D'une année sur l'autre, les célébrations de la journée internationale de la femme se suivent et ne se ressemblent pas. Car si les formes de discrimination et de violence à l'égard des femmes sont encore scandaleusement présentes, les initiatives pour sensibiliser l'opinion publique se multiplient. Une petite goutte d'eau au milieu de l'océan, certes, mais qui a le mérite d'inciter à l'action pour mettre fin à une situation intolérable. Retour en images sur deux moments forts de la mobilisation à Turin
14 février 2013 - Flash mob
C'est la fête des amoureux mais aussi la fête de la solidarité. Rendez-vous piazza Castello pour la mobilisation mondiale One billion rising lancée sur le net. Voici le témoignage de Sophie :
"Les Valentins et les Valentines n'étaient pas seuls hier soir à s'être donné rendez-vous dans le centre de Turin. Sur la piazza Castello, la foule était bien là pour répondre à l'initiative de Eve Ensler (auteure des "Monologues du vagin") propagée à travers le monde sous le nom de One billion rising pour dire basta alla violenza sulle donne. Les mains se sont levées en signe de ralliement, comme un rappel à la dignité, en même temps que les voix se sont mélangées dans une joyeuse cacophonie et que la danse a emporté la foule dans une interminable farandole ! Au c?ur de cette cour royale, des hommes et des femmes, toutes générations confondues, se sont retrouvés pour une célébration fraternelle de la femme dans une ambiance festive et contagieuse. De quoi réchauffer tous les c?urs !"
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En Italie, en 2012, ont été commis 124 féminicides. Quelques chiffres qui donnent matière à réfléchir. Le meurtrier est généralement un proche de la victime : le mari (48 %), le compagnon (12 %), un ex (23 %). Il a un bon niveau d'instruction : le bac dans 46 % des cas, une licence dans 19 % des cas. Les victimes, quant à elles, sont des femmes entre 35 et 54 ans : 22 % des femmes assassinées ont une licence et 82 % d'entre elles ont des enfants. Le meurtre couronne une longue série de violence. |
2 mars 2013 - Zapatos rojos
Des dizaines de paires de chaussures rouges - sandales, bottes, escarpins, baskets? - sont posées sur le pavé de la piazza Castello. L'impact visuel est très fort et il ne laisse pas les Turinois indifférents : les gens de passage s'arrêtent, les touristes prennent des photos, certains passants donnent leurs vieilles chaussures pour qu'elles soient peintes, elles aussi, en rouge? L'initiative est née pour sensibiliser l'opinion publique au sort de toutes les femmes qui ont été, sont ou seront victimes de violence. L'artiste mexicaine Elina Chauvet a lancé le projet en 2009 à Juarez, la ville de frontière au nord du Mexique tristement célèbre pour les nombreux féminicides restés impunis. Sa première installation comptait 33 paires de chaussures. Aujourd'hui, ces zapatos rojos se sont multipliés. En Italie, leur voyage a commencé à Milan et il se terminera à Lecce.
Luisa Gerini (www.lepetitjournal.com/Turin) vendredi 8 mars 2013
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