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Danse et expérimentation musicale : on a testé le Mutek Japan

James Holden Animals spiritsJames Holden Animals spirits
Écrit par Julien Loock
Publié le 11 novembre 2017, mis à jour le 11 novembre 2017

Le week-end dernier, du vendredi 3 au dimanche 5 novembre, lepetitjournal Tokyo s'est rendu au festival de musique électronique et des arts numériques, Mutek Japan. Pour sa seconde édition à Tokyo, ce festival, né au Québec, a tenu toutes ses promesses. Retour sur ces trois jours de danse et d'expérimentations visuelles et musicales.

 

Mutek Japan

 

Loin des standards habituels des festivals de musique, le concept Mutek étonne et charme par son côté novateur et expérimental. Les artistes ne performent pas comme ailleurs. Avec leurs propres installations scéniques, ils ont offert au public des show uniques, mêlant musique et visuel, son et lumière. Leurs compositions live jouaient avec les effets lumineux, assurant un spectacle constant pour les yeux et les oreilles. Nos sens ont été pris d'assaut par un mix savamment dosé de digital, de beat et de flash. Notre regard a contemplé, fasciné, chaque effet épousant le lieu à merveille et nos pieds n'ont pu résister à l'appel du groove électrique des machines manipulées par les artistes en transe.

Dans le cadre technologique et scientifique du Musée national des sciences émergentes et de l'innovation (Miraikan), au cœur de l'île artificielle d'Odaiba, le festival s'est déroulé en deux parties distinctes sur les trois jours, offrant aux visiteurs une perspective jamais lassante. Chaque après-midi du festival se composait de rencontres avec les artistes, de talk show passionnants et d'ateliers thématiques sur la technologie, le digital et la musique. Nous retiendrons, en particulier, l'entrevue de James Holden par Eiichi Sawado, le dimanche, à propos de la carrière de l'artiste et de son dernier projet musical, dont le live puissant avait hypnotisé la foule le samedi soir. Dans les salles de conférence se croisaient passionnés, journalistes japonais et internationaux et membres de la grande famille du Mutek, dont la prochaine édition se déroulera à Dubai, le 16 et 17 novembre 2017. Ces après-midis didactiques étaient l'occasion de savourer une autre vision d'un festival, loin du simple fait de faire la fête. Apprendre, se questionner et s'enrichir des points de vue des artistes, tous ces éléments permettent ainsi aux festivals Mutek de se démarquer des autres rendez-vous musicaux mondiaux de grande envergure.

 

Mutek Japan

 

Bien évidemment, le spectacle et la fête ne sont jamais vraiment loin. Essence même du festival, vivre les performances d'artistes, ici, électroniques, est la raison principale de la participation au Mutek Japan. Mais là encore, le concept ne s'éloigne jamais de son âme digitale et technologique. Les soirées du Mutek sont l'occasion, pour les amateurs de musique électronique, de découvrir des show bien orchestrés entre musique et lumière. Certaines des installations sont encore dans nos mémoires. La performance du duo franco-japonais Nonotak, du vendredi soir, a retenu notre attention tout particulièrement. Face à face, au milieu de paravents transparents et futuristes, transpercés par la lumière rythmée du son des machines, les deux artistes ont livré un live dantesque. Que dire également de la scénographie hypnotique en 3D des artistes Nosaj Thing et Daito Manabe apportant un effet de mouvement unique dans la grande salle sombre ? James Holden & The Animal Spirits ou encore Monolake et Rival Consoles, chaque artiste du festival a démontré ses talents variés pour le plaisir des très nombreux danseurs.

Cocon digital de luxe, le Miraikan était alors voué à devenir le terrain de jeu des festivaliers. La grande scène du rez-de-chaussée accueillait les show les plus gourmands en scénographie et technologie. Pour les amateurs d'expérimentations par l'image, le dôme du musée était consacré à la projection d'œuvres visuelles souvent magiques ; les amateurs devaient malheureusement réserver, la capacité du lieu ne dépassant pas les cent personnes. Qu'à cela ne tienne, une troisième salle, plus intimiste, au sound system cliniquement réglé, a permis, à chaque artiste, de dévoiler une performance live où les machines et l'intelligence artificielle épaulaient l'humain.

 

Festival Mutek Tokyo

 

Les oreilles heureuses et le cerveau rassasié d'informations visuelles, les festivaliers quittaient chaque soirée avec l'envie de continuer l'aventure musicale. Il faut dire que, dès 23h, les portes du festival se fermaient pour ne rouvrir que le lendemain. Ce point, loin d'être négatif, a créé quelques sentiments de frustration. L'envie de continuer à danser était trop forte. L'organisation millimétrée, la qualité des infrastructures ainsi que les systèmes son toujours à la hauteur des performances live ont été les principaux acteurs de la réussite de ces trois jours. Et quand le plaisir nous submerge, les trois jours peuvent paraître très courts. Avec l'expérience acquise lors de ses deux premières éditions, le Mutek Japan 2018 sera le cru de la maturité. On a déjà hâte d'y être.

 

 

Julien Loock
Publié le 11 novembre 2017, mis à jour le 11 novembre 2017

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