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LYCEE FRANÇAIS – Daphné Reggiani, lauréate du concours Littérature et journalisme

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 11 février 2015, mis à jour le 11 février 2015

 

Rédiger une critique littéraire sur une des ?uvres du prix du Goncourt des lycéens en privilégiant une écriture journalistique : tel était le défi lancé aux élèves de Seconde du lycée Jean Giono. Pari réussi pour Daphné Reggiani, lauréate du concours Littérature et journalisme, grâce à une critique consacrée à  l'ouvrage Ce sont des choses qui arrivent de Pauline Dreyfus (Grasset, 2014).       

Plusieurs familles de la haute aristocratie française quittent Paris, alors occupée par les troupes allemandes, pour rejoindre leur maison de villégiature et échapper aux horreurs de cette guerre qui détruit de plus en plus.
Natalie de Sorrente, après avoir perdu sa mère, la duchesse, découvre sa vraie identité et le secret que cachait sa famille depuis sa naissance.
Emportée par ses problèmes, elle se perdra dans le réconfort que semble lui donner la drogue.
Ce roman est subdivisé en deux parties : ?Cannes? et ?Paris?. Ces dernières représentent les déplacements de la famille Sorrente pendant la guerre. Composées toutes deux d'environ 120 pages, elles sont riches en action, émotions, espoir et résolutions.
Chaque phrase écrite par l'auteur possède une importance, un poids et un sens précis, qui pèsent sur l'histoire.
 Mais quelle histoire ? L'histoire d'une vie ou l'histoire de la guerre ?

La guerre ne tue point
On se demande comment une vie, qui devrait être destinée aux bals, au théâtre et aux banquets, peut devenir si différente de celle que nous imaginions. C'est à cause de la guerre, tout est à cause de la guerre, de ses idées, de ses effets dans une société où les liens familiaux sont à la fois l'origine et la fin de tout, où ils décident de l'avenir d'une personne.
A chaque page, l'auteur nous rappelle que la guerre est toujours présente, qu'elle est en train de tout détruire, de tout changer. Cette sensation de destruction est ressentie par le lecteur tout au long du roman et de façon de plus en plus forte.
Au début, la famille Sorrente, mais surtout Natalie le personnage principal, ne ressentent pas la guerre, ils ne se sentent pas concernés. ?Cela ne nous concerne pas? dit-elle, loin de cette réalité. Mais la découverte de ses vrais liens familiaux la porte à ouvrir les yeux, à s'intéresser, à se sentir concernée ou tout simplement à avoir peur, peur de ses origines, peur des autres: ?Qu'est-ce qu'on leur fait aux juifs, quand on les arrête ??.
Si on ne meurt pas à cause de la guerre, comment mourir ? On finit par mourir  à cause de choses qui nous avaient, auparavant, apporté tant de soulagement ! Mourir représente une libération ou tout simplement la meilleure des décisions: ?Elle connaît le remède. La seringue [...]?.

Dans une ville qui semble ne plus avoir de forme, de futur : ?Paris en 1943? Une femme qui aurait changé de robe?, où les fêtes disparaissent, où les femmes autrefois habillées de grandes robes colorées, portant des décolletés vertigineux, sont vêtues maintenant de sombres robes noires, où l'accessoire de mode le plus utilisé est une étoile jaune, une simple étoile, qui dit trop, une étoile que tous rejettent mais que Natalie envie.

Un roman profond, qui décrit la guerre de façon différente
Malgré toutes ces qualités, il n'est pas aisé d'entrer dans ce roman. L'introduction, qui représente environ la moitié de la première partie est lente mais ensuite plusieurs événements retournent la situation : la guerre qui explose et Nathalie qui, à son tour commence à exploser ! On peut donc dire que c'est une petite histoire dans la grande : la vie de Natalie au c?ur de la guerre.
C'est un roman profond, qui décrit de façon différente la guerre. Ce n'est pas la guerre que nous sommes habitués à voir, à entendre. Ce n'est pas la narration des batailles, ce ne sont pas les pensées des juifs persécutés. Non, c'est la vie de Natalie, une riche femme habituée au luxe, qui subit la guerre, de façon indirecte.
La guerre s'amplifie, des personnes meurent, Natalie se suicide.  ?C'est la guerre? disent certains, ?ce sont des choses qui arrivent? opinent d' autres !
(www.lepetitjournal.com/Turin) jeudi 12 février 2015

Publié le 11 février 2015, mis à jour le 11 février 2015

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