Escapades - Chemtou et la cité de marbre

Simitthu était surtout connue pour ses carrières de marbre jaune et rose, le fameux gialo numidicum qui entrait dans la décoration de tous les édifices de prestige (temples, palais, riches demeures…) à travers l’espace méditerranéen antique. 

Le marbre est utilisé à Rome dès la seconde moitié du premier siècle av. J.-C. pour la colonne érigée en l'honneur du défunt Jules César. Le marbre noir et le calcaire vert sont aussi exploités à Ain el Ksair, et à proximité du site byzantin de Bordj Helal et le grès jaune à Thuburnica.

La région est habitée en permanence depuis la Préhistoire et tire sa richesse de la grande fertilité de la vallée de la Medjerda. 

Le marbre comprend toutes les variantes de jaune, rose et rouge et se caractérise par ses veines, ses couches stratifiées et sa structure de brèches en mouvement. Dans la gamme de couleur des pierres antiques, il est sans comparaison. Les deux marbres qui le surpassent sont le porphyre rouge d'Égypte et le porphyre grec vert.

Le site est fouillé de façon incomplète : partiellement à la fin du 19e siècle, puis lors d'une campagne de fouilles réalisée à partir de la fin des années 1960 par une équipe archéologique tuniso-allemande, qui a permis de mettre au jour certains éléments de la cité, ainsi qu'une voie la reliant à Thabraca et permettant d'acheminer le marbre vers la mer Méditerranée. Simitthu est aussi un évêché titulaire de l'Église catholique romaine.

En 2012, le gouvernement tunisien propose deux éléments du site pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco : la nécropole numide, en tant que partie des mausolées royaux de Numidie, de la Maurétanie et des monuments funéraires pré-islamiques, ainsi que les carrières antiques de marbre numidique. 

NB : le musée est actuellement fermé