant lieu. "C'est pas un problème : on se déplacera", tranche le Frontiste. Le programme quant à lui se décline en trois points : "développer et favoriser le rayonnement culturel de la France", promouvoir "l'entraide et la solidarité entre expatriés", "rationaliser l'utilisation des services publics à l'étranger". Quant à la campagne, ce sera avec les moyens du bord. "On va pas bourrer la tête des gens", déclare Alain Lavarde, "ça ne sert à rien". Et d'ajouter, "Notre propagande, c'est Marine Le Pen qui la fait quand elle passe dans les médias en France".

Vincent GARNIER (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 13 mai 2014
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Publié le 12 mai 2014, mis à jour le 13 mai 2014

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