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DIPLOMATIE - Le Japon et l'Asean bouclent un sommet marqué par l'ombre chinoise

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 15 décembre 2013, mis à jour le 6 janvier 2018

 

Le Japon et les pays d'Asie du sud-est ont bouclé dimanche un sommet de trois jours marqué par l'ombre de la Chine, dont la nouvelle zone aérienne d'identification continue de susciter de remous dans la région

Dimanche, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a terminé une série de rencontres bilatérales entamées depuis vendredi avec les chefs d'Etat ou de gouvernement des dix pays de l'Association des nations d'Asie du sud-est (Asean). La croissance économique, vigoureuse dans cette région et dont Tokyo voudrait profiter, a constitué un pan important des discussions, au lendemain de la promesse japonaise de fournir 2.000 milliards de yens (14 milliards d'euros) de dons et de prêts à ces dix pays. Mais, comme samedi, les pourparlers ont aussi évoqué la Chine, absente physiquement mais omniprésente dans les esprits.

Soutien des pays de l'Asean
Lors de ses entrevues avec les dirigeants birman, laotien et vietnamien, M. Abe a d'après l'agence Jiji évoqué la zone aérienne d'identification (ZAI) décrétée par la Chine fin novembre au-dessus de la mer de Chine orientale, un espace qui englobe les îles Senkaku, administrées par Tokyo mais revendiquées par Pékin sous le nom de Diaoyu. La Chine exige de tout appareil étranger qui la traverse de s'identifier, mais le Japon, les Etats-Unis et la Corée du Sud y ont depuis fait voler des appareils militaires sans en informer Pékin, afin de montrer qu'ils faisaient fi de cette demande. Samedi, le Japon a obtenu après de longs palabres diplomatiques un certain soutien des dix pays de l'Asean (Birmanie, Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande et Vietnam). "Nous sommes d'accord pour coopérer davantage afin de garantir la liberté de survol et la sécurité de l'aviation civile, dans le respect des principes universellement reconnus de la loi internationale", ont déclaré M. Abe et les dirigeants des Etats de l'Asean, dans une référence implicite à la ZAI chinoise.

Irritation de Pékin
Cette position commune a irrité Pékin qui a fustigé l'attitude de M. Abe, un conservateur aux convictions nationalistes affirmées. "Nous exprimons notre vif mécontentement à l'égard du leader japonais qui profite d'une réunion internationale pour faire des remarques diffamatoires sur la Chine", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, dans un communiqué samedi soir. Cette "tentative de promouvoir un double standard et duper l'opinion publique internationale est vouée à l'échec", a-t-il ajouté, soulignant que c'est le Japon et non la Chine qui a "modifié unilatéralement le statu quo sur les îles Diaoyu". Pékin fait ici référence à la nationalisation japonaise d'une partie de cet archipel, racheté par Tokyo en septembre 2012 à son propriétaire privé nippon. Depuis, la Chine envoie régulièrement des navires à proximité de ces îlots où croisent aussi les garde-côtes japonais, ce qui fait craindre à des experts un incident armé entre les deux grandes puissances asiatiques. Samedi, des responsables de la Défense américaine ont révélé que, début décembre, un croiseur lance-missiles américain avait été forcé de manoeuvrer pour éviter d'entrer en collision avec un navire militaire chinois qui lui avait coupé la route avant de s'arrêter, dans les eaux internationales de la mer de Chine méridionale. Quatre pays de l'Asean (Brunei, Malaisie, Philippines et Vietnam) entretiennent aussi avec Pékin des différends territoriaux, en mer de Chine méridionale. Le Japon a tenté de créer avec eux un front face à la Chine, dans la logique de la stratégie d'endiguement lancée par M. Abe qui a déjà visité les dix pays de l'Asean, moins d'un an après son arrivée au pouvoir. Dimanche, il a discuté avec son homologue vietnamien, Nguyen Tan Dung, d'une coopération renforcée entre les garde-côtes des deux pays. M. Abe a utilisé aussi cette dernière journée pour approfondir les relations économiques avec la région. Le Japon a notamment signé un accord avec la Birmanie pour garantir des conditions préférentielles aux entreprises nippones voulant investir dans ce pays en pleine phase d'ouverture.
(http://www.lepetitjournal.com/tokyo avec AFP) lundi 16 décembre 2013

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Publié le 15 décembre 2013, mis à jour le 6 janvier 2018

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