FERIA DE JULIO - 140 ans de loisirs et de traditions à Valence

À l'aube de la 140ème édition de la Feria de Julio, Lepetitjournal.com a souhaité en savoir un peu plus sur cette longue tradition du loisir et de la culture à Valence. De sa naissance en 1871 à aujourd'hui, nous vous proposons un bref retour sur les origines et l'évolution de ce rendez-vous estival qui fait partie du patrimoine de notre ville

 

(photo : www.feradejulio.com)
La Feria de Julio est née dans la seconde moitié du XIXème siècle de la volonté des autorités valenciennes, Ayuntamiento en tête. En effet, pour éviter les nombreux départs des locaux face aux fortes chaleurs et au manque de festivités durant la période estivale, l'idée de créer un rendez-vous annuel censé animer la capitale du Levant et attirer les populations rurales voisines s'impose. C'est ainsi que la première feria est inaugurée, le 21 juillet 1871. Un défilé de carrosses tirés par des chevaux, quelques pavillons, une exposition de plantes et un marché de produits locaux constituent le menu de l'ainée des ferias. Une Feria qui ne cessera depuis ce jour de s'étoffer et de se diversifier.

Le théâtre des identités valencienne et espagnole

Petit à petit, ce sont de multiples pratiques et activités récurrentes de la culture valencienne qui viennent se greffer sur l'idée de départ. Logiquement, la musique, élément depuis toujours incontournable de la vie quotidienne sur les bords du Turia (la Communauté Valencienne compte aujourd'hui 536 sociétés musicales qui sont présentes dans 98% des municipalités !) fait partie intégrante de la feria. Dès 1886, le Concours International d'orchestres musicaux est mis en place et se tient la première quinzaine du mois. Encore présent de nos jours, il est organisé au palais de la Musique.

De même, la tauromachie, l'un des symboles les plus représentatifs de l'identité espagnole, tient une place prépondérante dans les manifestations célébrées en juillet. La Feria de San Jaime permet aux aficionados d'assister à des affiches de tout premier ordre depuis des décennies. Cette année, les plus chanceux auront l'occasion d'assister au retour très attendu du matador madrilène José Tomás, de retour après sa grave blessure survenue sur le sable mexicain il y a un an.

Même les Fallas, LA fête valencienne par excellence, mettent à profit la Feria de Julio et organisent à cette période les présélections pour la constitution de la très convoitée Cour d'Honneur.

La Feria aujourd'hui : entre modernité et maintien des traditions

En 2011 et depuis bien des années déjà, si l'on s'attarde quelques secondes sur la programmation julienne, un qualificatif vient immédiatement à l'esprit : éclectique. Toutes les disciplines culturelles sont présentes, de la danse au théâtre en passant par le cinéma ou la musique. De plus, il y en a pour tous les âges. L'esprit originel de la feria, cet aspect populaire- que l'on retrouve dans la définition du substantif castillan "verbena" (fête populaire nocturne en Français)- est ainsi conservé. Tout comme sont maintenues les traditions précédemment évoquées et bien d'autres, telles la "Batalla de Flores" du dernier dimanche de juillet, née en 1981 et lors de laquelle de majestueux carrosses viennent déverser sur la ville des milliers d'?illets et laissent derrière eux un magnifique tapis multicolore.

Mais les édiles valenciens ont su s'adapter au fil des époques et proposer à leurs concitoyens, mais aussi désormais aux touristes et autres visiteurs, une multitude d'offres en termes de spectacles, de culture, d'ateliers et autres activités. Il est parfaitement possible cette année et dans la même semaine d'assister à une sélection de falleras, à un concert d'Iggy Pop et participer à un bal populaire ou à une concentration de Harley Davidson ! Après tout, peu importe que l'on connaisse ou non l'histoire de la feria, le résultat est le même qu'en 1871 : les rues sont animées et les gens s'amusent. C'est bien là l'essentiel?

Sylvain PERNET (Lepetitjournal.com - Valence) Vendredi 8 juillet 2011