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LEGISLATIVES PARTIELLES – Alexandre Bezardin : "Comme vous, pour vous, avec vous"

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 14 mai 2013, mis à jour le 13 mai 2013

Dans moins de deux semaines, les électeurs de la 8e circonscription des Français de l'étranger sont appelés aux urnes. Le vote électronique pour le 1er tour s'ouvre ce mercredi 15 mai pour une semaine. La rédaction du PetitJournal.com Italie poursuit sa galerie de portraits des candidats. Aujourd'hui, c'est Alexandre Bezardin, suppléant de la candidate UMP en juin 2012, qui explique pourquoi il a décidé de se présenter. Ses maîtres mots : proximité et égalité.

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous vous présenter ? Quel est votre rapport avec l'Italie ?
Alexandre Bezardin : Installé à Milan depuis huit ans, marié à une Italienne et père de deux enfants binationaux, mes attaches avec l'Italie sont indéfectibles. Directeur adjoint d'Atout France, je suis chargé de la promotion de la France à l'étranger pour l'Italie et la Grèce. J'ai eu avant un parcours politique et une expérience parlementaire en France en tant que chargé de mission auprès de Bernard Pons, ancien ministre et député de Paris puis comme collaborateur au groupe RPR du Sénat auprès de Josselin de Rohan. En 2002, lors de la campagne présidentielle, j'ai été en charge de l'Outre-mer auprès du candidat Jacques Chirac. Entre 2002 et fin 2005, je fus Conseiller auprès du Ministre du Tourisme, en charge des relations avec le Parlement et les élus.
Si les Français de la 8ème circonscription et notamment les Français d'Italie m'accordent leur confiance, je serai un député de proximité au sens propre du terme et je continuerai à résider en Italie.

Lors du scrutin de juin 2012, vous étiez suppléant de Valérie Hoffenberg qui a été réinvestie par l'UMP. Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à ces élections ? Sous quelle couleur politique ?
Ma candidature à l'élection législative n'est pas seulement un choix personnel mais avant tout une décision collective, mûrement réfléchie, voulue par une majorité des Conseillers élus de l'Assemblée des Français de l'étranger et soutenue par un grand nombre de Français de tous les pays de la 8ème circonscription.
Si mon amitié pour Valérie est intacte, il s'agit avant tout d'une décision morale et politique pour l'intérêt des Français de la 8ème circonscription. En 2012, Valérie a connu un échec politique au soir du 1er tour, notamment en Israël, n'ayons pas peur des mots, atteignant péniblement 19% contre 81% pour Nicolas Sarkozy un mois plus tôt. N'oublions pas qu'au même moment 50% des voix UMP dans la 8ème circonscription provenaient uniquement de l'Italie, qui fut incontestablement une bouée de sauvetage pour la candidate UMP.
Aujourd'hui, nous avons 20 candidats déclarés dont 16 en Israël. Et ce n'est pas faire injure à la moralisation de la vie politique que d'affirmer que les Français de la 8ème circonscription ne veulent pas de parachutés ! Valérie n'est pas résidente dans la circonscription, elle n'est pas inscrite sur les listes électorales, elle ne votera d'ailleurs pas le jour de l'élection !
Concernant mon étiquette politique, ma position est très claire. Valérie a demandé ma suspension provisoire de l'UMP. Elle l'a obtenue mais je reste avant tout un Français résident de la 8ème circonscription, candidat UMP à 200%. Mon parcours en atteste. Cela ne m'empêche pas évidemment d'avoir des positions plus humanistes et plus modernes sur des sujets qui touchent notre société et son environnement. Ecouter les citoyens, les comprendre pour trouver des solutions qui peuvent s'adapter à tous me paraît primordial. La société a besoin d'entendre des politiques qui portent ce message fédérateur à l'instar de Bruno Lemaire ou de Laurent Wauquiez qui rassemblent au-delà de l'UMP. Les Français attendent autre chose qu'une opposition stérile gauche-droite. Plus que jamais, il faut savoir s'adapter et proposer une manière différente de faire de la politique. Je me suis mis au niveau de la société et quand je serai élu j'aurai le devoir de défendre les droits et les intérêts de tous les Français de la 8ème circonscription. Mon message est simple : "comme vous, pour vous, avec vous".

