HOT DOCS FESTIVAL – Standing ovation pour "League of Exotique Dancers"

Publié le 1 mai 2016, mis à jour le 4 mai 2016

Le dernier documentaire de Rama Rau, League of Exotique Dancers a ouvert la 23e édition du Hot Docs Canadian International Documentary Festival, plus grand festival de documentaires nord-américain. Plumes et paillettes sur danseuses burlesques étaient au rendez-vous pour un succès garanti.

League of Exotique Dancers ? "C'est un film magnifique réalisé par une femme? sur les femmes", résume Aisha Jamal, l'une des sélectrices du programme de Hot Docs. Et c'est justement ce qui a beaucoup plu à la réalisatrice du documentaire, Rama Rau : "C'était super de travailler avec elles !"

Étonnantes, pleines d'humour et d'amour, il aurait été difficile de résister à ces neuf danseuses burlesques des années 1950-60-70? dont certaines se produisent encore sur scène à Las Vegas !

Si vous pensiez que le strip-tease était un monde dirigé par les hommes et que les femmes n'étaient que des objets sexuels, vous allez vite changer d'avis. Car "l'une des plus belles choses qu'on peut faire à son corps, c'est mettre de la musique et danser? et si on peut le faire nue, c'est encore mieux !", s'amuse Judith Stein, ex-streaper de 68 ans.

De Kitten Natividad qui s'ennuyait à son travail et voulait être "mémorable" à Tony Elling, pionnière du burlesque afro-américain sans le savoir, League of Exotique Dancers est une belle ode à la confiance en soi et au féminisme, pour une période de l'histoire où on traitait ces femmes de sexe faible.

Quand la pin-up devient old lady

Plus de 500 dollars par semaine, succès et coupes de champagne? Mais aussi drogues et narcotiques pour beaucoup d'entre elles. Camille 2000 est bien consciente qu'aujourd'hui, à 69 ans, "elle ne devrait pas être là".

Alors oui, le temps est passé sur le visage et le corps de ces danseuses, pourtant Marinka veut toujours être "provocatrice" et Holiday O'Hara continue d'être dominatrice dans une maison SM. Quant à Judith Stein, désormais couturière, elle ne compte pas baisser les bras tout de suite : "À l'époque, on a brûlé nos soutifs et on l'fera encore en enfer !"