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HISTOIRE - La légende des disciples de Sidi Ben Arous

Maison de SIDI BEN AROUSMaison de SIDI BEN AROUS
Maison de Sidi Ben Arous
Écrit par Lepetitjournal Tunis
Publié le 19 avril 2022, mis à jour le 20 avril 2022

Tout le monde connaît Sidi Ben arous, son prestige n'avait d'égal à Tunis que celui de Sidi Mahrez et Sidi Bel Hassen

On raconte que de son vivant sa maison était un des endroits importants de la ville, elle ne désemplissait jamais, les habitants venaient toujours les mains pleines voir le cheikh espérant ainsi résoudre tous leurs problèmes. A ce propos un proverbe naquit : "les gémissements sont pour Sidi el klai et l'offrande à Sidi Ben arous"

En effet à quelques mètres de la Zaouia se trouvait la zaouia de Sidi el Klai, avec sa large banquette, lieu idéal pour se reposer après avoir déposé les plats de couscous et autres bêtes à sacrifier ...

Sidi Ben Arous avait autour de lui 3 disciples, qui étaient chargés d'organiser les visites, éloigner les gens pressants et tout faire pour son confort. Au bout de quelques années de service et après avoir vu les miracles qu'il pouvait accomplir il décidèrent eux aussi d'en profiter un peu.

Un soir, seul avec lui, l'un d'eux lui demanda:

- Sidna, offre nous "La vie"

- Je ne suis qu'une simple créature du Tout-Puissant, seul lui peut accorder ce que vous me demandez ! lui répondit le Cheikh

Des semaines passèrent et les demandes devinrent insistantes. Excédé, Sidi Ben Arous leur décrit une zaouia située en dehors de Tunis, dans le patio de celle ci, sous le citronnier ils n'avaient qu'à creuser, ils trouveront là un trésor inépuisable.

Tout heureux , ils allèrent de ce pas, trouvèrent la zaouia en question et commencèrent à creuser et comme promis, au bout de quelques coups de pioches une fontaine de luiz ( Louis d'or) leur apparut ... Plus ils ramassaient, plus elle offrait.

A la nuit tombée, après une journée à ramasser de l'or, la fatigue se fit sentir et comme ils ne s'attendaient pas à un tel trésor ils n'avaient pas prévu de quoi manger. Ils décidèrent donc que le plus jeune d'entres eux irait chercher à Tunis de quoi manger et boire.

Sur la route, celui ci laissa le diable entrer dans sa tête.

"Pourquoi partager en 3 ce trésor quand je peux l'avoir pour moi tout seul ?" pensa t il..

Aussi, arrivé à Tunis, il acheta des jarres qu'il remplit de lablabi mais aussi avec du fettek (mort au rat)

Dans la zaouia, ses amis, pas plus nobles que lui pensèrent la même chose :

"Pourquoi n'avoir qu'un tiers quand on peut se partager le trésor en deux parts égales ?"

A peine rentré avec la nourriture, l'un des deux prit la pioche et assomma son camarade le laissant raide mort baignant dans son sang. A eux le trésor ! Ne soupçonnant pas que leur défunt ami leur avait réservé le même sort qu'il avait reçu.

Ils s'installèrent, affamés, et commencèrent à manger. Ils dévorèrent entièrement les jarres remplies du poison qui les acheva eux aussi sur place.

Sur ce Sidi Ben Arous apparut et découvrant le spectacle funeste dit : "ils n'ont pas compris le sens de la vie. leur cupidité les a entraînés, comme des pastèques qui roulent, dans un puits sans fond."

En savoir plus sur Sidi Ben Arous

Sidi Ben Arous, de son vrai nom Ahmed Ben Abdallah Ben Arous Al Haouari, né à la fin du XIVe siècle et décédé le 21 octobre 1463, est un saint et un savant érudit tunisien, originaire d'Oued Remal entre Nabeul et Zaghouan.
Dès son jeune âge, il fait preuve d'ascétisme et de piété. Il quitte sa famille et s'installe à Tunis où il fréquente le mausolée de Sidi Mahrez, avant de partir vers Béja puis au Maroc ; il séjourne à Fès puis Marrakech et s'initie au soufisme et aux pratiques maraboutiques.
Il revient par la suite à Tunis et choisit un ancien atelier comme lieu de méditation. Le souverain hafside Abou Amr Uthman le fait aménager en zaouïa, classée monument historique par un décret paru en 1928, et également le lieu de sépulture du saint Sidi Ben Arous. Située dans la rue portant son nom, elle abrite une bibliothèque et sert de siège pour les associations groupées pour la sauvegarde du Coran.

 

Habib Baccouche (www.lepetitjournal.com/tunis) réédition du mardi 2 décembre 2014

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