En 2014, la Suède fut le premier pays à mettre en place une politique étrangère féministe. Quatre ans après et à l’aube de nouvelles élections générales qui risquent de changer la donne, le gouvernement fait le bilan. Depuis fin août, il propose un livret d’un peu plus de cent pages résumant les différentes mesures et directions prises par la Suède ces dernières années dans le cadre de cette politique étrangère féministe.
Pourquoi une politique étrangère féministe ?
Cette orientation de la politique étrangère suédoise a été mise en place en 2014 par le gouvernement de coalition afin de répondre et combattre les discriminations que rencontrent les femmes partout dans le monde de manière systématique.
L’idée principale est que la Suède en tant que pays qui se veut être un exemple en la matière doit appliquer la notion d’égalité entre les sexes dans tous les aspects de sa politique étrangère.
Cette notion est considérée comme un objectif en soi pour le gouvernement suédois mais également comme un outil dans le but d’atteindre d’autres objectifs de sa politique étrangère tels que la Paix, la sécurité et le développement durable.
Quelles orientations pour la politique étrangère suédoise ?
La politique étrangère féministe suédoise s’appuie de fait sur trois grands R (en anglais) et six objectifs externes
Ces trois grands R sont les suivants : Rights (droits), Représentation et Ressources.
Rights : Le ministère des affaires étrangères veut promouvoir le fait que les femmes puissent exercer pleinement leurs droits et veut combattre toute forme de violence et discrimination.
Représentation : Il veut encourager la participation des femmes dans les processus de décision à tous les niveaux et dans tous les domaines
Ressources : La Suède veut s’assurer que des ressources considérables soient allouées à la promotion de l’égalité entre homme et femme
Ces trois grandes notions directrices sont mises en oeuvre afin d’atteindre six objectifs. Ces objectifs sont les suivants :
- le respect des droits humains
- l'éradication des violences commises envers les femmes
- l’augmentation de la participation des femmes lors des processus de paix
- et plus généralement l'augmentation de leur participation en politique
- l’émancipation économique pour toutes les femmes
- la sensibilisation et l’éducation sur les questions liées à la sexualité et la reproduction
Le manuel présente ainsi les différentes initiatives en la matière, mises en place par le gouvernement ces dernières années autant au niveau national qu’international. Il explique également en détail les méthodes utilisées pour la réalisation de cette politique étrangère féministe. De nombreux pays sont évoqués, de la République Tchèque à l’Irak en passant par le Soudan, et témoignent de l’influence de la Suède.
Ce livret, disponible sur le site du gouvernement suédois est certes un bilan de ces quatre ans mais il est principalement un outil didactique et pratique pour les différents gouvernements étrangers qui voudraient s’inspirer de l’expérience suédoise pour l’appliquer à leur tour. Suivant le résultat des élections ce dimanche, l’avenir de la politique étrangère féministe suédoise pourrait être incertain et cet agenda ambitieux en matière d'égalité homme-femme pourrait être remis en question.
Sarah Chabane 05 septembre 2018
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