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Fukushima : 10 ans après, quel impact sur le pays ?

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Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 10 mars 2021, mis à jour le 15 mars 2021

C’était le 11 mars 2011. Un séisme de magnitude 7,3 suivi d’un tsunami et d’une des pires catastrophes nucléaires que le monde ait connu. 10 ans plus tard, le Japon oscille encore entre la voie du nucléaire et l’énergie renouvelable.

Un impact psychologique indiscutable

Pour le peuple japonais, la catastrophe du Tohoku, c’est avant tout un traumatisme. Preuve en est : les nombreux articles publiés dans la presse depuis quelques jours et les témoignages recueillis de la part d’anonymes qui ne pensent pas avoir leur mot à dire sur la politique du pays.
À chaque nouveau tremblement de terre, c’est cette peur qui se réveille, la peur de vivre encore une fois le choc éprouvé ce jour-là, mais aussi la confusion provoquée par une organisation de crise bancale.
Pourtant, malgré cela, les mêmes mots reviennent dans la bouche de ceux qui nous en parlent : « shoganai ». Une expression résolument japonaise et signifiant que finalement « on n’y peut rien ». Résignation collective ou discours cent fois rabâché par les autorités ? Bien sûr, ressasser le passé n’aide pas toujours à avancer. Alors que le COVID demande toute notre attention et que des évènements positifs tels que les Jeux olympiques sont annoncés dans l’archipel, quoi de plus naturel que de vouloir oublier ?

Radiations à Fukushima
Mesures de la radioactivité prises en 2011

10 ans après à Fukushima

Aujourd’hui c’est environ 5 000 personnes qui travaillent quotidiennement sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi. Après 10 ans, il faut encore extraire presque 900 tonnes de combustible fondu et de débris hautement radioactifs.
Reste aussi le problème des eaux contaminées, utilisées pour refroidir les cœurs fondus des réacteurs, et qui continuent d’être stockées sur le site (150 m3/jour environ) malgré un manque de place de plus en plus flagrant.
Une solution est envisagée : le rejet de ces eaux radioactives en mer. Décision très contestée et difficile à prendre pour le gouvernement japonais.

Alors que les efforts de décontamination par décapage du sol se sont concentrés sur les zones agricoles et d’habitation, c’est encore une immense majorité du territoire boisé des environs qui subit les effets des radiations.

Quel avenir pour le nucléaire japonais ?

Malgré cela, il est prévu de redémarrer, sous réserve de travaux garantissant plus de sureté, plusieurs réacteurs nucléaires qui avaient été progressivement mis à l’arrêt au moment de la catastrophe. À noter que les neuf réacteurs déjà remis en marche se situent dans le sud-ouest du pays, le long de côtes abritées des tsunamis.
Si le gouvernement est clairement favorable à cette réactivation, c’est avant tout pour réduire ses émissions de CO2 et son importante dépense énergétique. Une politique qui reflète l’ambition du Japon de mettre en avant les énergies vertes et de réduire son impact environnemental.
Cependant depuis la catastrophe, une majorité des Japonais ouvertement antinucléaire s'oppose farouchement à cette décision. 
Leur argument : de 2013 à 2018, suite à l’arrêt des réacteurs, le pays s’est totalement passé du nucléaire.
  Hiroshima, Nagasaki, Fukushima, nous avons trois raisons de devenir des porte-parole mondiales de l’antinucléaire, pourquoi ne réagit-on pas ? s’est indigné l’ancien Premier ministre Junichiro Koizumi. 
Face à ce choc et à l’incertitude qui demeure sur la production énergétique future du pays, le Japon semble encore loin d’avoir trouvé une solution.


 

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