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PROSTITUTION - Au New South Wales, le développement des maisons closes illégales favorisé par un vide juridique

Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 3 mai 2017, mis à jour le 4 mai 2017

Les plaintes concernant la propagation des maisons closes sont en augmentation à Sydney. Et pour cause : l'année dernière, les recommandations visant à améliorer les réglementations de cette industrie ont été bloquées par le gouvernement du New South Wales.

Dans un article publié ce dimanche 30 avril, le Sydney Morning Herald révèle que suite au rejet d'un projet de loi en mai 2016, la Ville de Sydney a perçu une augmentation de 37% des plaintes de la part d'entreprises et de particuliers situés à proximité de maisons closes, déclenchant ainsi un total de 80 enquêtes distinctes, pouvant prendre jusqu'à deux ans chacune.

Des propositions rejetées par la mairie de Sydney

Suite à une enquête établie en 2015 sous le gouvernement de Mike Baird ayant révélé l'existence d'une centaine de maisons closes dans le New South Wales, un comité avait recommandé une nouvelle unité de police autonome, travaillant directement en lien avec les conseils municipaux, avec plus de pouvoirs afin d'entrer dans des locaux et surveiller les activités illégales. Cependant, le gouvernement Baird avait refusé de valider cette proposition en faisant valoir qu'il criminaliserait cette industrie et mettrait en danger la santé des travailleuses du sexe.

Une année après, les statistiques montrent que les conseils municipaux tels que celui de Sydney doivent consacrer encore plus de moyens pour freiner la propagation de ce marché illégal. A l'heure actuelle, les conseils municipaux en sont parfois réduits à utiliser l'argent des contribuables pour payer des détectives privés afin de prouver l'illégalité de certains établissements, abrités par centaines derrière des faux centres de massages thérapeutiques.

Une industrie "réglementée en aucune façon"

La chef de Brigade des crimes sexuels de la police du New South Wales a récemment mis en garde un membre du parlement de l'Etat sur la traite des êtres humains et des travailleuses étrangères échappant à leur contrôle, la police se retrouvant sans moyen aucun d'identifier ou de fermer définitivement des maisons closes souterraines.

"Cette industrie devrait être réglementée, et si une personne veut travailler en tant que prostituée, elle devrait avoir une licence", déclare Linda Howlett, détective en chef.

Celle-ci assure que l'industrie du sexe "n'est réglementée en aucune façon", expliquant que la police n'a "pas le pouvoir d'entrer dans les maisons closes pour procéder à des vérifications".

"Ce n'est pas une infraction criminelle d'être prostituée au New South Wales. Beaucoup de filles australiennes utilisent des services de proximité, obtiennent les contrôles de santé appropriés, etc., précise Linda Howlett, toutefois je crains qu'il y ait beaucoup de filles qui arrivent dans ce pays sans savoir quels sont leurs droits".

Crédit photo d'illustration : Flickr.com

Adrien Lévêque, lepetitjournal.com/sydney, mercredi 3 mai 2017

Le Petit Journal Sydney
Publié le 3 mai 2017, mis à jour le 4 mai 2017

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