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DAVID MIMOUNI - De la musique pleine d’optimisme

Écrit par Lepetitjournal Tel Aviv
Publié le 30 avril 2013, mis à jour le 1 mai 2013

 

On dit souvent que "la musique adoucit les m?urs", ce proverbe bien connu a toujours fait écho chez David Mimouni, ingénieur du son franco-israélien, en Israël depuis 18 ans. Montaigne écrivait par ailleurs, "les voyages forment la jeunesse", fort de cet adage, David raconte au petitjournal.com son parcours, ses impressions et son attachement pour Israël.

 David Mimouni dans son studio d'enregistrement- Photo : Julie Ebbo

Né en Israël, David confie que "petit, j'écoutais en boucle des chansons israéliennes à la maison. On a toujours été très proche d'Israël spirituellement, c'est pour quoi, j'ai souhaité renouer avec mes origines".

Après avoir grandi à Paris, David, devenu adolescent, demande à poursuivre ses études en internat dans un lycée français de Jérusalem. C'est à l'âge de 16 ans, des rêves plein la tête et le bagage léger, qu'il décide de vivre la grande aventure de l'expatriation, emportant avec lui, sa guitare et une photo de famille glissée dans la poche de son jean.

Ses premiers pas en Terre Sainte
David se souvient encore de ses premières impressions lors de son arrivée dans ce pays tout neuf : "Israël représentait l'espoir d'un monde nouveau. Quand j'ai posé mes valises, j'ai tout de suite compris que j'avais fait le bon choix" confie-t-il. Fasciné par la diversité israélienne, c'est le métissage et la proximité avec les gens qui l'ont séduit. "Le dénominateur commun ici est, certes l'histoire du peuple juif, mais c'est surtout ce mélange de cultures qui cohabitent en parfaite harmonie qui fait la force de ce pays".

Si partir vivre à l'étranger représente l'une des plus grandes expériences de sa vie, David ne manque pas de rappeler combien les débuts ont été difficiles. Émigrer, c'est avant tout quitter un environnement familier pour un nouveau pays et de nouvelles mentalités, c'est savoir s'adapter et apprendre à vivre au sein d'une communauté. David en sait quelque chose et met en garde "venir avec des schémas de pensée français est une erreur, et puis les gens ici ont vite fait de nous cataloguer comme le petit français" explique-t-il.

"Mais attention" ? ajoute-il néanmoins ? "Être français, c'est aussi un grand avantage. Nous sommes très appréciés pour notre patrimoine culturel, notre savoir-faire, notre chaleur et notre professionnalisme".

Pour preuve, "Aujourd'hui, je travaille avec des Israéliens, des Américains, des Français, mais aussi des Français de France. Un métier qui traverse les frontières. C'est aussi ça Israël !" s'exclame-t-il.

Ses débuts à la radio
A la suite de ses études et une fois son diplôme en poche, David a rapidement travaillé au sein d'une station de radio israélo-palestinienne "Kol Hashalom" (la voix de la paix), dont l'idée directrice était d'aider à la réconciliation entre Israël et ses voisins arabes. Comment ? En donnant la parole à tous pour casser ce fossé entre les deux cultures. Très enthousiaste à l'idée d'animer des émissions avec une objectivité totale, David a tout de suite trouvé sa place au sein de cette radio et c'est avec nostalgie qu'il raconte "C'était une expérience extraordinaire qui a eu un impact majeur dans ma vie. J'ai rencontré des gens formidables de part et d'autre et je suis très heureux d'avoir contribué à la déconstruction des stéréotypes, en apportant un message de paix et de compréhension mutuelle".

Israël, est un pays qui lui a aussi appris le sens de la "débrouillardise". Il confirme et ajoute "J'ai très vite compris, que dans la société israélienne et avec ce qu'il se passe dans l'industrie du disque, du son et de la musique en générale, qu'il fallait être polyvalent et multiplier les cordes à son arc". Musicien dans l'âme, c'est le côté artistique qui prime, bien que la rigueur technique ne soit pas en reste. D'abord producteur d'une émission de radio "Israël Sababa" diffusée en France, en Belgique et au Canada, puis, Sound designer dans la publicité, et enfin enseignant dans une école professionnelle, David Mimouni multiplie les casquettes.

image illustrative - Photo : David Mimouni   

 

La musique, une passion, un amour, un partage
Aujourd'hui enseignant dans une école d'adolescents en réinsertion à Jérusalem dans la Moshava Yevanite, il leur apprend le métier d'ingénieur du son, et tente de transmettre à ces jeunes, issus de milieux défavorisés et souvent au bord de la délinquance, son amour pour sa profession. "Chaque jour est un véritable combat mais je retire une grande satisfaction de les voir réussir" explique-t-il. Il ajoute "Le premier challenge est de leur faire regagner confiance en eux, pour leur montrer que, lorsqu'on est passionné, on peut arriver à réaliser de grands projets". Et c'est avec fierté qu'il raconte le parcours invraisemblable d'un de ses élèves Salamon Chekol qui a enregistré un titre "laatsor linshom" aux côté de Tomer Yossef, connu dans le monde entier pour ses talents d'humoristes et ses performances musicales, et le groupe des Balkans Beat Box à la renommée internationale.

L'apprentissage de la musique, considérée comme le langage universel par excellence, procurerait beaucoup de joie et de fierté parait-il. Vrai ou non, David Mimouni y croit dur comme fer et s'investit chaque jour auprès des jeunes, pour leur donner le goût à l'étude et au dépassement de soi. Convaincu des bienfaits de la musique, il ne compte pas en rester là, d'autres projets se mettent en place. Il semblerait notamment qu'une révolution dans le système éducatif israélien soit en cours? Mais c'est un secret !

Julie EBBO (www.lepetitjournal.com/tel-aviv) Mercredi 1er mai 2013

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Publié le 30 avril 2013, mis à jour le 1 mai 2013

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