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PEINE DE MORT - Tokuhisa Kumagai, sixième détenu exécuté sous l’administration Abe

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 12 septembre 2013, mis à jour le 6 janvier 2018

Un détenu condamné pour meurtre a été exécuté jeudi matin, le sixième depuis la prise en fonction du Premier ministre Shinzo Abe. Les réactions des organisations de défense des droits de l'homme ne se sont pas fait attendre, Amnesty International dénonçant notamment une dérive vers des exécutions de plus en plus nombreuses

Un prisonnier a été exécuté jeudi matin pour avoir tué le propriétaire d'un restaurant dans le quartier chinois de Yokohama en mai 2004, lors d'un vol à main armée. Tokuhisa Kumagai, 73 ans, a été pendu, a annoncé le ministre de la Justice, Sadakazu Tanigaki, portant à six le nombre d'exécutions depuis l'arrivée au pouvoir des conservateurs en décembre dernier. Environ un mois après son premier meurtre, Kumagai avait tenté un autre vol durant lequel il avait tiré sur un employé à la station de Shibuya, qui a certes survécu, mais s'est retrouvé partiellement paralysé. "Ses actions ont été analysées par les tribunaux de nombreuses fois, et j'ai moi-même pris plusieurs fois la peine de les prendre en considération avant de signer l'ordre d'exécution", a déclaré le ministre de la Justice lors d'une conférence de presse. Tokuhisa Kumagai avait dans un premier temps été condamné à la prison à vie avant qu'une cour d'appel requière la peine de mort.

Condamnation d'Amnesty International
Cette décision a été immédiatement dénoncée par plusieurs groupes de défense des droits de l'homme. Amnesty International au Japon a publié un communiqué dans lequel elle pointe du doigt une dérive vers "des exécutions de masse". "Nous pensons qu'il est inacceptable que seul un nombre limité de bureaucrates puisse être chargé de prendre une décision de vie ou de mort et contrôler un système aussi opaque. Le gouvernement devrait rendre davantage d'informations publiques afin d'assurer le respect des droits des citoyens à être informés à ce sujet", déclare le groupe. Concernant l'attribution des Jeux olympiques de 2020 à Tokyo, Amnesty International précise que la peine de mort va à l'encontre des valeurs de l'évènement qui promeut "une société de paix qui respecte la dignité des êtres humains". La Fédération japonaise des associations du barreau a également dénoncé l'exécution en la désignant comme "impardonnable". En mai dernier, le comité contre la torture des Nations Unies avait demandé dans un rapport à ce que les condamnés à la peine capitale soient informés plus en avance de la date de leur exécution. Actuellement, ils ne sont prévenus que quelques heures avant l'application de la sentence, et doivent parfois attendre plusieurs années avant que cette dernière soit autorisée par le ministère de la Justice. Pas moins de 132 condamnés attendent actuellement dans le couloir de la mort au Japon, dernière démocratie industrialisée avec les États-Unis à appliquer la peine capitale.
(http://www.lepetitjournal.com/tokyo) vendredi 13 septembre 2013

logofbtokyo
Publié le 12 septembre 2013, mis à jour le 6 janvier 2018

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