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WORKING HOLIDAY VISA - Passeport pour l'aventure

Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 27 mars 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

Des milliers de jeunes entre 18 et 25 ans viennent découvrir l'Australie grâce au Programme vacances-travail. Un expérience enrichissante qui profite autant à ces jeunes baroudeurs qu'aux entreprises qui les emploient le temps de leur séjour

Martin, 23 ans, Parisien, vient de passer un an en Australie. Il a bénéficié d'un "working holiday visa" (WHV). En français, programme vacances-travail (PVT).
Le "Subclass 417", en jargon du ministère de l'Immigration australien, est un visa de travail temporaire, valide un an; il autorise les bénéficiaires à travailler pour financer leurs vacances en Australie.
"Plus de vacances que de travail, dit Martin, de retour à Paris. L'expérience a été 100 % positive".
Le ministère de l'Immigration australien indique que 180.000 jeunes, venus d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie du Sud, sont allés en Australie munis de ce visa en 2010. Ils étaient moins de 100.000 il y a 10 ans. Parmi eux, près de 9.000 jeunes Français. Un touriste français sur dix.
Au départ, le PVT avait été mis en place pour favoriser les échanges réciproques de jeunes entre pays signataires du programme (l'Australie et la France l'ont signé en 2004) et la découverte culturelle.
Mais ces visas remplissent d'autres fonctions, moins idéalistes.

Pour les jeunes: un sésame
De nombreux jeunes Français voient le WHV comme un sésame pour accéder à ce qu'ils perçoivent comme l'Eldorado australien.
L'Australie est l'un des rares pays occidentaux épargné par les crises de 2008 et 2011. Le continent regorge de matières premières. L'expansion économique de la Chine et de l'Asie alimente la croissance australienne (2,5% en 2010-11). Le taux de chômage ne dépasse pas 5%. L'image de l'Australie est celle d'un pays prospère, jeune, amical, où l'on surfe toute l'année, où l'on écoute du rock en buvant de la bière glacée dans des métropoles sympathiques; ça fait rêver.
Beaucoup de jeunes partent en Australie avec ce visa temporaire dans l'espoir d'échapper à la crise en Europe et de s'installer définitivement aux antipodes.

Pour l'Australie: une manne
Pour l'Australie, le "Subclass 417" sert à répondre à deux problèmes qui sont directement liés à la réussite économique du pays: le dollar fort et le manque de main d'oeuvre dans certains secteurs.
Le premier objectif du "417", explique Sandi Logan, du ministère de l'Immigration à Canberra, "c'est de soutenir notre secteur touristique".
La filière, qui emploie 500.000 personnes, est impactée par la crise globale qui a réduit le pouvoir d'achat des marchés émetteurs. Elle est aussi touchée par le renchérissement du dollar australien face au dollar US et à l'Euro. Les tarifs des prestations et le coût de la vie ont nettement augmenté, rendant peu compétitive l'offre locale, y compris pour le marché domestique.
Un secteur résiste, celui des "backpackers " (les sacs à dos, les jeunes). L'Australie accueille 570.000 backpackers par an: 10% des touristes étrangers. Un backpacker sur trois est un WHV.
"Les programmes vacances travail, explique Sandi Logan, permettent aux jeunes touristes étrangers d'augmenter leur pouvoir d'achat sur place. Ils restent plus longtemps (en moyenne, 8 mois), ils se baladent et dépensent leur argent dans un plus grand nombre de régions."
Selon Felicia Mariani, directrice de l'Australian Tourism Export Council (association professionnelle) le WHV est "la première ligne de défense du secteur backpackers contre le dollar fort".
Effet secondaire non négligeable, de nombreux parents vont prendre leurs vacances en Australie pour y retrouver leurs enfants.

Un réservoir de main d'oeuvre temporaire
Le second objectif du "417", dit Sandi Logan, "est de fournir des bras dans les régions qui en manquent". Principalement dans les secteurs qui ont besoin de complément saisonniers de main d'oeuvre tels que l'agriculture et... le tourisme.
Mais attention, prévient Sandi Logan, "le 417 n'est pas un visa d'émigration, il n'est pas fait pour encourager l'installation professionnelle. Ce n'est pas un raccourci pour obtenir un emploi à long terme. L'idée, c'est que les jeunes viennent en Australie, qu'ils y restent un an, et qu'ils y passent de bonnes vacances ".
Le "Subclass 417" comporte donc des clauses destinées à encourager les jeunes à voyager en Australie et à les dissuader de s'y installer:
? Pas plus de six mois chez le même employeur
? Pas de couverture médicale et d'ouverture de droits sociaux.

Rêves et réalités
Sur place, la réalité ne correspond pas toujours au rêve. L'Australie fonctionne avec une économie à deux vitesses. D'un côté, des secteurs dynamiques, liés à l'exportation des matières premières; de l'autre, une consommation poussive, ralentie par la hausse des prix et un endettement des ménages parmi les plus élevés de la planète.
En Australie, il n'y a pas un nombre illimité d'offres d'emploi. Les jeunes Français ne trouveront pas toujours le métier de leurs rêves. Ils trouveront des petits boulots. Des emplois non qualifiés, pas toujours bien payés. "Tu as 22 ans, dit Martin, tu n'as pas fini tes études, pas de qualification; c'est ces jobs qu'on te propose."
Selon le ministère de l'Immigration, un tiers des jeunes en visas temporaires sont employés dans la filière "hospitality" (hôtels, restaurants, pubs, tourisme); un quart dans des travaux agricoles saisonniers.

Bilan
L'expérience est positive si on prend le WHV pour ce qu'il est: un passeport pour l'aventure.
"J'ai aimé l'Australie, dit Martin. C'est relax. "No worries", pas de soucis. On finit le travail plus tôt qu'en France, on a le temps de vivre. J'ai apprécié la simplicité des gens, leur ouverture, la gentillesse, par rapport à chez nous. On apprend beaucoup sur soi-même. Quand on rentre à la maison, on n'a plus peur de rien. " Il a pris sa décision. "Je vais chercher du travail en Australie et je vais y retourner."

Pierre Grundmann (lepetitjournal.com/sydney.html) Mercredi 28 Mars 2012

 

le WHV est un visa de travail de 12 mois réservé aux personnes âgées de 18 ans à 30 ans sans enfants. Il est accordé sans discrimination ethnique ou religieuse.  En Australie, les personnes en WHV ne sont couverts ni par l'assurance maladie australienne, ni par la Sécurité sociale française.

Pour plus d'informations:

www.immi.gov.au/visitors/working-holiday
www.australia-australie.com (en français)

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Le Petit Journal Sydney
Publié le 27 mars 2012, mis à jour le 5 janvier 2018

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