Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

ENFANTS D’EXPAT - Maîtrise du français langue de scolarisation

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 18 février 2013, mis à jour le 13 février 2013

Au 31 décembre 2011, le registre mondial des Français établis hors de France recensait plus d'1,5 million de  personnes. Les Français sont de plus en plus nombreux à partir. Et si le motif de départ est souvent d'ordre professionnel, la question majeure qui se pose bien souvent dans le cadre de l'acceptation d'une mission, c'est celle de la scolarisation des enfants

Si le maillage des écoles homologuées par l'AEFE est conséquent, il ne peut pour autant satisfaire toutes les situations. Certaines familles font pourtant le choix de partir, notamment pour permettre à leurs enfants d'apprendre et de pratiquer une autre langue, quitte à changer de système éducatif. L'internationalisation croissante du monde dans lequel nous vivons motive à franchir ce cap. 

L'AEFE, Agence pour l'Enseignement du Français à l'Etranger, est l'opérateur public en charge du réseau scolaire à l'étranger. Elle assume la continuité de la mission du service public éducation et propose un enseignement conforme à l'exigence des programmes de l'Éducation nationale française.

130 pays concernés - 480 établissements homologues: écoles, collèges et lycées.

310 000 élèves accueillis dont près de 115 000 Français - 23 500 personnels (titulaires et locaux).

1689, date de création du plus ancien lycée français à Berlin par les Huguenots.

Scolariser son enfant dans un établissement local ou international

Lorsque votre enfant sera scolarisé dans une autre langue que sa langue maternelle, une seconde langue s'ajoutera à sa langue première. Cette langue sera celle de l'école, mais peut-être aussi celle des amis, celle pratiquée à l'extérieur de l'école et donc la langue véhiculaire d'usage quotidien. Le français, lui, ne sera plus pratiqué qu'oralement (pour les enfants qui ne se verront pas dispenser de cours du CNED en sus de leurs heures de classe), il deviendra alors pour l'enfant une langue vernaculaire, c'est-à-dire une langue parlée par une communauté restreinte. Et, lorsque ce type de scolarisation n'est qu'une parenthèse (souvent enchantée) dans le parcours scolaire, l'enfant peut éprouver des difficultés lors de sa réintégration du système français. 

Les implications de ce choix

Comment un enfant décrit comme énergique, aimant apprendre et travailleur peut-il en deux mois d'été se transformer en un élève considéré comme manquant de sérieux et de maturité ? Le contexte dans lequel il vit a changé, la langue dans laquelle il étudie n'est plus la même. Cette particularité, vos enfants la partageront, à un degré moindre, avec les enfants d'itinérants, de migrants ou allophones qui arrivent, eux, bien souvent sans aucune maîtrise du français. Si la difficulté de ces derniers est plus "évidente" rendant nécessaire une prise en charge, le bon diagnostic est plus difficile à poser pour les enfants qui ont pour langue maternelle le français mais qui ne le maîtrisent qu'à l'oral. Mésestimer leur difficulté peut conduire à la mise en doute de leurs capacités intellectuelles, de leur volonté d'apprendre. Envisager qu'ils s'adaptent coûte que coûte, sans soutien, c'est prendre le risque de provoquer perte de confiance en soi, stress, dégoût, méfiance, repli sur soi et rapport malheureux à l'école

Les parents, fil rouge de leurs enfants au travers des changements, doivent devenir des itinérants avertis. Il est nécessaire qu'ils connaissent et maîtrisent, à l'instar du corps enseignant, la problématique du français langue de scolarisation, pour leur éviter d'être pris au piège entre deux feux d'incompréhension. 

Le FLSco ou français langue de scolarisation, la solution ?

FLS: français langue seconde

FLSco: français langue de scolarisation

FLAM: français langue maternelle

Langue maternelle: celle acquise dans le contexte familial ou avec des pairs s'il s'agit de la même langue (Claude Vargas, Didactique des langues première, secondes et étrangères, Skholê, IUFM d'Aix-Marseille, 2006 ).

Chaque enfant est singulier, chaque background est spécifique et chaque système précédemment connu est particulier. Faire appel aux savoirs, aux outils FLSco, c'est reconnaître le besoin éducatif particulier de ces enfants et mettre en ?uvre les dix commandements d'une (ré) intégration réussie : accueillir, informer, positionner, intégrer, différencier, personnaliser, valoriser, accompagner, partager (les cultures) et orienter.

En effet, un enfant aura beau avoir compris et appris sa leçon, s'il ne saisit pas ce qui lui est demandé via la consigne, il ne sera pas en mesure de répondre correctement. Le FLSco est une fonction transversale de la langue qui embrasse tous les actes de langage de la vie de la classe. C'est la langue vecteur de construction des savoirs. Elle appréhende les codes langagiers (formes et usages de la langue), mais aussi les codes éducatifs (place et organisation de l'école, relation au maître) sans oublier les codes didactiques (organisation du travail, norme des consignes). Elle va permettre à l'enfant de se réapproprier le français (considéré comme une des langues les plus difficiles à écrire avec un plurisystème de correspondance graphie-phonie particulièrement complexe)

La problématique de la langue n'est d'ailleurs pas le seul défi à relever. Les différences culturelles qui peuvent exister entre systèmes éducatifs compliquent également l'adaptation. Nous y reviendrons dans un prochain article. Le temps dans ce domaine permet de faire son ?uvre. Il faut en laisser aux enfants confrontés à ces changements, à ce "grand écart? pour parvenir, comme le souligne l'AEFE, à faire de leur différence, de leur diversité, un atout.

Léna Pelletier (www.lepetitjournal.com/Turin) lundi 18 février 2013

Si vous voulez poursuivre, un dossier complet en suivant ce lienEduscol est le portail national d'informations et de ressources du ministère de l'Education nationale.

Publié le 18 février 2013, mis à jour le 13 février 2013

Flash infos