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RENCONTRE - Marc Daunis, Sénateur et Président du groupe d’amitié France-Australie au Sénat

Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 16 novembre 2015, mis à jour le 16 novembre 2015

Marc Daunis, Maire de Valbonne et également Sénateur depuis 2008, préside le groupe d'amitié France-Australie au Sénat, dont une délégation est actuellement en déplacement en Australie. Lors de son passage à Melbourne, il a accepté de nous rencontrer jeudi pour parler des enjeux de ce déplacement, et de l'amitié entre la France et l'Australie.

 

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous nous parler de ce qu'est ce groupe d'amitié ? A quoi sert-il ?

Marc Daunis : Le groupe d'amitié France-Australie au Sénat est l'un des plus importants numériquement. Il prend toute son sens face à l'importance de l'événement que nous vivons, le Centenaire, et de la dette profonde que nous avons vis à vis de l'Australie pour notre liberté, mais également suite à la première visite officielle d'un chef d'Etat français, faite l'année dernière par le Président François Hollande. Il y a là une exigence de ne pas simplement se cantonner à un devoir de mémoire, mais d'écrire une page nouvelle d'Histoire, et de préférence une page moins douloureuse que la précédente l'a été. Cette amitié entre l'Australie et la France, c'est une histoire qui nous lie depuis longtemps. Ces groupes d'amitié ont pour fonction de renforcer cette amitié entre les peuples, d'apporter une meilleure connaissance de nos pays respectifs et de développer les échanges culturels, commerciaux et d'intelligence dans un esprit d'humanité.

 

Ce groupe existe-t-il depuis longtemps ?

Oui, mais il était assez confidentiel. Ma conviction c'est que la France et l'Australie sont deux grands pays qui peuvent, dans ces modifications profondes qu'apporte la mondialisation de l'économie, chacun avec un passé commun mais une histoire différente, se réunir dans un intérêt convergent pour arriver à ce que l'on pèse avec complémentarité sur l'évolution de la marche du monde. L'Australie est un pays qui a un potentiel extraordinaire. Il a aussi ce côté « cool » et il est lui aussi en pleine mutation. Notre pays a des traditions, des valeurs originales, « liberté, égalité, fraternité », un message universel et des fondamentaux, qui en font un grand pays, mais qui doit s'adapter lui aussi à un nouvel environnement. Et quand on voit le rôle que l'Australie et la France peuvent occuper au plan international, nous avons tout intérêt à coopérer, d'autant plus que nous avons un socle de valeurs communes. Enfin, on voit de plus en plus du côté français une sorte de confiance en ce pays qu'est l'Australie, et je pense qu'il est important pour l'Australie d'entendre ce message de confiance. Ma conviction profonde, c'est qu'il y a un mouvement de fond où nos deux pays, ont un intérêt historique à mieux et encore plus collaborer ensemble.

 

Pouvez-vous expliquer ce que vous avez fait et allez faire pendant ce déplacement ?

Nous avons eu un programme de déplacement extrêmement dense et studieux ; et le tourisme n'en fait pas partie. Nous n'avons pas une minute pour respirer et c'est très bien, nous le voulions comme ça. Nous avons eu un travail de préparation remarquable fait par l'Ambassade et les services des réseaux consulaires. J'ai rencontré des gens formidables. J'ai par exemple rencontré des chercheurs français à Sydney. Application concrète : nous allons renforcer les liens entre universités françaises et universités australiennes, et travailler pour qu'on puisse mutualiser nos réflexions. Nous avons également vu du talent partagé, des expériences qui nous servirons et auxquelles nous pouvons aussi apporter une contribution. Nous avons enfin participé à des manifestations de commémoration. La date du déplacement n'était pas un hasard du calendrier, elle a été calée sur ces moments importants. C'est la première fois de ma vie d'élu que je ne suis pas à mon propre monument du souvenir le 11 novembre, mais en Australie. Mais décorer ces vétérans de la Légion d'honneur par exemple a été un moment d'émotion intense. Nous allons continuer sur Melbourne avec la visite d'un centre de recherche dans le domaine de la médecine, car ce secteur se développe en Australie.

 

Autre exemple de l'amitié franco-australienne, le don d'enfants australiens pour construire une école à Pozières, où de nombreux soldats australiens sont tombés pendant la Première Guerre Mondiale, qu'est-ce que cela vous inspire ?

Je trouve cela d'une intelligence remarquable. On est ici dans le domaine de l'éducation, et c'est dans la connaissance des peuples entre eux que l'on contribue le plus fortement à la paix. Il y a également la force de la répétition : faire quelque chose une fois est relativement aisé, bien que cela puisse être complexe, mais le renouveler, c'est quelque chose de bien plus fort. Enfin, tout cela passe par les enfants, et on sait que le message principal est avec la jeunesse. Si nous avons ce devoir de mémoire, c'est certes du respect à témoigner, mais c'est aussi parce qu'il faut construire la paix future, et que pour qu'elle soit solide, il faut que les jeunes générations s'en emparent. Donc cet exemple est remarquable, bravo.

 

Propos recueillis par Thibaut Déléaz (Lepetitjournal.com/Melbourne), Lundi 16 novembre 2015

Le Petit Journal Sydney
Publié le 16 novembre 2015, mis à jour le 16 novembre 2015

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