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URBANISME – Turin prend de la hauteur

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 6 mai 2014, mis à jour le 5 mai 2014

Turin, ville horizontale : pendant très longtemps, rien n'a pu remettre en question cette règle de l'architecture urbaine qui n'admettait qu'une exception, la flèche de la mole Antonelliana. Or tout change aujourd'hui avec la construction de deux gratte-ciel dont la silhouette se dessine sur les toits de la ville, remodelant le visage de cette dernière.

(photo lepetitjournal.com / L. G.)

La Mole Antonelliana est à Turin ce que la tour Eiffel est à Paris : c'est un monument que l'on retrouve partout et sous toutes ses formes et qui est devenu un véritable symbole de la ville. Conçue au cours de la deuxième moitié du XIXe s. par Alessandro Antonelli pour les besoins de la communauté juive de Turin qui n'a cependant pas eu les moyens financiers d'achever sa construction, transformée après maintes vicissitudes par l'architecte François Confino pour accueillir le musée du Cinéma tel qu'on le connaît aujourd'hui, elle s'est longtemps vantée d'être le plus haut édifice en maçonnerie d'Europe et domine les toits de Turin du haut de ses 167,5 m. Il faudra attendre l'époque du fascisme pour qu'un autre édifice ose s'élever dans les airs : il s'agit de la très centrale Torre Littoria, construite via Viotti, à deux pas de la Via Roma et de la Piazza Castello. Du haut de ses 19 étages et de ses 87 m (109 si l'on prend en compte son antenne), l'un des premiers gratte-ciel européens était né? Mais les Turinois ne l'aiment guère : très critiqué, on lui reproche d'être en contraste évident avec l'architecture royale et baroque du centre-ville. Depuis sa construction, nul autre n'avait osé remettre en question le caractère horizontal du développement de la ville.

Intesa Sanpaolo : un gratte-ciel pour Renzo Piano

Les travaux de la tour Intesa Sanpaolo, située tout près de la gare de Porta Susa, sont presque achevés (photo lepetitjournal.com / C. C.)

Les choses changent à l'aube du XXIe siècle avec deux projets qui ont bouleversé les toits de Turin : difficile de ne pas remarquer la silhouette des deux gratte-ciel qui s'élèvent dans deux zones bien distinctes de la ville. De conception plus récente (le projet signé par l'architecte Renzo Piano date de 2007, les travaux ont commencé en 2008), le premier, destiné à devenir le siège du groupe bancaire Intesa Sanpaolo, se dresse non loin de la gare de Porta Susa. Le projet initial de 200 m a été très vite revu à la baisse : une fois fini, il mesurera 167,25 m pour ne pas dépasser la Mole Antonelliana. 39 étages accueilleront les quelque 2.000 employés turinois du groupe bancaire. Tout en haut de l'édifice, quelques surprises attendent les visiteurs : un restaurant panoramique et un jardin, une salle d'exposition et une cafétéria. L'inauguration de ce géant est prévue courant décembre 2014.

Massimiliano Fuksas et le gratte-ciel de la Région Piémont

Derrière la gare du Lingotto, la tour de la Région monte, monte... (photo lepetitjournal.com / C. C.)

Quant au second gratte-ciel, situé dans le quartier du Lingotto, il devrait accueillir tous les bureaux de la Région Piémont. Le projet, plus ancien, remonte à 2001 mais les travaux n'ont commencé qu'en novembre 2011 après avoir risqué, au gré des changements politiques à la tête du Conseil régional, d'être complètement abandonnés. Un changement de localisation par rapport au projet original a également entraîné une révision complète du projet présenté par l'architecte Massimiliano Fuksas. Il s'agira du deuxième gratte-ciel le plus haut d'Italie : une fois achevé, il mesurera 209 m (le numéro un du classement est milanais, il s'agit de la tour Unicredit qui mesure 231 m. Les hauteurs indiquées tiennent à chaque fois compte de l'antenne qui coiffe les édifices). Ses 42 étages poussent à la vitesse de l'éclair car il devra être opérationnel en 2015. C'est la fin d'un mythe : Turin ne sera plus jamais tout à fait comme avant. Un état de fait dont bien des Turinois se désolent mais qui n'est, semble-t-il, qu'un début. La tour Intesa Sanpaolo pourrait ainsi avoir une s?ur jumelle, prévue dès les origines pour accueillir les bureaux de la société Ferrovie dello Stato. Encore une fois, fidèle à sa réputation, Torino non stai mai ferma?
Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) mercredi 7 mai 2014

Publié le 6 mai 2014, mis à jour le 5 mai 2014

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