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FEMME EXPAT - Anne Buhagiar et la Tunisie : une parenthèse enchantée

Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 23 janvier 2014, mis à jour le 23 janvier 2014

Originaire d'Angers, Anne Buhagiar s'est installée en Tunisie, à La Marsa-Sidi Abdelaziz, en novembre 2010 pour diriger une société française spécialisée dans les outils numériques. Elle est aussi formatrice consultante


Pourquoi la Tunisie ?

Ma famille paternelle a des origines diverses, maltaises et siciliennes. Mon père et sa famille étant natifs du Bardo, j'ai baigné dans cette culture et j'allais régulièrement en vacances chez mon oncle. J'ai donc accepté très spontanément cette nouvelle expérience de vie.

Vos premières impressions à votre installation ?

Un très bon souvenir, même s'il faut un temps d'adaptation, bien que tout m'ait paru facile dès le départ. Tout était accessible et à l'échelle "humaine". Par exemple, chose totalement impensable en France, j'ai pu réserver ma maison en laissant un billet de 100 euros dans une enveloppe au propriétaire, faute d'avoir le temps de signer le contrat de location immédiatement.

Comment avez vous vécu la révolution ?

Je suis partie retrouver mes enfants en France pour les fêtes, le 9 janvier. J'ai donc bien sûr suivi tous les épisodes depuis la France. J'ai finalement décidé de rentrer le 21, et malgré l'inconfort de l'aéroport où j'ai du passer en raison du couvre-feu, j'ai pu réintégrer mon domicile.

Bien entendu, à part l'omniprésence des chars et les coups de feu par intermittence, je n'ai pas été véritablement confrontée à la situation plus angoissante du centre ville ou des régions.

Pourquoi aimez vous la Tunisie ?

J'aime les gens et leur spontanéité, rien n'est compliqué. Globalement tout est facile, tout a toujours une solution et "inchallah labes". Les tunisiens trouvent toujours un moyen d'arranger les choses, moralement ou matériellement. D'autre part, on trouve tout ce qu'on veut ici et avec des délais très courts, grâce à l'inexistence de protocole et l'accessibilité des gens et des mentalités. J'apprécie ici la "légereté" de vie.

Le choix est très vaste, que ce soit pour les loisirs ou la vie quotidienne : du hammam municipal à 7 dt (hammam, gommage, massage !) à la journée bien être dans un hôtel de luxe sur gammarth, les souks sont extraordinaires, que ce soit pour la nourriture ou pour s'habiller, mais on peut aussi préférer les supermarchés qui valent ceux de France.

Les relations entre Français sont aussi très simplifiées. On oublie très vite le protocole. On ne connait rien de notre passé et on s'apprécie à l'instant T de la rencontre, sans le jugement, la pudeur ou l' a priori de rigueur en France. Les liens entre expats sont immédiatement plus familiaux, avec une notion d'entraide.

Et professionnellement ?

Après avoir recensé les besoins en termes de qualité, service, amélioration, dans le domaine de la vente et du service, j'ai l'impression d'être dotée d'une mission. En effet, il y a un fort potentiel humain mal exploité, et c'est un véritable challenge d'être un des vecteurs d'aide à l'amélioration, de pouvoir faire passer mon savoir, à un moment où la Tunisie en a le plus besoin.

Aujourd'hui, la situation transitoire du pays met en évidence la nécessité d'améliorer et de réorienter les prestations : bien dissocier le tourisme quantitatif et le tourisme qualitatif, par exemple. C'est justement le moment d'être réactif. Il est urgent d'améliorer dans le haut de gamme la qualité des prestations.

Comment se déroulent vos missions ?

Mes missions sont axées sur des modules de formation en technique de vente, audit qualité service.

Dans un premier temps, j'audite l'espace, l'établissement, je recense les points à améliorer en étroite collaboration avec la direction : hôtels, boutiques, restaurants, spas ... puis je présente des solutions de coaching, d'organsation, et de développemement dans l'unique but d'optimiser le chiffre d'affaires. J'accompagne ensuite le dirigeant dans la mise en place des solutions choisies.

Vous travaillez seule ?

Je suis coach free lance et je suis partenaire d'une équipe structurée, le cabinet de formation : Format, en qualité de consultante formatrice.

Quels sont vos projets ?

Ma famille me manque, mais j'ai envie de continuer ma découverte de la Tunisie, et grâce à mon expérience et mon savoir, contribuer à l'épanouissement du pays, qui m'accueille avec beaucoup de gentillesse.

Un mot pour finir ?

Il est inconcevable pour moi qu'avec cette géographie, cette situation, et ce potentiel, ce pays ne trouve pas sa véritable voie et la sérénité. Tout est là et je suis très confiante dans l'avenir de la Tunisie.

Propos recueillis par Isabelle Enault (www.lepetitjournal.com/tunis) jeudi 23 janvier 2014

 

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Publié le 23 janvier 2014, mis à jour le 23 janvier 2014

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