Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

PORTRAIT – Paris-Turin, en passant par le monde…

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 4 décembre 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

Manuela Soler est parisienne. A Turin depuis 2005, elle est actuellement chargée de la gestion des cours au sein d'un master en peacekeeping management à l'Université de Turin. Un parcours international pour cette femme "manager didattica"qui a passé de nombreuses années sur le terrain. Rencontre

(photo Lpj)

LPJ : Pourquoi Turin ?
Manuela Soler : En fait, j'ai suivi mon compagnon (italien) qui travaille actuellement au Staff College (l'organisme qui, à Turin, forme les cadres des Nations Unies). Nous sommes donc arrivés à Turin en 2005. Un début un peu chaotique, car j'ai accouché d'un deuxième enfant trois jours après mon arrivée. Et comme il a très vite été suivi d'un troisième (et oui, trois garçons? ce n'est pas toujours du repos !), j'ai repris une activité professionnelle depuis peu de temps.

En quoi consiste votre travail ?
Au sein du master en peacekeeping management (maintien de la paix) proposé par l'Université de Turin, je suis chargée de la gestion de la partie cours. Je m'occupe entre autres de la sélection des étudiants, ce qui n'est pas chose aisée en raison de leur provenance géographique ! Par exemple, dans la promotion de cette année, certains viennent du Cameroun, de Turquie, de Palestine, du Liban, de France, d'Irak et bien sûr d'Italie? Ils ont également des formations très différentes. De plus, je suis chargée de l'organisation des cours. A côté des cours institutionnels, j'organise, en collaboration avec le Staff College ou en faisant appel à des consultants externes, des séminaires tenus par des personnes ayant une grande expérience sur le terrain sur des sujets tels que la gestion du stress en situation difficile, ou encore les relations avec les médias.

Quelle est votre formation de départ ?
J'ai suivi une formation de juriste avec une spécialisation en droit international public. Après un master en droit public effectué aux Etats-Unis, j'ai eu l'occasion de partir pour une première mission en Haïti dans le cadre de la Commission Nationale de Vérité et Justice, chargée d'établir la vérité sur les violations des droits de l'homme perpétrées dans le pays entre 1991 et 1994. Le début de dix ans d'expérience sur le terrain?

A part Haïti, dans quels autres pays avez-vous travaillé ?
J'ai travaillé en Bosnie-Herzégovine pour l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), juste après le conflit. Puis je suis allée en Bulgarie : cette fois, il ne s'agissait pas d'un conflit, mais le pays était en quelque sorte au bord d'une crise humanitaire. Enfin, juste avant Turin, j'ai habité au Caire. En tant que chargée de projet pour le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), je gérais les volontaires des Nations Unies en Egypte. 

Revenons à Turin? Quelles ont été vos impressions à votre arrivée ?
Nous étions plutôt contents de rentrer en Europe? La vie d'expatrié est extraordinaire, mais les conditions de vie sont telles que l'on finit par être un peu coupé de la réalité. C'est surtout vrai pour les enfants? Après Le Caire, nous étions très contents de vivre en Italie. Bien sûr, nous n'avons pas échappé aux a priori sur la ville qui, dans notre imagination, rimait avec la couleur grise, l'industrie et la pollution? Nous avons donc été très agréablement surpris par une grande ville à dimension humaine, avec beaucoup d'espaces verts. Nous avons d'ailleurs choisi d'habiter dans le centre, c'est tellement agréable de pouvoir tout faire à pied !

Quels ont été vos coups de c?ur à Turin ?
Le véritable coup de c?ur, c'est Turin ! Paresser en prenant un brunch le week-end piazza Carlina, sur la terrasse ensoleillée du Lutèce, le parc du Valentino ou, tout simplement, me promener dans le centre le dimanche matin pour profiter des animations qui y sont toujours présentes (marché, expos?). La vie turinoise, rythmée par les fameux aperitivi qui en font tout le charme, propose des activités culturelles à foison (musique, expos, théâtre). Difficile de choisir?

L'expérience sur le terrain ne vous manque-t-elle pas ?
Pas pour le moment. C'est vrai qu'à la longue, il y a toujours un peu de nostalgie qui peut s'installer. Mais pour le moment nous sommes bien à Turin. Nous savourons ce que la ville sait nous offrir?
Propos recueillis par Christine CORREALE. (www.lepetitjournal.com ? Turin) jeudi 4 décembre 2008

Publié le 4 décembre 2008, mis à jour le 13 novembre 2012

Flash infos