Quelles idées voulez-vous défendre ? Quel est votre programme ?
Mon projet est le fruit d'échanges avec les Français de la circonscription (Associations, Conseillers du commerce extérieur, Instituts Français, Conseillers élus à l'Assemblée des Français de l'Etranger) et bien naturellement de mon expérience personnelle en Italie ! J'incarne de façon légitime les idées des Français de l'étranger pour occuper une place à part entière dans leur c?ur et replacer l'humain au centre de mon action sur le terrain. Mon programme s'articule autour de quatre axes forts :
Tout d'abord, je compte défendre notre sécurité individuelle pour mettre un terme aux insuffisances juridiques, fiscales et sociales qui frappent l'ensemble des Français de la circonscription par la création d'une permanence parlementaire de proximité dans chacun des pays. Je veux également soutenir les associations et les personnes qui s'engagent quotidiennement et bénévolement pour nos concitoyens, sur le terrain, sans jamais rien en tirer que la satisfaction d'être utile aux autres.
Deuxièmement, je souhaite engager une véritable dynamique économique, d'emploi et de mobilité professionnelle dans notre circonscription en valorisant les capacités humaines de nos expatriés. Pour ce faire, je créerai un "Comité de réflexion économique et commerciale de la 8e circonscription" composé par pays de deux Conseillers du Commerce Extérieur et d'un Président de Chambre de Commerce et d'Industrie. Véritable force de décision, ce comité se réunira une fois par mois à l'Assemblée Nationale ou dans l'un des pays de la circonscription pour réfléchir aux dispositifs qui pourraient être impulsés. Je m'appuierai sur tous les pans de la vie économique, des PME aux filiales des sociétés Françaises. Partant du constat que les Français sans emploi ne savent pas à qui s'adresser à l'étranger, je créerai également un "Office méditerranéen pour l'emploi". L'idée est de réunir l'offre et la demande en matière d'emploi et d'orientation professionnelle. En synergie avec les autorités locales, les filiales de sociétés françaises, un forum pour l'emploi sera organisé régulièrement, et à tour de rôle dans chaque pays de la 8° circonscription.
Troisièmement, j'entends garantir une égalité de traitement dans le soutien éducatif et professionnel de nos enfants. Je pense avant tout aux frais élevés de scolarité à l'étranger, insoutenables pour de nombreuses familles, et aux réductions budgétaires pour les bourses, nous devons pérenniser notre enseignement à l'étranger et ne pas compromettre l'équité entre tous nos enfants. C'est pourquoi, je m'engage aussi à soutenir le programme FLAM pour assurer aux enfants l'accès à une connaissance suffisante et justifiée de la langue française. La reconnaissance des diplômes et la valorisation de l'expérience acquise seront également ma priorité.
Enfin, mon quatrième axe porte sur le soutien à la francophonie et au rayonnement culturel de la France à l'étranger. Je créerai une structure privée innovante sous la forme d'un fonds spécial destiné aux projets artistiques et culturels et je légiférai pour pointer du doigt l'incohérence de la loi Hadopi pour que soit instauré l'accès aux émissions des chaînes du service public sur Internet depuis l'étranger.

La question de la proximité est au c?ur de votre programme. Comment entendez-vous la rendre concrète dans une circonscription aussi grande et hétérogène ?
Fort de l'expérience et du soutien de ma suppléante Nelly Muller-Dupont, Conseillère élue à l'Assemblée des Français de l'Etranger pour Chypre, la Grèce et la Turquie, nous allons mener une action de terrain sans précédent en créant des permanences parlementaires de proximité dans chacun des pays pour garantir à tous nos compatriotes une aide, un soutien et un suivi hebdomadaire. Une plateforme interactive sera également mise en place pour permettre de recueillir leurs requêtes. Je prends personnellement l'engagement de consacrer deux jours par semaine à un déplacement dans l'un des pays de la circonscription à tour de rôle. Faire que tous les Français soient en relation avec la représentation parlementaire dans cette vaste circonscription est une priorité absolue.

Que pensez-vous de la politique de François Hollande et de son gouvernement un an après leur prise de fonction ?
Face à une crise sans précédent, la France a besoin d'un chef d'Etat singulier, particulier, qui impose un cap et qui incarne un "leadership". Il y a an, on nous parlait de changement, aujourd'hui c'est le renoncement qui prédomine. La majorité parlementaire actuelle a détricoté de nombreuses mesures votées lors de la précédente législature comme par exemple, la suppression des heures supplémentaires défiscalisées sans pour autant engager de vraies réformes structurelles pour relancer la compétitivité et la productivité de notre tissu économique.

Que pensez-vous du rapprochement franco-italien après la première rencontre entre Enrico Letta et François Hollande ?
Si je me félicite du rapprochement franco-italien, il est incontestable que la crise a d'une part totalement modifié l'équilibre européen et a d'autre part, porté atteinte aux fondements mêmes qui faisaient la force de l'Europe. Il y a des divergences de fonds, chacun essaie dehttp://www.lepetitjournal.com/administrator/index.php?option=com_content&view=article&layout=edit&id=151911 défendre son pré-carré avant de définir une vraie politique économique commune. L'Europe ouverte sur le monde, sans frontière, est aujourd'hui à un tournant majeur de son histoire, elle doit s'affirmer en affichant une cohésion et non donner le sentiment de relations bilatérales exclusives. Il faut que l'Europe parle d'une seule voix.
S'agissant d'Enrico Letta, c'est un homme qui semble avoir des valeurs, il convient de faire confiance à son gouvernement pour poursuivre les réformes nécessaires dont l'Italie a besoin.

Propos recueillis par Aurélien Bureau (www.lepetitjournal.com de Milan) ? mercredi 15 mai 2013

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(photo : capture d'écran)

Publié le 14 mai 2013, mis à jour le 13 mai 2013

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