Comme chaque année, la traditionnelle course ?Melbourne Cup? se tiendra aujourd'hui mardi 2 novembre, premier mardi du mois de novembre et tout le pays s'arrêtera le temps d'un déjeuner pour les uns ou d'une journée de congé pour les autres. Tous les australiens regarderont la course en vrai ou depuis un poste de télévision au travail ou dans un pub. La Melbourne Cup est le rendez-vous annuel de toute l'Australie, parieurs certes mais aussi fashionistas.
Melbourne Cup Photo Wikipedia
Historique
La première Melbourne Cup a été courue en 1861 sur le champs de course de Flemington et fut gagnée par un cheval de la Nouvelle Galles du Sud ce qui activa la rivalité entre Sydney et Melbourne. A l'époque, le gagnant recevait une montre en or et 170 livres sterling. Historiquement, le champ de courses était l'un des rares lieux où les colons blancs australiens de la haute société et du petit peuple se mélangeaient. Le champ de courses a d'ailleurs été dessiné pour accueillir d'une manière neutre les gens de toutes classes, militaires et officiers, bagnards et autres émigrés. La course est rapidement devenue le rendez-vous social du pays où politiciens et riches hommes d'affaires se devaient d'être vus. En 1877, le jour de la coupe est devenu jour férié à Melbourne. La Melbourne Cup est aujourd'hui l'une des mieux dotées au monde (6 millions de dollars de prix cette année) et l'une des plus difficiles pour les chevaux.
Atmosphère festive et tenues de cocktail
Si la course est stressante pour les parieurs et les propriétaires de chevaux, l'atmosphère hors champs de course est plutôt à la fête, champagne (australien) et canapés, chapeaux extravagants et défilés de mode. La compétition du ?Fashion on the Field?, en marge de la course, a été inventée il y a 40 ans pour attirer les femmes sur le champ de course. Elle est aujourd'hui sponsorisée par une chaine de grands magasins australiens, se déroule dans tout le pays avec des sélections dans chaque état et culmine avec la grande finale à Melbourne. La coupe attire donc aujourd'hui aussi bien les amateurs de chevaux que les fashionistas toutes tendances.
De l'élégance à la décadence
Mais ce qui était considéré comme le rendez-vous élégant de l'année a tendance à devenir ces dernières années une compilation de mauvais goût prononcé. Robes trop courtes, épaules dénudées brûlées par les premiers rayons du soleil d'été, ivrognerie croissante (chez les femmes notamment) font de la Melbourne Cup une occasion de plus de découvrir le mauvais visage de l'Australie: trop d'alcool, trop de maquillage, trop de tout. Un gourou de la mode australienne Richard Nylon, l'un des juges de ?Fashion on the Field? lance un appel cette année: un peu moins d'alcoolémie et un peu plus de rigueur dans les tenues, il demande aux jeunes gens de prendre exemple sur les icônes des années 40 où féminité rimait avec élégance et simplicité.
Nous verrons si l'édition 2010 fournira de bonnes montures et de meilleures parures...
Flore Gregorini (www.lepetitjournal.com/sydney.html) mardi 2 novembre 2010
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