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TATOUEURS, TATOUÉS - "Le tatouage se trouve au même niveau que les autres formes d’art"

Écrit par Lepetitjournal Toronto
Publié le 31 mars 2016, mis à jour le 1 avril 2016

 

Conçue par le quai Branly en 2014, l'exposition Tatoueurs, Tatoués avait eu un grand succès en France. Aujourd'hui, le Royal Ontario Museum reprend le flambeau, avec quelques changements.

"Quoi ? Au ROM ?!", s'était légèrement inquiété Christopher Darling, commissaire de l'exposition, en apprenant le projet d'accueillir Tatoueurs, Tatoués à Toronto. Mais très vite, l'enthousiasme a repris le dessus. Après tout, comment résister au petit bijou du quai Branly qui avait attiré plus de 700.000 visiteurs en quelques mois à Paris ?

Renommée Tattoos : Ritual. Identity. Obession. Art, l'exposition plonge le visiteur dans l'histoire et le renouveau de cet art corporel de plus de 5.000 ans. "On estime qu'on montre le côté sérieux du tatouage dans son histoire, son humanité et sa relation avec les autres? Parce qu'on confie tout de même sa peau à quelqu'un !", expliquent Anne et Julien, les deux commissaires parisiens.

Relier tradition et époque contemporaine

Sur les 300 objets du quai Branly, environ 200 ont fait le voyage. Le Royal Ontario Museum, quant à lui, a apporté une vingtaine de pièces venant d'Arctique (notamment Inuit), d'Égypte, du Pacifique (Philippines, Indonésie, Bornéo) et d'Orient.

Modèle en silicone

Outre des photographies, une dizaine de films et du matériel traditionnel de tatouage, le plus frappant est sans doute les treize modèles en silicone signés par des grands tatoueurs contemporains. "En France, les gens sont très attachés à voir des ?uvres authentiques, explique Stéphane Martin, président du quai Branly. Anne et Julien sont arrivés avec cette idée géniale : des sculptures, des ?uvres véritablement tatouées par des artistes qui y auront consacré autant de temps que sur un être humain."

Donner ses lettres de noblesses au tatouage

L'exposition découle de "l'ultra médiatisation du tatouage qui a lieu depuis 5-6 ans de façon agressive" dans le monde. Rien qu'en France, un Français sur dix est tatoué ! Face à certaines dérives, Anne et Julien veulent prouver via Tattoos que "le tatouage se trouve au même niveau que les autres formes d'art" et ne doit pas être pris à la légère.

Stéphane Martin pense que le tatouage est devenu un choix individuel : "Il y a vingt ans, c'était un choix collectif. On marquait son appartenance à un groupe, c'était un objet utile, pas de parure."

Pour le directeur du quai Branly, il est d'autant plus intéressant de voir comment les situations ont changé et de rendre compte de cette évolution. Quelque chose de peu ordinaire pour les musées d'anthropologie, habitués à ce que les choses restent figées... Soit tout ce que le tatouage n'est pas !

Kim Chaze (www.lepetitjournal.com/toronto) vendredi 1er 2016

Tattoos : Ritual. Identity. Obession. Art

Galerie Roloff Beny du Royal Ontario Museum, 100 Queen's Park, Toronto.

À partir du 2 avril, jusqu'au 5 septembre 2016.

Entrée ROM + exposition adultes 25$, seniors et étudiants 21.50$, enfants 18$.

Site internet.

logofbtoronto
Publié le 31 mars 2016, mis à jour le 1 avril 2016

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